triade
Ensemble de sons formé par la réunion d'une fondamentale, de sa quinte et de sa tierce.
Lorsque la quinte est juste, la tierce étant alors soit majeure soit mineure, la triade forme un accord parfait, et elle est habituellement désignée sous ce nom. La triade à quinte augmentée avec tierce majeure (accord de quinte augmentée), et celle à quinte diminuée avec tierce mineure (accord de quinte diminuée) font également partie des accords classés. Les autres triades sont exceptionnelles, sans être formellement exclues. Le terme est d'un emploi relativement récent.
triangle
Instrument à percussion de la famille des « métaux ».
Fait d'une lame d'acier repliée en forme de triangle isocèle, presque équilatéral, il est suspendu par son sommet et joué avec une ou deux battes spéciales, mais aussi n'importe quel type de baguette de bois ou de métal, voire une lime à ongles ou un clou, frappant sa base de haut en bas. Le son émis, aigu et mince, parvient à émerger de la masse orchestrale.
tricinium
Nom quelquefois donné, au XVIe siècle, aux pièces à trois voix, ou encore à un fragment à trois voix dans une pièce en comportant un plus grand nombre. L'équivalent à deux voix est bicinium.
trille (en all. triller ; en angl. trill, shake ; en it. trillo)
Triller signifie battre de manière régulière, avec netteté et rapidité (mais selon le caractère du morceau), la note principale avec celle qui lui est supérieure d'un ton ou un demi-ton. Autrefois, à l'époque de G. Caccini (XVIIe siècle), le terme italien trillo indiquait non pas un trille comme nous l'entendons aujourd'hui, mais une même note que le chanteur, ou instrumentiste, répétait de façon martelée. En revanche, c'est du gruppo, ornement placé essentiellement aux cadences, que le trille est issu au cours du siècle. D'ailleurs les Français appelaient le trille un « tremblement » ou bien une « cadence ».
Cet ornement peut être attaqué soit sur la note principale, soit sur la note supérieure, selon sa durée, sa fonction harmonique ou mélodique, l'endroit où il est placé, la phrase musicale et l'époque en question.
Dans la musique baroque, le trille commence presque toujours sur la note supérieure, jouée sur le temps. Bien qu'il n'y ait souvent aucun signe, il est généralement sous-entendu dans les formules cadentielles. Divers signes peuvent indiquer l'emplacement du trille.
À l'époque de Mozart, une cadence pour l'instrument soliste, dans un concerto pour clavier par exemple, se terminait souvent par un trille accompagné d'une basse Alberti. Sans doute l'ornement le plus usité de tous, le plus difficile à exécuter, le trille est un atout incontestable pour un chanteur. P. Tosi écrivait en 1723 : « Quiconque a un beau trille, même s'il lui manque tous les autres agréments, peut toujours se prévaloir de l'avantage de ne pas offenser l'oreille dans une fin ou cadence où il est le plus souvent très nécessaire. »
Il est également très fréquent et apprécié dans la musique de violon (flûte, hautbois) tout au long des XVIIe et XVIIIe siècles.
trio
1. Ensemble de trois instrumentistes concertants Morceau écrit pour un tel ensemble. Ne pas confondre le trio proprement dit, qui est une réunion de trois artistes solistes, avec l'expression « en trio », fréquente dans le répertoire de la basse continue (ex. sonate en trio), qui indique le nombre de parties d'un ensemble, mais non forcément le nombre d'exécutants ; on sait notamment que l'accompagnateur chargé de la réalisation de la basse continue n'était pas compté au nombre de ceux-ci, de sorte qu'une sonate en trio pouvait comporter plus de trois exécutants.
Depuis 1750 environ, le trio est considéré comme l'une des formes usuelles de la musique de chambre, et adopte souvent le cadre formel des sonates à trois ou quatre mouvements. Les trios les plus fréquents sont le trio à cordes (violon, alto, violoncelle), le trio avec piano (piano, violon, violoncelle), le trio d'anches (hautbois, clarinette, basson), mais toutes les autres formations peuvent être également utilisées. L'orgue, de son côté, considère comme trio, en individualisant chaque partie comme si elle était le fait d'un instrument distinct, une pièce à trois voix répartie entre trois timbres différents (deux claviers manuels et pédalier), ou même (surtout dans l'orgue français classique peu porté sur l'emploi concertant de la pédale) sur deux claviers manuels seulement.
2. Dans un menuet ou autre pièce apparentée (scherzo, marche, etc.), partie centrale précédant la dernière reprise et qui forme souvent diversion grâce à un caractère plus mélodique et à une orchestration plus légère. Au temps de Lully, cette partie était habituellement confiée à un trio de deux hautbois et basson, d'où son nom qui a été conservé une fois sa raison d'être disparue.
triolet
Lorsque la division du temps musical est binaire, une division exceptionnelle de ce temps en trois parties égales est nommée triolet. Par exemple, une noire se divise normalement en deux croches, mais peut se diviser exceptionnellement en un triolet de trois croches.
triple croche
Note d'une durée égale au quart d'une croche, correspondant au huitième de soupir.
triplum (en fr. triple)
1. Nom latin donné dans l'Ars antiqua des XIIe et XIIIe siècles aux organa à trois voix, la teneur étant comptée comme l'une d'elles. L'organum à deux voix, teneur incluse, était dit duplum (ou organum proprement dit), celui à quatre voix était dit quadruplum.
2. Du XIIe au XVe siècle, on a désigné ainsi la partie supérieure d'une polyphonie sans égard au nombre réel de ses voix. Dans les premières polyphonies à trois voix, celles-ci étaient dénommées, du grave à l'aigu, teneur, motet et triple, ce dernier terme étant alors justifié. On l'a conservé lorsqu'on a ajouté au grave une contre-teneur qui faisait du triple la quatrième voix et non plus la troisième. On retrouve le mot dans l'anglais treble qui désigne un violon aigu, et aussi dans le mot trouble employé au XVe siècle, peut-être par jeu de mots, dans la description du motet des diables de la Passion d'Arnoul Gréban.