Dictionnaire de la Musique 2005Éd. 2005
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Bach (Georg Christoph)

Compositeur allemand (Erfurt, Saxe, 1642 – Schweinfurt, Basse-Franconie, 1697).

Fils de Christoph Bach (1613-1661), Georg Christoph occupa, vingt ans durant, le poste de cantor à Themar (Saxe), avant d'obtenir la même charge à Schweinfurt. Là, il reçut la visite de ses frères Johann Christoph et Johann Ambrosius et, pour cette occasion, il composa une cantate sur le psaume 133 : Siehe wie fein und lieblich… (Oh ! qu'il est agréable et doux pour des frères de demeurer ensemble !).

Bach (Heinrich)

Compositeur allemand (Wechmar 1615 – Arnstadt 1692).

Fils de Johannes Bach, il fut d'abord musicien de la ville d'Erfurt, puis organiste à la Liebfrauenkirche et à l'Oberkirche d'Arnstadt. Il composa de nombreux concertos, des préludes de choral, des chorals, des motets et des cantates. Comme organiste, il jouit d'une assez grande réputation à son époque.

Bach (Johann Bernhard)

Compositeur allemand (Erfurt, Saxe, 1676 – Eisenach, Saxe, 1749).

Fils de Johann Aegidius, il étudia Erfurt avec Pachelbel avant de débuter comme organiste à la Kaufmannskirche (1695). Il fut ensuite nommé à Magdebourg, puis à Eisenach où il resta jusqu'à sa mort. Une partie seulement de ses compositions a été conservée (œuvres pour orgue, chorals, fugues et 4 suites pour orchestre).

Bach (Johann Christian)

Compositeur allemand (Leipzig 1735 – Londres 1782).

Dernier enfant de J. S. Bach et de sa seconde femme Anna Magdalena, et dernier de ses quatre fils musiciens, le « Bach de Milan et de Londres » ­ appelé aussi Jean Chrétien ­ n'avait que quinze ans à la mort de son père et profita moins que ses deux demi-frères et que son frère de son influence et de ses conseils. Après 1750, il poursuivit sa formation à Berlin auprès de son demi-frère Carl Philip Emanuel, et, en 1755, alla en Italie, voyage qu'auparavant aucun Bach n'avait effectué. Là, il fut protégé par le comte Litta, devint l'élève du padre Martini, composa de la musique sacrée (Dies irae) et des opéras (genre qu'avant lui aucun Bach n'avait pratiqué), se lia avec Sammartini, et, pour devenir organiste à la cathédrale de Milan, se convertit au catholicisme. Il donna à Turin Artaserse (1760) et à Naples Catone in Utica (1761) et Alessandro nell' Indie (1762). En 1762, il arriva à Londres comme compositeur attitré du King's Theatre, et pendant vingt ans, premier Bach cosmopolite, premier Bach mondain, il participa activement à la vie musicale et théâtrale intense de la capitale britannique (où il accueillit en 1764 l'enfant Mozart et sa famille). Il organisa et dirigea à partir de 1765 avec le gambiste Carl Friedrich Abel les concerts par abonnements Bach-Abel (tenus à partir de 1775 à Hanover Square Rooms), fit chaque mercredi de la musique chez la reine, devint professeur des enfants royaux, introduisit en Angleterre le piano-forte. Dès 1763, il donna à Londres les opéras Orione et Zenaida, et en 1778 encore La Clemenza di Scipione. On le vit à Mannheim en 1772 et peut-être en 1775 pour les créations respectives de Temistocle et de Lucio Silla, et en 1778 à Paris (où il retrouva Mozart) afin de signer un contrat pour un opéra français (Amadis de Gaule, 1779). Sa mort prématurée émut surtout ses créanciers, mais provoqua chez Mozart cette réaction rare : « Bach n'est plus, quelle perte pour la musique ! » Ivresse mélodique, élégance, sensualité, facilité apparente caractérisent son style (il fut l'un des créateurs de l'allegro chantant repris par Mozart), mais n'en cachent pas moins le métier le plus sûr. D'une production très abondante, mais dont seule une partie fut éditée de son vivant, citons les douze sonates pour clavier op. 5 et op. 17, les six quintettes op. 11, les dix-huit concertos pour clavier op. 1 (le finale du sixième et dernier est une série de variations sur le God Save the King), op. 7 et op. 13, les vingt-quatre symphonies op. 3, op. 6, op. 8, op. 9 et op. 18. Certaines de ces symphonies sont en fait des ouvertures d'opéra, comme par exemple le célèbre op. 18 no 2 (ouverture de Lucio Silla). On lui doit aussi de très nombreuses symphonies concertantes et des airs de concert dont l'un (Ebben si vada) avec piano obligé. Il sacrifia largement au style galant, mais des œuvres comme la sonate en ut mineur op. 5 no 6 ou la symphonie en sol mineur op. 6 no 6 nous montrent (comme ses improvisations au clavier montraient à ses contemporains) que lui aussi savait explorer profondeur et passion. Une des clés du personnage réside sans doute dans cette confidence à un ami : « Mon frère Carl Philip Emanuel vit pour composer, et, moi, je compose pour vivre. »

