Dictionnaire de la Musique 2005Éd. 2005
M

Mariétan (Pierre)

Compositeur suisse (Monthey 1935).

Après des études au conservatoire de Genève sur les techniques d'écriture et le cor, puis après une maîtrise sur le chant grégorien, il aborde la composition avec Zimmermann à Cologne (1960), puis avec Stockhausen et Boulez à Bâle (1961-1963). Au lieu de se fixer sur une technique, il recherche une sorte de dialectique entre plusieurs systèmes. Installé à Paris, il fonde en 1966 le G. E. R. M. (Groupe d'études et de réalisations musicales). Son effort des années précédentes porte essentiellement sur l'acoustique musicale urbaine, ce qui l'a conduit à une « musicalisation de l'espace habitable » et à des expériences sur l'écoute dans la ville de Monthey, ainsi qu'à Cologne, Bonn (1977), et enfin Paris. Il a enseigné à l'université de Paris I, traitant de « l'urbanisme, architecture, paysage, morphologie de l'environnement et de l'habitat ». Parmi sa quarantaine d'œuvres, citons D'instant en instant pour 24 solistes (1980).

marimba

Instrument à percussion de la famille des « claviers ».

C'est un xylophone basse, d'une étendue de trois et demie à cinq octaves, sonnant deux octaves plus bas que le xylophone classique. Il se distingue également de celui-ci par les tubes résonateurs fixés sous les lames pour prolonger leur vibration.

Marini (Biagio)

Compositeur et violoniste italien (Brescia v. 1587 – Venise 1663).

Né dans une famille aisée, il fut violoniste à Saint-Marc de Venise en 1615, puis travailla successivement à Brescia (1620) et à Parme (1621). De 1623 à 1649, il vécut principalement en Allemagne comme maître de chapelle à la cour de Neuburg, sur le Danube, tout en effectuant de fréquents voyages. Il fut ensuite maître de chapelle à Milan (1649) et directeur de l'Accademia della Morte à Ferrare (1652-53). On le vit à Vicenza en 1655-56. Son œuvre fut imprimée de son vivant en 22 numéros d'opus, dont certains perdus et d'autres incomplets. Il écrivit de la musique vocale, essentiellement des pièces à une ou plusieurs voix avec instruments (Madrigali e symfonie op. 2, Venise 1618), mais son importance réside surtout dans sa production instrumentale (Affetti musicali op. 1, Venise 1617 ; Sonate, symphonie… e retornelli op. 8, Venise 1629).

Markevitch (Igor)

Compositeur et chef d'orchestre italien d'origine russe (Kiev 1912 – Antibes 1983).

En 1914, sa famille quitta la Russie pour Paris, puis pour la région de Vevey en Suisse, où il commença ses études avec son père Boris (auteur d'un traité de piano) et avec Paul Loyonnet. Sa première composition, Noces (1925) retint l'attention de Cortot qui l'invita à rejoindre sa classe de piano à Paris. Il reçut également l'enseignement de Nadia Boulanger (harmonie, contrepoint, composition). En 1929, Serge de Diaghilev entendit sa Sinfonietta et lui commanda un concerto de piano. À la mort du mécène, il incorpora le matériel de son ballet l'Habit du roi dans une cantate sur un texte de Jean Cocteau.

   Son exécution par Roger Désormière (1930), puis celle d'un concerto grosso firent beaucoup pour asseoir sa renommée. Rébus (1932), qu'il dirigea lui-même à Paris, lui valut un triomphe, de même que l'Envol d'Icare (1933). Si le Psaume (1934), qui avait choqué le public, est resté une page de haute tenue, le Paradis perdu (1935) d'après Milton constitue sa création la plus importante.

   On a discerné, dans ses meilleures œuvres, une rythmique à la Stravinski, une écriture polyphonique à la Hindemith. « Le langage de Markevitch n'est pas essentiellement personnel, a écrit Paul Collaer, il est éclectique. La profonde originalité de son art est due à l'esprit qui s'y manifeste. » En 1936, Igor Markevitch épousa Kyra, fille de Vaclav Nijinski ; l'année suivante, il fit sensation au Mai musical de Florence, en déclarant que les compositeurs étaient partiellement responsables de l'isolement dont ils se plaignaient. En 1938, le succès du Nouvel Âge apporta la confirmation de cette déclaration : Markevitch était en possession d'un langage capable, lui, d'atteindre un vaste public. Certaines de ses productions n'en suscitèrent pas moins de violentes critiques. La Taille de l'homme (1938-39), sur un texte de C. F. Ramuz, Laurent le Magnifique (1940) et Variations, fugue et envoi sur un thème de Haendel (1941) restent les trois dernières compositions originales du musicien, qui, durant la guerre, rejoignit en Italie les mouvements de résistance avant d'entamer une seconde carrière, celle de chef d'orchestre, domaine où il est universellement connu. Organisateur du Mai musical florentin en 1944, après la libération de Florence, il a acquis la nationalité italienne ; c'est également l'époque de la dissolution de son premier mariage, et d'un second mariage. Au cours des trente ans qui suivirent, Markevitch tint plusieurs postes de chef d'orchestre permanent dans de nombreuses villes : Stockholm, Paris (orchestre Lamoureux), Montréal, Madrid, Monte-Carlo, Rome. Ses concerts firent date, et l'éminent critique suisse R. Aloys Mooser n'hésita pas à écrire : « Au cours d'une longue vie, j'ai rencontré seulement deux compositeurs à propos desquels on pouvait dire avec raison qu'ils possédaient des aptitudes égales dans l'art de la composition et dans celui de la conduite : Gustav Mahler et Richard Strauss. À ces deux noms exceptionnels, on peut ajouter celui d'Igor Markevitch. » Fixé à Saint-Cézaire, près de Nice, depuis 1954, Markevitch a travaillé pendant des années à la préparation de cours à l'attention de ses élèves et à une édition encyclopédique des symphonies de Beethoven qui a commencé à paraître en 1982. En 1980 est paru le premier tome de ses mémoires (Être et avoir été). En 1982, il a reçu le prix Arthur-Nikisch de la ville de Leipzig et obtenu la nationalité française.

Markowski (Andrzej)

Chef d'orchestre et compositeur polonais (Lublin 1924 – Varsovie 1986).

Il a fait ses études de théorie et de composition à Lublin (1939-1941) et à Londres (1946-47), et, pour la direction d'orchestre, a été l'élève de Witold Rowicki (1947-1955).

   Sa carrière le mena tout d'abord dans diverses villes de Pologne, en particulier à Cracovie, où il organisa un festival pour jeunes musiciens, et, en 1971, il fut nommé à la tête de la Philharmonie nationale à Varsovie. Comme compositeur, il s'est consacré en particulier à la musique de film, mais sans négliger pour autant ni les genres traditionnels ni le domaine électroacoustique.