Huberman (Bronislaw)
Violoniste polonais (Czanstochowa 1882 – Nant-sur-Corsier, Vevey, 1947).
Il étudie successivement au conservatoire de Varsovie avec M. Michalowicz et I. Lotto, ancien élève du Conservatoire de Paris, et à Berlin avec Joachim, H. Heermann, M. Marsick et K. Gregorowicz. Mais toutes ces leçons sont irrégulières et cessent alors qu'il n'a que dix ans, ce qui fait de lui en grande partie un autodidacte. Lors du concert d'adieu de la célèbre soprano Adelina Patti à Vienne en 1895, son interprétation du concerto de Brahms fait sensation et enthousiasme le compositeur lui-même. Huberman fait ensuite de nombreuses tournées. Intuitif, parfois extravagant, il demeure une des plus fortes personnalités de l'histoire du violon.
Hucbald de Saint-Amand
Théoricien français ? (environs de Tournai v. 840 – Saint-Amand 930).
Il étudie à Saint-Amand dans un monastère dirigé par son oncle, puis à Nevers et à Auxerre, où il travaille avec Heiric. En 886, fuyant l'invasion des Normands, il s'installe à Saint-Omer. Après un séjour à Reims pour organiser les écoles, il revient définitivement à Saint-Amand et consacre le reste de sa vie à ses écrits. Si l'on accepte aujourd'hui qu'il est l'auteur du traité De harmonica institutione, on l'a longtemps considéré comme l'auteur de l'ouvrage théorique le plus important de toute cette époque, qui a exercé une influence considérable sur les débuts de la musique polyphonique aux IXe et Xe siècles, Musica Enchiriadis. Afin d'améliorer le système d'écriture des neumes, Hucbald inventa une notation musicale fondée sur l'emploi de lignes horizontales parallèles, des emprunts (centons) et d'une notation alphabétique.
Hue (Georges)
Compositeur français (Versailles 1858 – Paris 1948).
Fils d'un architecte, il fit de brillantes études classiques avant de manifester des dispositions pour la musique. Au Conservatoire de Paris, il fut l'élève de Reber et de Paladilhe, et obtint le premier grand prix de Rome en 1879. Il n'aborda aucune carrière d'instrumentaliste ni de professeur, se consacrant entièrement à la composition. Il obtint en 1881 le prix Crescent avec son opéra-comique les Pantins et en 1886 le prix de la Ville de Paris avec sa légende symphonique Rubezahl. Musicien éclectique, il révéla un grand sens du pittoresque dans le ballet Siang-Sin (1924) et beaucoup de fantaisie dans l'opéra-comique Riquet à la houppe (1928). L'influence de Wagner, qu'il admirait, se ressent dans son œuvre, surtout au niveau de la richesse sonore de l'orchestration. Hue fut président de l'Académie des beaux-arts, citoyen d'honneur de la ville de Bayreuth et membre de l'Institut en 1922, en succession de Camille Saint-Saëns.
Hughes (Dom Amselm)
Musicologue anglais (Londres 1889 – Nashdom Abbey, Burnham, Buckinghamshire, 1974).
Ayant fait ses études à Oxford, il se spécialisa dans l'étude de la musique d'église du Moyen Âge, sur laquelle il publia plusieurs études. Directeur de la musique dans différentes abbayes anglaises, il a été prieur de l'abbaye de Nashdom de 1936 à 1945. Il participa également à la Plainsong and Medieval Music Society, à la Gregorian Association et fut président du Faith Press Ltd de Londres. Il contribua d'autre part à l'édition du Grove's Dictionary of Music and Musicians et à celle du Old Hall Manuscript (1933-1938). Il a composé une Missa sancti benedicti (Londres, 1918) et plusieurs pièces de musique d'église.
Hugo de Lantins
Musicien originaire de Liège (XVe s.).
Peut-être apparenté à Arnold de Lantins, dont il était l'aîné, il a séjourné à Venise vers 1415-1430 (cf. le motet Christus vincit louant les succès de F. Foscari, doge à partir de 1423), et l'une de ses chansons, Tra quante regione, célèbre le mariage de Cleofe Malatesta avec Théodore Paléologue, fils de l'empereur byzantin. Hugo de Lantins employa toujours volontiers un style imitatif, les procédés de la « musica ficta », les modes transposés et les changements de prolation, mais le fait que son Et in terra pax ait pu être transcrit sous le nom de Dufay montre qu'il tendit parfois vers des contours mélodiques empreints de simplicité.
Hugon (Georges)
Compositeur français (Paris 1904 – Blauvac, Vaucluse, 1980).
Il fut au Conservatoire de Paris l'élève de Jean Gallon, de Georges Caussade et de Paul Dukas. C'est à ce dernier qu'il doit un métier très sûr, qu'il a mis au service d'un tempérament rêveur et sensible. Il obtint ses premiers prix de piano et d'harmonie en 1921, de composition en 1930, année où il reçut le prix de la Fondation Blumenthal pour la pensée et l'art français. En 1934, il fut nommé directeur du conservatoire de Boulogne-sur-Mer, poste qu'il occupa jusqu'à l'occupation allemande (1941). Après la guerre, en 1948, on lui confia une chaire d'harmonie au Conservatoire de Paris. Le conseil général de la Seine lui décerna son grand prix musical en 1967. Hugon est l'auteur de deux symphonies (1941 et 1949), d'un quatuor à cordes (1931) et d'œuvres instrumentales et vocales. D'une troisième symphonie, consacrée à Prométhée, n'ont été achevés que les deux premiers mouvements.
Hugues de Berzé
Trouvère français ( ? v. 1150-1155 – ? v. 1220).
Seigneur de Berzé-le-Châtel, près de Mâcon, il participa à la 4e croisade (1202-1204), séjourna à Constantinople et écrivit sa Bible au seigneur de Berzé, qui dénonçait les abus du clergé de son temps. On possède huit chansons de lui, dont un chant de croisade très personnel.
huit-pieds
On désigne ainsi, à l'orgue, tout jeu dont le tuyau donnant la note la plus grave (ut 1) mesure approximativement huit pieds de hauteur. Les jeux de huit pieds (on écrit aussi 8') sonnent à l'unisson de la voix humaine et correspondent à la hauteur réelle des notes sur les instruments à clavier. Ils constituent donc la base de la composition des jeux d'un orgue, les jeux de hauteur différente venant se surajouter pour modifier à volonté la couleur sonore. Les jeux sonnant une ou deux octaves plus bas correspondent à des tuyaux respectivement de seize et de trente-deux pieds (soit ut-1) ; ceux qui se font entendre une, deux ou trois octaves plus haut correspondent à des tuyaux de quatre, de deux et d'un pieds (ut 4). C'est ainsi que, malgré un clavier court, qui n'excède jamais cinq octaves, l'orgue peut être le plus étendu des instruments, couvrant jusqu'à onze octaves. L'expression huit-pieds s'emploie, par extension, pour d'autres instruments, comme le clavecin, pour désigner les jeux sonnant à l'octave réelle, c'est-à-dire à l'unisson du clavier.