Neubauer (Franz Christoph)
Violoniste et compositeur tchèque (Melnik 1760 – Bückeburg 1795).
Après avoir mené une vie errante, il arriva vers 1793 à Bückeburg, où il fut ressenti comme un rival par Johann Christoph Friedrich Bach, en poste dans cette cour depuis 1750. Selon un contemporain, « sa grande force était la symphonie », ce qui poussa sans doute Johann Christoph Friedrich à en composer lui-même dix de 1792 à 1794, alors qu'il avait abandonné le genre depuis vingt ans. À sa mort (janvier 1795), Neubauer lui succéda comme maître de chapelle, mais cet artiste « prolétarien et vagabond » disparut à son tour en octobre de la même année, tué par ses excès de boisson.
Neuhaus (Heinrich)
Pianiste russe (Elisabetgrad 1888 – Moscou 1964).
Apparenté au compositeur Karol Szymanowski (qui lui dédiera deux œuvres), il donne son premier concert en 1897 et commence une véritable carrière à l'âge de seize ans. Pendant deux ans, il étudie avec Leopold Godowski à Vienne. Après la Première Guerre mondiale, il enseigne quatre ans au Conservatoire de Kiev, puis jusqu'à sa mort au Conservatoire de Moscou (qu'il dirige de 1935 à 1937). Immense pédagogue, il forme plusieurs générations de pianistes, parmi lesquels des interprètes aussi différents que Richter, Lupu ou Frémy. De sa propre carrière de pianiste, il subsiste peu d'enregistrements, mais ils sont exceptionnels tant par la poésie sonore que par la finesse de leur toucher.
Neukomm (Sigismund)
Compositeur et pianiste autrichien (Salzbourg 1778 – Paris 1858).
Sa mère était parente de la femme de Michael Haydn, et il étudia avec ce dernier avant de partir en mars 1797 pour Vienne, où il devait rester jusqu'en mai 1804, à la fois comme élève et disciple de Joseph Haydn, comme compositeur et pianiste, et comme professeur (notamment de la soprano Anna Milder, créatrice du rôle de Léonore dans Fidelio de Beethoven, et du second fils de Mozart). Certains arrangements de chants écossais et gallois officiellement réalisés par Haydn le furent en fait par lui. Jusqu'en juin 1808, il fut maître de chapelle au Théâtre allemand de Saint-Pétersbourg.
En route vers la France, il s'arrêta à Vienne de novembre 1808 à février 1809, et, durant ces trois mois, visita presque quotidiennement Haydn, qu'il vénérait. À son départ, il reçut en cadeau du maître, qui devait mourir trois mois et demi plus tard, le manuscrit autographe de la Harmoniemesse. En novembre 1809, Neukomm arriva à Paris, qui, pendant un demi-siècle, devait être sa résidence principale.
Mais il voyagea toujours beaucoup, séjournant de nouveau à Vienne dans la suite de Talleyrand lors du congrès de 1814-15, puis au Brésil de 1816 à 1821 (il y fit connaître des œuvres de Haydn et de Mozart). On le vit plusieurs fois en Angleterre, et en Algérie en 1834-35. En 1842, il participa à Salzbourg aux cérémonies en l'honneur de Mozart.
En 1804, Neukomm commença un catalogue de ses œuvres qu'il tint à jour jusqu'à sa mort : y sont inscrits 1 265 ouvrages qui ne constituent d'ailleurs pas la totalité de sa production. Celle-ci recouvre à peu près tous les genres : œuvres pour la scène, dont Der Nachtwächter (1804) et une musique de scène pour Athalie (1822), œuvres sacrées, dont plusieurs oratorios et cantates, symphonies, ouvertures, concertos, musique de chambre et de piano. Son Esquisse biographique, rédigée par lui-même (en français), parut à Paris en 1859 (rééd., Munich, 1977).
Neumann (Vaclav)
Chef d'orchestre tchèque (Prague 1920 – Vienne 1995).
Il étudie le violon avec Josef Micka et la direction d'orchestre avec Pavel Dedecek et Metod Dolezil, au conservatoire de Prague, de 1940 à 1945. Cofondateur, en 1945, du quatuor Smetana, il y tient la partie de premier violon, puis d'alto, instrument dont il joue également dans les rangs de l'Orchestre philharmonique tchèque. En remplaçant inopinément Rafael Kubelik pour un concert de la Philharmonie, il est engagé comme chef assistant en 1948. Premier chef de l'Orchestre symphonique de Karlovy Vary (1951-1954), chef de l'Orchestre régional de Brno (1954-1956), il connaît soudainement en 1956 la consécration internationale grâce au succès démesuré (215 représentations à Berlin, Wiesbaden et Paris, au Théâtre des Nations) de la Petite Renarde rusée, opéra de Janáček, qu'il dirige à la demande de Walter Felsenstein, metteur en scène et directeur de l'Opéra-Comique de Berlin. Il en est nommé chef assistant de 1956 à 1962, puis principal de 1962 à 1964. Il dirige en même temps l'Orchestre symphonique de Prague, puis, de 1964 à 1968, la Philharmonie tchèque en qualité de second chef, l'orchestre du Gewandhaus de Leipzig et l'Opéra, dont il obtient la direction musicale. En 1968, il est nommé premier chef de la Philharmonie tchèque et se voit chargé, de 1970 à 1973, de la direction musicale du Staatsoper de Stuttgart. En digne successeur des grands aînés, Vaclav Talich et Karel Ancerl, Vaclav Neumann défend avec enthousiasme les œuvres-phares de la musique tchèque, jouant et enregistrant les principaux opéras de Janáček et toutes les symphonies de Dvořák et de Martinů (cette dernière intégrale en première mondiale). Il est également un chef mahlérien de haut lignage et ses enregistrements des symphonies de Mahler comptent certainement parmi les meilleurs réalisés à ce jour.
neume (du lat. médiév. neuma, déformation du gr. pneuma)
Formule mélodique caractéristique d'un mode ecclésiastique donné.
neume (n. masc., du gr. pneuma, « souffle », d'où, par extension, « passage mélodique exécuté d'un seul souffle »)
Le terme appartient exclusivement à la terminologie grégorienne.
1. Conformément à l'étymologie, groupe mélodique vocalisé d'un seul souffle sur une même syllabe. Dans cette acception, neume est à peu près équivalent de mélisme.
2. Par extension, formule mélodique vocalisée, plus ou moins longue, susceptible d'être ajoutée par centonisation sur la dernière ou l'avant-dernière syllabe d'une pièce préexistante.
3. Signe de notation composé groupant en un graphisme unique, dans les diverses notations grégoriennes, un ensemble de plusieurs notes chantées à la suite sur une même syllabe : le podatus, le torculus, etc., sont des neumes.
4. Par extension du sens précédent, qui a fait appeler notation neumatique la notation grégorienne utilisant des neumes au sens no 3, on appelle parfois neumes tous les signes de cette notation, même non composés.