Hadley (Henry Kimball)
Compositeur américain (Somerville, Massachusetts, 1871 – New York 1937).
Élève de son père, puis du conservatoire de Boston, il poursuivit ses études à Vienne avec Mandyczewski (1894-95). Il fut ensuite organiste à Garden City (Long Island), revint en Europe (1904-1909), puis occupa divers postes à Seattle, San Francisco et New York (où il dirigea de 1929 à 1932 le Manhattan Symphony Orchestra). Son rôle fut important dans la vie musicale américaine, et son dynamisme se retrouve dans sa musique, étrangère à toute préoccupation de modernisme, soucieuse seulement d'être agréable à un large public. Sa facilité proverbiale lui a d'ailleurs permis de réaliser un très vaste catalogue recouvrant tous les genres : opéras (Safié, 1909 ; Azora, 1917 ; Cleopatra's Night, 1920), opéra radiophonique (A Night in Old Paris, 1925), 5 symphonies, musique de chambre et vocale.
Haebler (Ingrid)
Pianiste autrichienne (Vienne 1929).
Elle fait ses études à l'Académie de musique de Vienne, au Mozarteum de Salzbourg, puis au conservatoire de Genève et à l'école Marguerite-Long à Paris. Elle remporte le premier prix au concours de Munich et au concours Schubert de Genève en 1954. Elle effectue ensuite des tournées en Europe et dans le monde entier. Spécialiste des œuvres pour piano de Mozart, elle possède une technique particulièrement transparente. Depuis 1969, elle enseigne au Mozarteum de Salzbourg.
Haefliger (Ernst)
Ténor suisse (Davos 1919 – id. 2007).
Il se destinait à une carrière d'instituteur, mais les écoles normales suisses accordant une grande place à la musique, il y apprit le violon, puis le chant. Sa réussite dans ces deux disciplines fut telle qu'il poursuivit ses études au conservatoire de Zurich. Débutant au concert en 1943, il fut bientôt sollicité par les plus grandes scènes lyriques, notamment pour le répertoire mozartien qu'il avait travaillé tant à l'allemande qu'à l'italienne. Remarquable Évangéliste de la Passion selon saint Jean, E. Haefliger a également brillé dans les autres compositions religieuses de J.-S. Bach, dans les principaux opéras de Mozart, dans Fidelio de Beethoven, et le lied romantique. Aujourd'hui retiré de la scène, il se consacre à l'enseignement.
Haerpfer Erman
Manufacture d'orgues établie en Lorraine depuis 1863, et dirigée par Walter Haerpfer (mort en 1975) et Pierre Erman (parti à la retraite en 1978).
Actuellement dirigée par Theo Haerpfer, elle a construit près de 600 instruments, principalement dans l'est de la France. L'esthétique de ses réalisations, qui a beaucoup évolué en un siècle, la conduit aujourd'hui à opter pour le style classique, comme en témoignent les orgues de la basilique de Saint-Quentin ou de Saint-Germain-des-Prés à Paris, ou la restauration de l'orgue des cathédrales de Sarlat ou de Nancy.
Haessler (Johann Wilhelm)
Compositeur, organiste et pianiste allemand (Erfurt 1747 – Moscou 1822).
Il se mesura avec Mozart à Dresde le 15 avril 1789, à l'orgue puis au piano, séjourna de 1790 à 1792 à Londres, où il rencontra Haydn, et arriva en 1792 à Saint-Pétersbourg. À partir de 1794, il enseigna à Moscou. Il écrivit surtout pour piano.
Haffner (Johann Ulrich)
Éditeur allemand ( ? 1711 – Nuremberg 1767).
Il fonda sa maison d'édition à Nuremberg vers 1742, et se spécialisa dans la production de chambre et de clavier des compositeurs italiens (parmi lesquels Domenico Scarlatti) et des compositeurs d'Allemagne du Centre et du Sud, ce qui contribua à la diffusion de cette musique à Vienne. Il publia aussi des œuvres de Carl Philipp Emanuel Bach (les six sonates wurtembergeoises, en 1744).
