Dictionnaire de la Musique 2005Éd. 2005
J

jarabe

Danse mexicaine sur un rythme ternaire, issue du zapateado andalou.

Lors des troubles qui devaient aboutir à l'indépendance du pays, au début du XIXe siècle, les patriotes mexicains en firent des chansons satiriques dirigées contre l'occupant espagnol.

Jardanyi (Pal)

Ethnomusicologue hongrois (Budapest 1920 – id. 1966).

Il étudia le violon à l'académie Franz-Liszt de Budapest et la composition à titre privé avec L. Bardos. De 1938 à 1942, il suivit les cours de Z. Kodály à l'Académie, tout en préparant une thèse de doctorat sur l'ethnomusicologie. Il dirigea, de 1960 à sa mort, le département d'ethnomusicologie de l'Académie des sciences, et laissa une œuvre non négligeable. Par ailleurs, il écrivit des ouvrages sur la musique hongroise, sur Kodály et Bartók.

Jarell (Michael)

Compositeur suisse (Genève 1958).

Il commence l'étude de l'écriture au conservatoire populaire de sa ville natale, avec Éric Gaudibert, et poursuit sa formation lors de stages aux États-Unis (Tanglewood, 1979). Il devient ensuite l'élève de Klaus Huber à la Hochschule für Musik de Fribourg en Brisgau avant de s'initier à l'informatique musicale à Paris. Son séjour à l'I.R.C.A.M. (1986-1988) se solde avec une commande ­ Congruences pour flûte-midi, hautbois, ensemble et live electronics (1988-89) ­ qui constitue, pour lui, après la révélation de l'opéra de chambre Dérives (1985), le début d'une remarquable carrière, souvent récompensée par l'institution musicale (prix Beethoven de la ville de Bonn pour Trei II pour soprano et cinq instruments, 1986 ; prix Gaudeamus pour Instantanées pour grand orchestre, 1988 ; prix de la Fondation Siemens pour l'ensemble de son œuvre, 1990). Il s'est souvent intéressé à la musique vocale et à la scène : Eco pour voix et piano, 1986 ; le ballet Der Schatten, das Band, das uns an die Erde bindet (1989) ; D'ombres lointaines… pour voix et orchestre ; Formes-fragments pour six voix et ensemble instrumental (1990) ; ballet Harold et Maud (1991). Le monodrame Cassandre, d'après le roman de Christa Wolf, créé à Paris en 1994 au Théâtre du Châtelet, est une parabole de l'incommunication, de la solitude et de l'incompréhension. Le catalogue de Jarell comprend en outre From the Leaves of the Shadows ­ Concerto pour alto et orchestre (1991), Des nuages et des brouillards pour harpe, piano, percussion et orchestre (1992), Passages pour orchestre (1993), Rhizomes pour deux pianos, deux percussions et électronique (1993), le cycle Assonances (dont … chaque jour n'est qu'une trêve entre deux nuits… chaque nuit n'est qu'une trêve entre deux jours, ou Assonance V pour violoncelle et ensemble, 1990).

Jarnach (Philipp)

Compositeur allemand d'origine espagnole (Noisy-le-Sec 1892 – Bornsen, près de Bergedorf, 1982).

Élève de Risler (piano) et de Lavignac (composition), il fit, à Zurich (1915), la connaissance de Busoni, dont, après la mort (1924), il termina le Doktor Faust. Il prit la nationalité allemande en 1931, enseigna la composition à Cologne jusqu'en 1949, puis dirigea l'École supérieure de musique de Hambourg jusqu'en 1959, continuant ensuite à y enseigner la composition jusqu'en 1970. Il compta parmi ses élèves Kurt Weill. Sa production, surtout instrumentale, révèle un esprit indépendant, tributaire néanmoins de l'école française et de la musique allemande de l'entre-deux-guerres (Musik mit Mozart, 1935 ; Musik zum Gedächtnis der Einsamen pour quatuor à cordes et orchestre à cordes, 1952).

Järnefelt (Armas)

Chef d'orchestre et compositeur suédois d'origine finlandaise (Viipuri 1869 – Stockholm 1958).

Après ses études à Helsinki (1887-1890), Berlin (1890) et Paris (1893-94), il occupa successivement les postes de chef d'orchestre à Magdebourg, Breslau, Düsseldorf, Viipuri, Helsinki, Stockholm et enfin Helsinki. De ses œuvres ne survit que sa célèbre Berceuse (Kehtolaulu), à la mélancolie typiquement finnoise. Mais il est regrettable que ne soient pas exhumées sa Rhapsodie finnoise ou sa Fantaisie symphonique de 1895. À un non moindre degré que ses compatriotes R. Kajanus ou G. Schneevoigt, Järnefelt a été un ardent défenseur de la musique de son beau-frère Jean Sibelius, dont il a laissé de trop rares témoignages discographiques.

Jarre (Maurice)

Compositeur français (Lyon 1924).

Il fut élève de Félix Passerone (percussion) et d'Arthur Honegger (composition). Maurice Jarre signa en 1950 la musique de scène pour le Prince de Hombourg au festival d'Avignon et fut alors nommé par Jean Vilar directeur de la musique du Théâtre national populaire, pour lequel il composa plusieurs musiques de scène jusqu'en 1964. Prix Italia en 1955 pour son opéra Armida, il reçut en 1964 de l'Opéra de Paris la commande du ballet Notre-Dame de Paris, créé en 1966. Il s'est de plus en plus tourné vers la musique de film, obtenant de grands succès avec les Dimanches de Ville-d'Avray (1961), Mourir à Madrid (1962), Lawrence d'Arabie (1963), le Docteur Jivago (1965), Jésus de Nazareth (1976), la Route des Indes (1984), Liaison fatale (1987), le Cercle des poètes disparus (1990).

Jârvi (Neeme)

Chef d'orchestre estonien (Tallinn, 1962).

Il étudie le piano, la percussion et la direction à l'école de musique de sa ville natale. Émigré aux États-Unis en 1980, il poursuit ses études à la Juilliard School, puis travaille avec Léonard Bernstein et Michaël Tilson Thomas. Au Curtis Institute de Philadelphie il étudie la direction avec Max Rudolf et Otto Werner Müller. En Scandinavie, il a été invité à diriger les orchestres symphoniques de Malmö et Göteborg en Suède, l'orchestre de la radio norvégienne, l'orchestre philharmonique de Bergen ainsi que plusieurs orchestres finlandais. Il s'est produit aussi à la tête de l'Orchestre national de Lyon, ceux du Capitole de Toulouse et de Radio-Luxembourg. Directeur musical de l'ensemble de musique contemporaine Lyra Borealis à Toronto, il devient celui des Musiciens de chambre de cette ville, interprétant avec eux un répertoire allant du baroque aux œuvres d'aujourd'hui. Il a donné la première audition soviétique du Chevalier à la Rose et il est le dédicataire de la Symphonie no 3 d'Arvo Pärt. Il a réalisé de très nombreux enregistrements (intégrales symphoniques en particulier).