Jachet de Mantoue
ou Jaquet de Mantoue
ou Jacobus Collebaudi
Compositeur français (Vitré, près de Rennes, 1483 – Mantoue 1559).
On ne trouve sa trace qu'en 1525 à Ferrare, puis en 1526 à Mantoue, où il fut chantre à la chapelle du cardinal Ercole Gonzaga avant de diriger la maîtrise de cet établissement (1534). Toujours à Mantoue, il devint maître de chapelle à la cathédrale Saint-Pierre (1539). Estimé de ses contemporains, il semble n'avoir composé que des œuvres de musique religieuse. Ses recueils, imprimés, pour la plupart, à Venise, renferment des messes à 4 et à 5 voix, des motets, hymnes, magnificat. Une de ses messes intitulée Surge Petre, à 6 voix, fut publiée à Paris en 1557 par Le Roy et Ballard. Palestrina lui-même construisit quatre messes polyphoniques à partir de motets de Jachet, dont trois sont du type « parodie ».
Jacob (Gordon)
Compositeur et musicologue anglais (Londres 1895 – Saffron Walden 1984).
Il étudia la composition avec C. V. Stanford au Royal College of Music après la Première Guerre mondiale, et fut professeur dans cet établissement de 1926 à 1966. Il a composé une œuvre abondante, qui se distingue par l'élégance de sa facture, par son caractère facile et mélodique, mais qui manque peut-être de profondeur : deux symphoniques (1928-29, 1943-44), quatre Sinfoniettas, quatre suites pour orchestre, des concertos pour divers instruments, de la musique de chambre et des
œuvres vocales, des ballets et la suite de ballet Mam'zelle Angot. Il a publié un ouvrage sur l'instrumentation, Orchestral Technique (1931), How to Read a Score (1944) et The Composer and his Art (1960), et a dirigé à partir de 1948 les Penguin Scores.
Jacob (Maxime)
Compositeur français (Bordeaux 1906 – En-Calcat, Tarn, 1977).
Extrêmement précoce, il était encore sur les bancs du lycée lorsqu'il commença à composer. En 1921, il rencontra D. Milhaud qui l'encouragea, le présenta à E. Satie, et lui conseilla d'étudier l'harmonie avec C. Koechlin et le contrepoint avec A. Gedalge. En 1923, l'école d'Arcueil, dont il fit partie, donna le premier concert de Jacob. À l'orée d'une carrière qui s'annonçait brillante, il se convertit au catholicisme et, bientôt, se retira au monastère bénédictin d'En-Calcat (1930). Ordonné prêtre en 1936, il fut désormais Dom Clément Jacob, mais poursuivit parallèlement son activité de compositeur. Son œuvre comprend de la musique pour orchestre, dont un Concerto pour piano (1961), de la musique de chambre (sonates pour piano, pour violon, pour violoncelle, huit quatuors à cordes). Sa musique est spontanée, empreinte de fraîcheur. C'est dans l'alliance avec la poésie qu'elle trouve néanmoins ses voix privilégiées : les mélodies (en nombre considérable) constituent le meilleur de son œuvre. Enfin, citons un opéra-comique sur le livret de Sedaine : Blaise le Savetier (1926).
Jacob de Senleches
ou Jacopinus Selesses
Compositeur probablement originaire d'Aragon ( ? v. 1345 – ? v. 1410).
En Aragon, il fut surnommé lo Bègue, mais il est également connu sous les noms de Jacquemin de Sanleches et de Jacomi de Sentluch. Sa carrière commença à la cathédrale de Saragosse et il fut rattaché à la cour du roi Jean Ier d'Aragon. En 1378, il accompagna le duc de Gérone en Flandre et revint en Espagne en 1379, à la cour de Castille, où il demeura jusqu'en 1383 avant de se fixer à la cour du roi de Navarre. Cependant, en 1391, il regagna Saragosse où il fut nommé harpiste du roi. Appartenant au groupe de compositeurs de l'Ars subtilior, il possédait une grande science de l'écriture musicale. On conserve de lui notamment quatre ballades et deux virelais (manuscrits de Chantilly et de Modène).
Jacobs (René)
Haute-contre belge (Gand 1946).
D'abord choriste à la cathédrale de Gand, il étudie le chant à Bruxelles avec Louis Devos et à La Haye avec Lucie Frateur. Il rencontre aussi Alfred Deller dont il se considère comme un héritier. Depuis 1975, il commence une carrière internationale qui l'amène à chanter sous la direction de Leonhardt, Harnoncourt, Kuijken et Gardiner. Rapidement célèbre, il publie en 1985 le livre Controverse sur le timbre de contre-ténor. Depuis 1988, il dirige le Studio Lyrique du Centre de musique baroque de Versailles. Il dirige également le Concerto vocale de Cologne et plusieurs orchestres baroques. Sa principale préoccupation est de ressusciter l'opéra vénitien en redécouvrant Giasone, Xerse, Erismena et la Calisto de Cavalli. Il reconstitue également l'Orontea de Cesti, et aborde ensuite le répertoire allemand : il interprète Graun, Gassman et Gluck, et, en 1994, dirige l'Orfeo de Monteverdi à Salzbourg. Il déploie une grande activité pédagogique à Bâle et à Berlin, où il dirige l'Akademie für alte Musik. Il a signé plus de quatre-vingts enregistrements.
Jacopo da Bologna
Compositeur et théoricien italien (XIVe s).
L'époque de sa pleine activité se situe entre 1340 et 1360 en Italie du Nord. Ses contemporains le tinrent pour un virtuose de la harpe et il fut le maître de Francesco Landini. À Milan, il fut musicien à la cour de Luchino Visconti jusqu'à la mort de ce dernier en 1349. Plusieurs de ses motets et madrigaux en font foi. On le trouve ensuite au service de Mastino II della Scala, à Vérone, de 1349 à 1351. Enfin, en 1360, il écrivit un motet pour le mariage de Gian Galeazzo avec Isabelle de Valois.Avec Giovanni da Cascia, Jacopo da Bologna contribua au développement de l'Ars nova en Italie, à l'éclosion de cette nouvelle école polyphonique qui trouva, avec Landini, ses plus beaux accents. Il est également l'auteur d'un traité, L'Arte del biscanto misurato secondo el maestro Jacopo da Bologna, conservé à la bibliothèque Medicea Laurenziana à Florence. Sa musique se caractérise par une vitalité rythmique débordante et parsemée d'audaces harmoniques. De ses compositions, trente-quatre nous sont parvenues : trente madrigaux à 2 et à 3 voix (ceux à trois voix sont les premiers du genre), un motet à 3 voix, deux caccie à 3 voix (autre type de composition très prisé de cette école) et une laude à 3 ou 2 voix. Une édition moderne des œuvres complètes a paru en 1954, The Music of Jacopo da Bologna, avec une traduction anglaise du traité.