f
fa
Nom donné à la quatrième note de l'échelle naturelle de do majeur dans le système de Guy d'Arezzo.
Dans les pays de langue anglaise, allemande et slave, la même note est désignée par la lettre F.
La clé de fa indique sur la portée, suivant sa position, soit la note située sur la quatrième ligne (fa 4e), soit celle située sur la troisième ligne (fa 3e). Mais cette dernière est aujourd'hui tombée en désuétude.
Fabini (Eduardo)
Compositeur uruguayen (Solis de Mataojo 1882 – Montevideo 1950).
Il fit ses études musicales à Montevideo, puis à Bruxelles, et eut une certaine célébrité comme violoniste. Cofondateur du conservatoire de Montevideo (1907) et créateur d'associations de musique de chambre, il fut longtemps la personnalité la plus importante de la musique de son pays. Passionné par le folklore, il a tenté la fusion d'éléments populaires uruguayens et d'un langage postimpressionniste. Il est l'auteur de pages symphoniques (Campo, 1911 ; La Isla de los Ceibos, 1925 ; Fantaisie pour violon et orchestre, 1929 ; Melga sinfónica, 1930), de ballets (Mburucayá ; Mañana de Reyes) et d'œuvres vocales (Visión de las carretas ; Luz mala ; La Patria vieja pour récitant, soprano, chœur de femmes et orchestre).
facteur
Ce terme s'emploie à propos de tous les artisans qui construisent des instruments de musique, à l'exception des spécialistes des instruments à cordes, et plus particulièrement à cordes frottées, qui sont appelés luthiers.
On peut être facteur d'orgues, de clavecins ou de harpes (ces trois écoles étaient particulièrement importantes en France avant la Révolution) ou encore de pianos ou d'instruments à vent. L'activité du facteur d'instruments est appelée la facture. Selon la façon dont a été élaboré un instrument, on peut parler de sa plus ou moins bonne ou mauvaise facture. Autrefois, les instruments sortis des ateliers, notamment des facteurs de clavecins et de harpes, étaient souvent, par la beauté de leur décoration, de véritables œuvres d'art.
Faignient (Noé)
Compositeur flamand (Cambrai v. 1540 ? – Anvers ? v. 1598).
Il étudia la musique à la maîtrise de la cathédrale d'Anvers où il se fixa après avoir été reçu citoyen bourgeois de cette ville en 1561. En 1580, il fut nommé maître de chapelle du duc Eric II de Brunswick. Il se montra ouvert à tous les styles et a laissé des chansons françaises, des chansons sur des textes flamands, des madrigaux italiens et des lieder allemands. Dans ces œuvres, il a cherché à traduire fidèlement par sa musique le détail des mots du texte. Sa position est celle d'une sorte de trait d'union entre la musique d'essence polyphonique, avec sa pensée essentiellement « horizontale », et le nouvel art méridional faisant appel à une écriture de plus en plus harmonique, voire « verticale ». En 1568, Faignient publia à Anvers deux livres de Chansons, madrigales et motetz. Noé Faignient sympathisa également avec la Réforme et composa des psaumes huguenots.
Falcon (Marie Cornélie)
Soprano française (Paris 1814 – id. 1897).
Elle fut l'élève de Louis Nourrit (le père du célèbre ténor Adolphe Nourrit) au Conservatoire de Paris et débuta à l'Opéra en 1832 dans le rôle d'Alice de Robert le Diable de Meyerbeer. Elle devait créer par la suite Valentine dans les Huguenots de Meyerbeer, Rachel dans la Juive de Halévy, et s'illustrer dans Don Giovanni de Mozart (Donna Anna) et la Vestale de Spontini (Giulia). Sa carrière, écourtée par la pratique de rôles lourds et par la fatigue que son style déclamatoire fit subir à son gosier, ne dura que six ans. En 1838, la voix lui manqua en scène et elle dut se retirer définitivement. Elle unissait une présence artistique considérable à un timbre sombre et corsé qui était une nouveauté à l'époque. Falcon devait laisser son nom à cet emploi particulier de soprano dramatique que Meyerbeer en France, Wagner en Allemagne, Verdi en Italie, devaient utiliser et développer.
Falconieri (Andrea)
Compositeur et luthiste italien (Naples 1586 – id. 1656).
Il vécut à Parme, où il occupa le poste de luthiste à la cour, puis à Florence et à Rome (1604). Il s'installa ensuite à Modène (1620-1621) avant d'entreprendre des voyages, peut-être jusqu'en Espagne et en France. Professeur au Collegio S. Brigida à Gênes, de 1632 à 1637, il retrouva sa ville natale avec un poste de maître de chapelle à la cour (1639). Son œuvre comprend des Villanelle… con l'Alfabeto per la Chitarra spagnola à 1-3 voix (Rome, 1616), deux recueils de Musiche (airs à 1-3 voix et basse continue) publiés en 1619 à Florence et à Venise, un livre de pièces religieuses à 5 et 6 voix. Enfin en 1650, à Naples, parut un Libro di Canzone, Sinfonie, Fantasie, Capricci, Brandi, Correnti, Volte per Violini e Viole, overo altro Strumento a 1, 2 e 3 con il b.c., dont le titre est significatif du goût musical de l'époque. Les arie de Falconieri sont généralement de forme strophique : la mélodie demeure sensible aux mots imagés de la première strophe ; la basse soutient une harmonie discrètement recherchée et digne d'un musicien de cour raffiné.
