Andrieu (Jean-Françoisd')
Compositeur et organiste français (Paris 1682 – id. 1738).
Neveu de Pierre d'Andrieu, virtuose précoce, il est nommé organiste à Saint-Merri dès 1704, poste auquel s'ajouteront ceux d'organiste de la Chapelle royale (1721) et de Saint-Barthélemy (1733). On lui doit un Livre de sonates à violon seul, trois Livres de pièces de clavecin, un Livre de sonates en trio, quelques Airs sérieux ou à boire et un recueil instrumental, les Caractères de la guerre, ou suite de symphonies ajoutées à l'opéra. Pour l'orgue, il écrivit un Premier Livre de pièces d'orgue (1739), où se maintenait la grande tradition liturgique de Lebègue, et un Livre de noëls, dans lequel il reprenait les œuvres de son oncle en ajoutant quelques noëls de sa composition, pages brillantes, aimables et pittoresques. Comme pédagogue, enfin, d'Andrieu a laissé un précieux volume de Principes de l'accompagnement du clavecin (Paris, 1718).
Andrieu (Pierred')
Compositeur et organiste français ([ ?] 1660 – Paris 1733).
Il écrivit des Airs sérieux, publiés dans les recueils de Ballard, et composa des Noëls à variations pour orgue, réédités par son neveu Jean-François, a qui on en attribue souvent la paternité.
Anerio (Felice)
Compositeur italien (Rome v. 1560 – id. 1614).
Il succéda en 1594 à Palestrina comme compositeur du chœur pontifical et en 1611 réforma avec Francesco Soriano le graduel romain. Contrairement à lui, son frère Giovanni Francesco (Rome v. 1567 – Graz 1630) composa aussi bien dans la prima que dans la seconda pratica et fut le premier compositeur romain à utiliser des instruments obligés (dans son Teatro armonico spirituale de 1619).
Anerio (Giovanni Francesco)
Compositeur italien, frère du précédent (Rome v. 1567 – Graz 1630).
Maître de chapelle du roi de Pologne en 1606, puis à la cathédrale de Vérone, il regagna Rome pour enseigner au Collège romain. Ordonné prêtre en 1616, il fut maître de chapelle à Santa Maria dei Monti de 1613 à 1620. C'est un compositeur intéressant, dont l'œuvre importante (principalement religieuse) comprend souvent des titres assez pittoresques, tels que Ghirlanda di sacre rose et Il dialogo pastorale al presepio (« le dialogue pastoral auprès de la crèche »). Il contribua à l'élaboration de la forme qui devint l'oratorio.
Anet (Jean-Baptiste)
Violoniste et compositeur français ([ ?] 1661 – Lunéville 1755).
Il fut l'élève de Corelli et débuta à Paris comme virtuose dans le cercle italien de Saint-André-des-Arcs, que présidait l'abbé Mathieu. C'est Anet qui, en se produisant à la cour et au Concert spirituel, révéla à la France l'élégance du violon dans le répertoire profane et donna à cet instrument ses lettres de noblesse. Avec Leclair, il imposa le genre de la sonate ; son premier Livre de sonates parut en 1724. Nommé au service de l'ex-roi de Pologne Stanislas Leszczy'nski, il se fixa à Lunéville en 1736. Anet fut un compositeur fécond et l'un des plus grands violonistes de son temps.
Anfossi (Pasquale)
Compositeur italien (Taggia, près de Naples, 1727 – Rome 1797).
Il étudia d'abord le violon, puis la composition et l'harmonie avec N. Piccinni. Ses premiers opéras ne connurent pas un très grand succès, mais avec L'Incognita perseguitata (Rome, 1773) vint la célébrité. Bientôt, cependant, il éprouva l'inconstance du public et partit à travers l'Europe. En 1792, il fut nommé maître de chapelle à Saint-Jean-de-Latran et se consacra à la musique d'église. Mozart s'intéressa à l'œuvre d'Anfossi, composant des airs à insérer dans certains des 76 opéras qu'écrivit ce musicien.
Anfuso (Nella)
Soprano italienne (Alia, près de Palerme, 1942).
Elle suit une double formation, littéraire et musicale, à l'université et au Conservatoire de Florence. Docteur ès lettres, elle étudie le chant à l'académie Sainte-Cécile de Rome tout en poursuivant des recherches sur l'interprétation vocale au XVIIe siècle. Ces travaux historiques se révèlent décisifs pour l'originalité de son style interprétatif. Son but est de « retrouver l'unicité de la poésie et de la musique » qui, selon elle, caractérise avant tout les œuvres de Caccini et de Monteverdi. En 1971, elle débute au Palazzio Vecchio de Florence et se produit régulièrement depuis en récital dans toute l'Europe. Douée d'une tessiture de trois octaves, elle chante les madrigaux pétrarquisants de Marchetto, les œuvres de Rossi, mais aussi Vivaldi. Professeur de littérature dramatique et poétique au Conservatoire Boccherini de Lucca, paléographe des Archives d'État, elle organise des séminaires pour des étudiants du monde entier, malgré les vigoureuses polémiques suscitées par son style. Depuis 1989, elle a élargi son répertoire aux romances de Bellini, Catalani et Paganini.
Angelici (Martha)
Soprano française (Cargese 1907 – Ajaccio 1973).
Bien que sa vocation ait été marquée par ses origines corses, c'est à Bruxelles qu'elle reçoit sa formation à partir de 1928. Apprenant les rôles du répertoire italien, elle chante la Bohème à Marseille en 1936. L'année suivante elle débute à Paris, avant de suivre la troupe de l'Opéra-Comique au Brésil, lors de la tournée de 1939. Elle sera membre de cette troupe jusqu'en 1953, dans une période où de nombreuses créations s'ajoutent aux productions du répertoire. De 1953 à 1960, elle chante à l'Opéra de Paris. Ses triomphes dans le rôle de Micaëla amènent Karajan à l'engager dans Carmen à la Scala de Milan. Ses récitals furent également fameux, qu'elle concluait le plus souvent par des chants populaires de son île natale.
Angelis (Nazzarenode)
Basse italienne (Aquila, près de Rome, 1881 – Rome 1962).
Enfant, il fit partie de la Capella Giulia, puis de la chapelle Sixtine. Il débuta à Aquila dans Linda di Chamounix de Donizetti (1903) et devint rapidement célèbre. Il se produisit beaucoup aux États-Unis et en Amérique du Sud, mais sa carrière est essentiellement liée à la Scala de Milan, où il chanta de 1907 (débuts dans La Gioconda de Ponchielli) à 1933. Sa voix était d'une beauté et d'une puissance exceptionnelles, sa technique accomplie et sa présence scénique impressionnante. Donnant aux personnages qu'il incarnait une dimension hors du commun, il a marqué, en particulier, les rôles de Moïse dans l'opéra de Rossini et de Mefistofele dans l'opéra de Boito, qu'il chanta 987 fois. Il se consacra aussi beaucoup aux œuvres de Wagner.