Bach (Johann Christoph)

Compositeur allemand (Arnstadt, Saxe, 1642 – Eisenach, Saxe, 1703).

Fils de Heinrich et petit-fils de Johannes, il fut organiste à Arnstadt, puis à Eisenach où il joua dans les trois églises, notamment à la Georgenkirche. Excellent musicien, il composa beaucoup. J. S. Bach joua quelques-unes de ses œuvres à Leipzig et C. Ph. E. Bach le tenait en estime. Johann Christoph laissa des œuvres pour le clavier (orgue ou clavecin), dont 44 chorals pour le service divin, des cantates et des motets. Ses quatre fils furent également musiciens. On le considère généralement comme le plus grand musicien de la famille Bach, antérieur à Jean-Sébastien.

Bach (Johann Christoph Friedrich)

Compositeur allemand (Leipzig 1732 – Bückeburg 1795).

Fils aîné de J. S. Bach et de sa seconde femme Anna Magdalena et troisième de ses quatre fils musiciens, le « Bach de Bückeburg » fut éduqué par son père et mena, contrairement à ses frères, une carrière modeste et peu agitée. Engagé au début de 1750, juste avant la mort de son père, à la cour du comte de Schaumburg-Lippe à Bückeburg (Westphalie), il devait y rester jusqu'à sa mort, au service des comtes Wilhelm (jusqu'en 1777) et Friedrich Ernst (1777-1787), puis de la régente Juliane. Il dut d'abord se consacrer surtout à la musique italienne, en particulier jusqu'au départ en 1756 du maître de concerts Angelo Colonna et du compositeur G. B. Serini. La fin de la guerre de Sept Ans (1763) marqua pour la chapelle de Bückeburg un nouveau départ. L'écrivain Johann Gottfried Herder, qui séjourna à Bückeburg de 1771 à 1776, écrivit pour J. C. F. Bach les textes des oratorios Die Kindheit Jesu (« l'Enfance de Jésus », 1773) et Die Auferweckung des Lazarus (« la Résurrection de Lazare », 1773) et de diverses cantates. En 1778, il rendit visite, à Londres, à son frère Johann Christian. La plupart de ses œuvres ne franchirent jamais les limites de Bückeburg. De ses vingt symphonies, dont sept seulement ont été préservées intégralement, la dernière, en si bémol majeur (1794), est un chef-d'œuvre durable de l'époque classique. Dans les quinze dernières années de sa vie, surtout dans le domaine instrumental (sonates, musique de chambre, concertos), il fut moins influencé qu'auparavant par son demi-frère Carl Philip Emanuel et par les maîtres de l'Allemagne du Nord et se rapprocha du style de son frère Johann Christian et de l'équilibre classique. Il mit en outre à ses programmes des œuvres de ses contemporains « avancés », dont Mozart. Avec son fils Wilhelm Friedrich Ernst (1759-1845), également musicien, devait s'éteindre la descendance mâle de Jean-Sébastien. Un catalogue des œuvres de J. C. F. Bach a été réalisé par Hannsdieter Wohlfarth (1960, réimpr. 1971). (NEUBAUER.)