Falla (Manuelde)
Compositeur espagnol (Cadix 1876 – Alta Gracia, Argentine, 1946).
Andalou par son père, mais Catalan par sa mère, Falla doit à l'audition d'une symphonie de Beethoven sa vocation de compositeur. Élève, à Madrid, de José Trago (piano) et de Pedrell (composition), il compose quelques zarzuelas avant de prendre part à un concours organisé par l'Académie des beaux-arts et pour lequel il écrit la Vie brève (1904-1905). En 1907, il se rend à Paris où il résidera jusqu'en 1914. Il connaît Dukas, Debussy, Ravel, Albéniz et Vinés qui joue ses Quatre Pièces espagnoles à la Société nationale et lui suggère Nuits dans les jardins d'Espagne. De retour en Espagne, il se fixe à Madrid où il écrit l'Amour sorcier, inspiré par les récits fantastiques d'une gitane, puis le Tricorne, destiné aux Ballets russes. La mort de ses parents (1919) le conduit à quitter Madrid pour Grenade où il habitera, avec sa sœur, jusqu'en 1939. C'est l'époque du Retable de maître Pierre, commande de la princesse de Polignac, et du concerto pour clavecin écrit pour Wanda Landowska, mais aussi d'une étude passionnée du cante jondo, en compagnie de García Lorca. En 1927, il entreprend l'Atlantide, vaste ouvrage auquel il travaillera jusqu'à sa mort et qu'il laissera inachevé. Les 4 Homenajes à Arbos, Dukas, Debussy et Pedrell sont sa dernière œuvre avant le départ pour l'Argentine. Invité à diriger plusieurs concerts pour le 25e anniversaire de l'Institut culturel de Buenos Aires, il y devait succomber à une crise cardiaque consécutive à de longs mois de maladie et sans réaliser son ultime désir de finir ses jours dans un couvent des environs de Cordoue.
À la crise de vérisme qui lui a inspiré la Vie brève, c'est en héritier d'Albéniz que Falla écrit ses premières partitions, aboutissement de la renaissance musicale espagnole amorcée par Iberia et à laquelle l'école française a donné la meilleure impulsion. Venu lui-même lui demander son épanouissement, il a eu la révélation de l'univers harmonique fascinant de Debussy et de sa maîtrise à faire table rase des conventions tonales et rythmiques qui emprisonnent alors la musique. Par ailleurs, Louis Lucas, dont l'Acoustique nouvelle (1854) est prophétique, apporte des fondements rationnels à l'émancipation de la fantaisie. Enfin, sa manière toute personnelle d'assimiler les caractères essentiels de la musique espagnole conduit Falla à un style original, plus classique que celui de ses prédécesseurs. Sans perdre le contact avec les mélodies et les rythmes folkloriques, il en a surtout interrogé l'esprit au point de faire de l'Amour sorcier l'expression définitive du chant gitano-andalou.
Dès le Tricorne, cependant, l'évolution d'un langage qui se réclame de Scarlatti correspond à un passage du temporel au spirituel qui délaisse bientôt le « pittoresque » de l'Espagne pour une vision plus âpre et plus intérieure de son patrimoine culturel. À l'option heureuse des vingt premières années de sa vie, le laborieux effort des vingt dernières oppose le spectacle d'une tension physique et spirituelle qui n'est pas éloignée d'une sorte de stoïcisme, mais dont les opérations ne sont plus des miracles. Incantation, carmen et sortilèges restent liés aux étapes de l'ascension purificatrice et c'est, pour terminer, le chant d'un hidalgo sorti des tableaux du Greco. Le Retable et surtout le concerto de clavecin attestent l'effort vers la plénitude du dépouillement, dans une assimilation parallèle des musiques anciennes et de la technique de Stravinski.
À défaut de la messe qu'il désirait écrire, c'est cependant dans l'Atlantide, immense épopée exaltant l'alliance de l'âme ibérique et du christianisme, que Falla réalise sa conception dernière de la musique, simplifiée à l'extrême, soit dans le plus pur diatonisme, soit dans le plus archaïque modal. Partition que terminera Ernesto Halffter et qui donne de la démarche de Falla une conclusion qu'on aurait tort de considérer comme un échec ou un renoncement. Le tracé linéaire des mélodies et la transparence harmonique ne font qu'y refléter, avec la douce intensité requise par le sujet, la lumière d'une intériorité ouverte à l'infini.