Dictionnaire de la Musique 2005Éd. 2005
G

Galli-Curci (Amelita)

Soprano italienne (Milan 1882 – La Jolla, Californie, 1963).

Elle aborda le chant en autodidacte, et débuta à Trani dans le rôle de Gilda de Rigoletto en 1906. Après une dizaine d'années dans les principaux théâtres d'Italie, elle fut engagée au Metropolitan Opera de New York, où elle triompha pendant dix ans dans les rôles de soprano leggero. En dépit de sa légèreté, la voix de Galli-Curci, dans la grande tradition du bel canto, passait de façon incroyable.

Galli Marié (Célestine)

Mezzo française (Paris 1840 – Vence 1905).

Elle débuta à Strasbourg en 1859 et fut engagée en Belgique et en Italie, puis à l'Opéra-Comique de Paris où elle chanta régulièrement entre 1862 et 1885 et créa Mignon d'Ambroise Thomas et Carmen de Bizet (son nom est resté attaché à ce dernier rôle). Sa voix était sombre et corsée, quoique relativement légère, et elle passait pour une excellente actrice.

gallican (chant)

L'une des grandes familles de chant liturgique qui, en France, comme le chant ambrosien à Milan, le mozarabe en Espagne et le vieux-romain dans le centre de l'Italie, tenta longtemps de maintenir ses particularismes face à l'unification grégorienne imposée par la papauté et soutenue par les empereurs carolingiens. Ces particularismes, au reste non systématiquement unifiés, n'atteignaient pas le fond de la liturgie, mais portaient sur de nombreux détails d'ordonnance, de texte (par exemple, on disait credimus, « nous croyons », au lieu de credo, « je crois »), sur le répertoire, les tournures mélodiques (on y trouvait souvent des psalmodies à 2 cordes de récitation comme dans le tonus peregrinus), et même sur la prononciation du latin (on a prononcé le plus souvent en « U » jusque vers 1920). Le chant gallican a été progressivement éliminé à partir du IXe siècle, et il en reste peu de témoins systématiques, mais de nombreuses pièces gallicanes se sont glissées dans les livres de chant français, parfois même étrangers (le Te Deum, par exemple, a une origine gallicane), et y ont subsisté plus ou moins longtemps. Au XVIIe siècle, le particularisme gallican semble avoir abandonné cet aspect du répertoire pour se réfugier vers d'autres manifestations, par exemple dans le « plain-chant parisien » resté en usage jusqu'à la réforme de Solesmes au début du XXe siècle.

Galliera (Alceo)

Chef d'orchestre italien (Milan 1910 – Brescia 1996).

C'est son père, lui-même fils de compositeur et professeur au conservatoire de Milan, qui dirigea ses études. Dès l'âge de vingt-deux ans, Alceo Galliera enseignait à son tour l'orgue et la composition en ce même conservatoire. Il fit ses débuts de chef d'orchestre en 1941 à la tête de l'académie Santa Cecilia de Rome, mais la guerre interrompit son activité et il dut s'exiler pendant deux ans en Suisse. En 1945, le festival de Lucerne lui fournit l'occasion d'un nouveau départ, cette fois pour une grande carrière internationale. Il a été notamment directeur de l'Orchestre municipal de Strasbourg pour plusieurs saisons à partir de 1964. Son œuvre de compositeur comprend un ballet pour la Scala ­ Le Vergine savie e le Vergine folli (1942) ­, des pièces pour orchestre, de la musique de chambre et des mélodies.

Gallois-Montbrun (Raymond)

Violoniste et compositeur français (Saigon 1918 – Paris 1994).

Entré au Conservatoire de Paris en 1929, il y obtint quatre premiers prix (violon en 1934, harmonie en 1936, fugue et contrepoint en 1937, composition en 1939). Premier grand prix de Rome en 1944 avec la cantate Louise de la Miséricorde, il mena dans les années qui suivirent une double carrière de virtuose et de compositeur, signant surtout des œuvres pour le violon et pour le piano : 12 Études, caprices de concert pour violon seul (1948), Concerto pour violon et orchestre (1949), Mélodies et proverbes, 12 pièces pour piano (1951), Variations de concert pour violon et piano (1957), Sonate pour piano (1958). On lui doit aussi de la musique symphonique comme la Symphonie japonaise (Tokyo, 1951), le poème symphonique le Port de Delft (1960) ou le Concerto pour piano (1963), et de théâtre comme le Rossignol et l'Empereur (1959) et Stella ou le Piège de sable (1963). Sur le plan pédagogique, il a été directeur de l'École nationale de musique de Versailles (1957-1962) avant de devenir directeur du Conservatoire de Paris (1962-1983), où il a notamment, en 1966, créé des cours de 3e cycle.

Gallois (Patrick)

Flûtiste français (Linselles 1956).

Après avoir été l'élève de R. Hériché et M. Larrieu, il entre au Conservatoire de Paris pour y travailler avec J.-P. Rampal et A. Marion. En 1975, il obtient un 1er Prix de flûte. La même année, il est engagé comme flûte solo à l'Orchestre philharmonique de Lille. De 1977 à 1985, il occupe le même poste à l'Orchestre national de France. À partir des années 1985-1990, il se fait connaître davantage comme soliste, se produisant en concerto ou en formation de chambre.

Gallon (les)

Famille de compositeurs et pédagogues français.

Ils honorèrent l'enseignement du Conservatoire de Paris et signèrent des œuvres fort personnelles dans un style néoclassique avancé. Ils comptèrent parmi leurs élèves, entre autres, Tony Aubin, Marcel Delannoy, Maurice Duruflé, Henri Dutilleux, Raymond Gallois-Montbrun, Olivier Messiaen.

 
Jean (Paris 1878 – id. 1959). Il fut, au Conservatoire, l'élève de Lavignac, Diémer, Vidal et Lenepveu. Il dirigea les chœurs de la Société du Conservatoire de 1906 à 1914. Après la Première Guerre mondiale, il fut nommé professeur d'harmonie au Conservatoire de Paris (1919-1949). Il a composé des mélodies, une Messe à 4 voix, Six Antiennes pour orchestre à cordes et orgue, un ballet Hansli le Bossu en collaboration avec son frère, de même que divers écrits pédagogiques.

 
Noël (Paris 1891 – id. 1966). Il fut initié à la musique par sa mère, professeur de piano, et par son frère Jean, de treize ans son aîné. Au Conservatoire de Paris, il fut l'élève de Rougnon, Rissler, Lavignac et surtout Henri Rabaud, dont il devait être le tout premier disciple. Grand Prix de Rome en 1910, il fut nommé après la guerre (1920) professeur de solfège au Conservatoire de Paris. Six ans plus tard, il succéda à André Gédalge comme professeur de fugue et de contrepoint. En outre, à partir de 1935, il fut directeur du concours Léopold-Bellan. Noël Gallon a composé un drame musical Paysans et soldats (1911), le ballet Hansli le Bossu (1914, avec son frère), de la musique de chambre dont une Sonate pour flûte et basson (1952), un Quintette pour harpe et cordes (1953), des œuvres pour orchestre et des mélodies. En collaboration avec son frère, il a publié des ouvrages pédagogiques (Cent Dictées musicales à trois parties, Paris, 1942 ; Cinquante Leçons de solfège rythmique, 2 recueils, Paris, 1964) et, en collaboration avec M. Bitsch, un Traité de contrepoint (1964).