Hahn (Reynaldo)
Compositeur français (Caracas, Venezuela, 1875 – Paris 1947).
D'origine allemande et israélite par son père, basque et catholique par sa mère, il est né Vénézuélien et l'est resté jusqu'à sa naturalisation en 1912. Mais il n'a que trois ans quand don Carlos Hahn, à la suite d'une révolution, liquide toutes ses affaires à Caracas et s'installe à Paris avec femme et enfants (il en a eu douze en tout). Rois en exil plutôt qu'immigrants, les Hahn se trouvent aussitôt lancés dans la plus haute société parisienne. À six ans, l'enfant prodige qu'est le petit Reynaldo fait ses débuts dans le célèbre salon de la princesse Mathilde, cousine du défunt empereur Napoléon III. Il chante des airs d'Offenbach en s'accompagnant au piano. Plus tard, et cela jusqu'aux approches de la vieillesse, il interprète de même ses propres mélodies d'une jolie voix de soprano, puis de baryton Martin. Au Conservatoire, où il entre à dix ans dans la classe de solfège de Lucie Grandjany, il aura également pour maîtres Decombes (piano), Lavignac et Dubois (harmonie) et surtout Massenet (composition), dont l'amitié et la protection ne lui feront jamais défaut. C'est Massenet qui présente son jeune disciple à Alphonse Daudet, lui procurant ainsi, à quinze ans, sa première commande de musique de scène (l'Obstacle). Son influence est également pour beaucoup dans la création à l'Opéra-Comique d'un premier ouvrage lyrique l'Île du rêve (1898) d'après Pierre Loti. Reynaldo Hahn, à vingt-trois ans, n'en est déjà plus à se contenter de succès de salon, encore que ce dandy, polyglotte et brillant causeur, donne beaucoup de son temps à la vie mondaine et aux voyages. Il est très lié avec la ballerine Cléo de Mérode, Sarah Bernhardt, Marcel Proust, et fréquente la plupart des célébrités de la Belle Époque. Naturalisé français après la mort de sa mère, il fait son service militaire à trente-huit ans, et, la guerre venue, demande à partir pour le front où il passe plus de trois ans, pour en revenir avec la Légion d'honneur et la croix de guerre. Après la défaite de la France en 1940, sous l'occupation, il n'en est pas moins jugé indésirable à Paris en vertu des lois raciales, bien qu'il ait été baptisé à Caracas et ait fait sa première communion à Saint-Augustin. Réfugié en zone Sud, puis à Monte-Carlo, il regagne Paris en février 1945. Élu à l'Académie des beaux-arts, puis nommé directeur de l'Opéra, il succombe à une tumeur du cerveau le 28 janvier 1947.
Reynaldo Hahn est avant tout un mélodiste, qui tient la voix humaine pour le plus parfait des instruments. Au plus haut point respectueux des textes qu'il habille discrètement de musique, pour les mettre en valeur sans en rien cacher, il place son idéal artistique dans l'union intime de la poésie et de l'art des sons. Aussi donne-t-il le meilleur de lui-même dans quelque 125 mélodies (Chansons grises, Études latines, les Feuilles mortes, Chansons vénitiennes, etc.), dans des comédies musicales comme Mozart (1925) et Brummel (1931), des opérettes comme Ciboulette (1923), la plus populaire de ses œuvres, et Malvina (1935), des opéras comme Nausicaa (1919) et le Marchand de Venise (1935). Mais on lui doit aussi de nombreuses musiques de scène (le Bal de Béatrice d'Este, 1909 ; le Dieu bleu, 1912), des concertos, des pièces instrumentales et de la musique de chambre. Très cultivé, raffiné jusqu'au purisme, admirateur déclaré de Gounod, de Saint-Saëns et de Massenet, il n'en appréciait pas moins Wagner. Fervent mozartien, il a consacré au maître de Salzbourg l'essentiel de son activité de chef d'orchestre. Et plusieurs journaux importants, dont la Presse, Fœmina, le Journal, l'Excelsior et le Figaro, ont bénéficié de son talent de critique.