Dictionnaire de la Musique 2005Éd. 2005
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Wagner (Wolfgang)

Troisième enfant de Siegfried Wagner (Bayreuth 1919).

À partir de 1951, il partagea avec son frère Wieland la direction du Festival de Bayreuth. En 1961, il délaissa la mise en scène pour se consacrer à la gestion administrative de l'entreprise. La mort de Wieland, en 1966, fit de lui le seul responsable du Festspielhaus. Ses propres réalisations nouvelles, par lesquelles il remplaça progressivement les productions de son frère, différaient assez sensiblement, en dépit d'une évidente parenté décorative, de celles du disparu. Elles se signalaient par une utilisation très colorée des techniques d'éclairage et de projection qui lui servirent surtout à illustrer de façon assez banale des œuvres dont il neutralisait les arrière-plans idéologiques.

   Or l'accélération culturelle provoquée par l'année 1968, l'émergence de nouveaux lieux wagnériens où se manifestait le désir d'en revenir à la reconstitution d'un quotidien légendaire très traditionnel par le biais d'un plus grand réalisme émotif (comme le fera Karajan à Salzbourg), l'intérêt nouveau, enfin, porté à l'opéra par des chercheurs venus d'horizons très divers étaient autant de raisons de remettre en cause un style d'interprétation qui ne pouvait même plus prétendre équilibrer la tradition du carton-pâte et les recherches esthétiques ou idéologiques des nouveaux venus.

   Reconnaissant qu'il ne pouvait maintenir seul le rôle d'atelier du théâtre lyrique dévolu au Festival, Wolfgang engagea des metteurs en scène de toutes tendances sans pour autant renoncer à ses propres travaux. Cette politique a contribué à renouveler profondément le public du Festspielhaus ; elle a, en outre, permis à Bayreuth de retrouver sa place au premier rang des festivals. En contrepartie, elle a engendré de notables différences de qualité entre les spectacles. Il a publié ses Mémoires en 1995.

Walcha (Helmut)

Organiste allemand (Leipzig 1907 – Francfort-sur-le-Main 1991).

Élève de Günther Ramin, il devint complètement aveugle vers l'âge de seize ans, et, en 1929, fut nommé organiste de la Friedenskirche (église de la Paix) à Francfort. En 1933, il devint professeur au conservatoire de Francfort, et, en 1938, il fut nommé à l'Académie nationale de musique. En 1946, il devint aussi titulaire de l'orgue de la Dreikönigskirche (église des Trois-Rois) de Francfort. C'est à cette date qu'il prit la direction du Centre d'études Bach à l'université de Francfort. Il y fonda l'Institut de musique sacrée, et en devint directeur en 1947. Admirable technicien de l'orgue baroque, il donne de nombreux concerts en Allemagne et à l'étranger, et a interprété au disque l'œuvre pour orgue de Jean-Sébastien Bach et de ses prédécesseurs. On lui doit des éditions de Bach et Haendel, des articles et quelques compositions.

Walcker

Importante famille de facteurs d'orgues allemands, établis depuis 1871 et aujourd'hui fixés à Ludwigsburg.

En près d'un siècle d'activité, la firme Walcker a construit plus de 5 000 instruments, dans l'Europe entière, mais aussi en Amérique du Nord et du Sud, et au Japon. Le plus important est le nouvel orgue de Saint-Michel de Hambourg (164 jeux sur 5 claviers, 1912). Elle a su évoluer au cours des âges et maintenir ainsi sa suprématie en Europe, malgré le renouvellement des tendances esthétiques. De nos jours, elle a contribué au mouvement de retour au classicisme.

Waldstein (Ferdinand, comte von)

Mécène et compositeur germano-tchèque (Dux [Duchov], Bohême, 1762 – Vienne 1823).

Arrivé à la cour du prince-Électeur de Cologne à Bonn en janvier 1788, il fut reçu dans l'Ordre teutonique en juin, et se lia d'amitié avec le jeune Beethoven. En 1791, le Ritter ballet (Wo01) de Beethoven fut attribué dans un compte rendu de la cour à Waldstein lui-même, qui peut-être en avait composé certains thèmes. Lors du départ de Beethoven pour Vienne en novembre 1792, c'est Waldstein qui écrivit sur son carnet la fameuse phrase : « Par une application incessante, recevez l'esprit de Mozart des mains de Haydn ». Une douzaine d'années plus tard, Beethoven dédia à Waldstein sa Sonate pour piano no 21 en ut majeur op. 53, composée pour l'essentiel début 1804 et parue à Vienne au Bureau des arts et d'industrie en mai 1805.

Waldteufel (Emil)

Pianiste et compositeur français (Strasbourg 1837 – Paris 1915).

Il commença ses études musicales à Strasbourg, mais fut l'élève de Marmontel et de Laurent au Conservatoire de Paris. Il débuta en faisant éditer quelques valses qui eurent du succès. En 1865, il était nommé pianiste de la chambre de l'impératrice Eugénie, et fut chargé d'organiser les festivités, en particulier les bals, aux palais des Tuileries et de Compiègne. Il dirigea également jusqu'à la guerre de 1870 les bals de l'Opéra. Il se consacra uniquement à la musique de danse et ne cessa d'écrire des valses jusqu'à sa mort. Après la guerre de 1870 et la chute de l'Empire, il dirigea les orchestres des grands bals de Paris. On le surnommait « le Strauss français ».

Wallez (Jean-Pierre)

Violoniste et chef d'orchestre français (Lille 1939).

Au Conservatoire de Paris, il obtient deux premiers prix (violon et musique de chambre). Il est lauréat de plusieurs concours internationaux (Long-Thibaud en 1957, Genève en 1958, 1er Prix du Concours Paganini de Gênes en 1960), et la première partie de sa carrière est consacrée au violon. D'abord membre de la Société des concerts du Conservatoire (1961 à 1963), puis de l'orchestre de l'Opéra et de l'Opéra-Comique (de 1962 à 1974), il est ensuite premier violon solo à l'Orchestre de Paris (1975 à 1977). Il fonde son propre ensemble, l'Ensemble instrumental de France, qu'il dirige de 1968 à 1983. En 1978 se constitue sous son impulsion l'Ensemble orchestral de Paris, qu'il dirige jusqu'en 1986. Directeur du Festival et de l'Académie d'été d'Albi de 1974 à 1990, il est nommé en 1985 professeur au Conservatoire de Toulouse, et en 1987 à celui de Genève.

Walsh (John)

Éditeur anglais (mort à Londres en 1736).

D'abord facteur d'instruments, il se lança dans l'édition en 1696 et y réussit d'autant mieux que la concurrence était alors inexistante. Il fut notamment l'éditeur de Haendel. Son fils, également prénommé John (mort à Londres en 1766) lui succéda.