Dictionnaire de la Musique 2005Éd. 2005
G

grand jeu
ou grand chœur

Synthèse réunissant les fonds, cornets, fournitures et anches (de 4 et 8 pieds) de l'orgue. À ne pas confondre avec le « plein jeu » qui met en œuvre d'autres jeux de l'instrument.

grand orgue

Utilisé en facture d'orgues, ce terme recouvre plusieurs notions.

C'est, d'une part, l'instrument lui-même, par opposition à un instrument plus petit, comme l'orgue de chœur. D'autre part, dans le cas d'un orgue à deux plans sonores séparés en deux buffets distincts, c'est le plan principal par rapport à celui du positif. Enfin, on désigne par grand orgue le clavier principal de l'orgue, où se trouvent rassemblés les jeux de base de la registration.

Grandi (Alessandro)

Compositeur italien (Ferrare ? v. 1575-1580 – Bergame 1630).

Il fut probablement l'élève de Giovanni Gabrieli. Nommé maître de chapelle à Ferrare (1597), il demeura dans cette ville jusqu'en 1617. À cette date, il fut engagé dans les chœurs de Saint-Marc de Venise avant de devenir vice maestro di cappella et de seconder le grand Monteverdi (1620). De 1627 à la fin de sa vie, il fut maître de chapelle à Bergame de l'église Santa Maria Maggiore. Ayant déjà composé une quantité de musique d'église avant de quitter Ferrare, Alessandro Grandi vit son talent s'affirmer surtout à Venise. Ses dons mélodiques furent désormais alliés à une maîtrise technique de plus en plus assurée. Il composa exclusivement dans le nouveau style avec basse continue (motetti a voce sola), délaissant complètement la prima pratica des Anciens. Il se souciait également du sens des paroles qu'il mettait en musique. Son style et celui de ses collègues, dont les motets ressemblent à des arie profanes de l'époque, ont probablement exercé une certaine influence sur Monteverdi lui-même. Dans la musique profane de Grandi, les airs appelés cantate empruntent souvent la forme de la variation strophique, d'autres, appelés arie, sont plus simples, plus gais avec de fréquentes némioles et une coupe strophique dansante.

Œuvres

Musique religieuse

Des motets avec basse continue de 2 à 5 voix, publiés en 1610 (I), 1613 (II, III), 1614 (IV), 1619 (V) et 53 41 263 1630 (VI) ; 3 livres de motets avec instruments, à 1 et 2 voix, parus en 1621, 1625 et 1629, Motetti a voce sola (1628) ; des psaumes dont le recueil Messa e Salmi concertati à 3 voix (1630).

Musique profane

4 livres de cantates et d'airs (1 à 3 voix), publiés entre 1620 et 1629, dont le livre II est perdu.

Grassini (Giuseppina)

Cantatrice italienne (Varèse 1773 – Milan 1850).

Douée d'une voix de contralto exceptionnellement longue et agile, qui lui permettait le chant orné jusque dans le registre du soprano lyrique, elle débuta triomphalement à la Scala en 1794 dans l'Artaserse de Zingarelli. Trois ans plus tard, elle créait avec non moins de succès, à la Fenice de Venise, Gli Orazzi e Curiazzi de Cimarosa. Sa carrière se poursuivait au San Carlo de Naples, quand Bonaparte, probablement sensible à sa rare beauté plus encore qu'à sa voix, la fit venir à Paris au lendemain de Marengo. Couverte d'or par la faveur consulaire, puis impériale, elle fut la vedette des concerts de la cour jusqu'à la chute de Napoléon, puis regagna Milan et ne tarda pas à quitter la scène.

Graun

Famille de musiciens allemands.

 
August Friedrich, compositeur (Wahrenbrück, Saxe, 1698 ou 1699 – Merseburg 1765). Cantor à Merseburg à partir de 1729, candidat malheureux à la succession de J.-S. Bach à Leipzig en 1750, il se spécialisa dans la musique vocale religieuse.

 
Johann Gottlieb, violoniste et compositeur, frère du précédent (Wahrenbrück 1702 ou 1703 – Berlin 1771). Élève pour le violon de Pisendel à Dresde et de Tartini à Padoue, il entra en 1732 au service du prince héritier Frédéric de Prusse, et en devint le Konzertmeister. Il a surtout écrit des œuvres instrumentales (symphonies, concertos, sonates) dans le style italianisant de l'époque.

 
Carl Heinrich, chanteur et compositeur, frère des précédents (Wahrenbrück 1703 ou 1704 – Berlin 1759). Il étudia et chanta à la Kreuzschule de Dresde. Engagé en 1725 comme ténor à la cour ducale de Brunswick, il s'y révéla compositeur d'opéras italiens, et en devint vice-maître de chapelle en 1727. Appelé par le prince héritier Frédéric de Prusse à Rheinsberg en 1735, il y composa des cantates sur des textes de son nouveau maître. À son avènement en 1740, Frédéric II le nomma maître de chapelle, le chargea de réorganiser l'opéra de Berlin, et, dans ce but, l'envoya recruter des chanteurs en Italie (1740-41). Son Rodelinda (1741) fut le premier opéra italien représenté à Berlin, et, le 7 décembre 1742, le nouvel opéra de cette ville fut inauguré avec son Cesare e Cleopatra. Jusqu'à sa mort, il fournit son répertoire à cet établissement, avec comme seul rival sérieux J. A. Hasse, et régna à peu près sans partage sur la vie musicale berlinoise. Il avait des dons mélodiques certains et une grande connaissance des possibilités de la voix humaine. Outre ses nombreux opéras italiens, parmi lesquels Artaserse (1743), Il Rè pastore (1747), Ifigenia in Aulide (1748), Montezuma (1755), il écrivit de la musique instrumentale et des ouvrages religieux. De cette dernière catégorie relèvent un Te Deum (1757) et surtout son œuvre, à la longue, la plus célèbre et la plus durable : la cantate pour la Passion Der Tod Jesu (« la Mort de Jésus »), sur un texte de C. W. Ramler (1755, édit. par Breitkopf, Leipzig, 1760).

Graupner (Johann Christoph)

Compositeur allemand (Hartmannsdorf, Saxe, 1683 – Darmstadt 1760).

Il fait ses études avec J. Kuhnau à la Thomasschule ainsi qu'à l'université de Leipzig. Il se fixe ensuite à Hambourg où il est nommé, en 1707, claveciniste à l'opéra. En 1709, il obtient le poste de vice-maître de chapelle, et, en 1712, celui de maître de chapelle à la cour de Hesse-Darmstadt. Nous n'avons conservé qu'une partie des opéras écrits pour Darmstadt et Hambourg de l'homme qui fut l'ami de Telemann et de Grünewald et qui jouissait de l'admiration de J.-S. Bach. Son style a subi l'influence de Reinhard Keiser. Entre 1719 et 1745, Graupner a composé, en outre, plus de 1 300 œuvres religieuses destinées à la chapelle de la cour de Darmstadt.