Bauer (Marion)
Femme compositeur américaine (Walla Walla, Washington, 1887 – South Hadley, Massachusetts, 1955).
Elle fit des études à Paris avec Nadia Boulanger, Raoul Pugno, André Gédalge ; à Berlin avec Paul Ertel, et aux États-Unis avec Pierre Monteux et Campbell-Tipton. Sa musique, considérée au début comme audacieuse à cause de ses sympathies impressionnistes (pièces pour piano, 1er quatuor), apparaît en fait néoclassique avec un goût pour les sonorités raffinées et les combinaisons instrumentales chatoyantes. Son œuvre comporte des pièces symphoniques, dont deux symphonies, de la musique de chambre, des chœurs et de nombreuses pièces pour piano. On lui doit également une œuvre de musicographe.
Baugé (André)
Baryton français (Toulouse 1893 – Paris 1966).
Il débuta à Grenoble en 1912, puis à l'Opéra-Comique dans Frédéric de Lakmé (1917). Il acquit une grande popularité entre les deux guerres. Sa voix typiquement française de baryton aigu, légère mais sonore, et son aisance en scène firent de lui un excellent interprète de Figaro du Barbier de Séville de Rossini et du répertoire d'opérette (par exemple, des œuvres de Messager, Monsieur Beaucaire).
Baumont (Olivier)
Claveciniste français (Saint-Dié 1960).
Il obtient deux premiers prix (clavecin et musique de chambre) au Conservatoire de Paris et se perfectionne ensuite auprès d'Huguette Dreyfus et de Kenneth Gilbert. En 1982, il réussit le concours de solistes de Radio France et enregistre son premier disque. Il est ensuite régulièrement invité par le festival de piano de La Roque-d'Anthéron, ainsi que par celui de Radio France et Montpellier, et donne plusieurs récitals au Japon et aux États-Unis. Il joue régulièrement à deux clavecins avec Davitt Moroney, accompagne le contre-ténor James Bowman, la soprano Jill Feldman, publie des articles de musicologie. En 1992, il prend la direction du Festival Couperin de Chaumes-en-Brie. Il a enregistré l'intégrale de l'œuvre pour clavecin de Rameau, ainsi que celle de Couperin.
Baur (Jurg)
Organiste et compositeur allemand (Dusseldorf 1918).
Après des études à Cologne à la Musikhochschule, en particulier avec Philipp Jarnach (composition), et à l'université avec Karl Gustav Fellerer (musicologie), il devient professeur au conservatoire Schumann de Düsseldorf, puis directeur, depuis 1965, de cet établissement, ainsi que cantor et organiste à l'église Saint-Paul (1952-1960). Son œuvre reflète les influences successives de Reger, de Hindemith et de Bartok, puis de Schönberg. Il a écrit de la musique orchestrale, de la musique de chambre, des concertos et de la musique vocale (motets, lieder, dont un cycle : Herx stirb oder singe).
Bax (sir Arnold)
Compositeur anglais (Londres 1883 – Cork, Irlande, 1953).
Il fit ses études à partir de 1900 à la Royal Academy of Music. Ses premières œuvres datent de 1903. Très doué, il transcrivait à vue n'importe quelle partition d'orchestre au piano. En 1910, il fit un court séjour en Russie et certaines de ses pièces pour piano en portent la trace. Mais, de sang à moitié irlandais, il imprégna avant tout ses œuvres de l'amour de son pays et de l'attachement à la race celte, n'hésitant pas à s'inspirer du folklore dans ses compositions. Il participa d'autre part au mouvement littéraire nationaliste irlandais. On l'a nommé le « Yeats de la musique » à cause de son penchant pour un mysticisme coloré de romantisme. En 1941, il devint Master of the King's Music. Bax a composé notamment des sonates pour piano, de la musique de chambre dont 3 quatuors à cordes, 7 symphonies (de 1922 à 1939), des poèmes symphoniques dont The Garden of Fand (1916) et Tintagel (1917), deux ballets, des chœurs et une cinquantaine de mélodies.
Bayer (Joseph)
Compositeur, chef d'orchestre et violoniste autrichien (Vienne 1852 – id. 1913).
Directeur des ballets à l'opéra de Vienne à partir de 1885, il est célèbre encore aujourd'hui pour son ballet Die Puppenfee (1888).
Bayle (François)
Compositeur français (Tamatave, Madagascar, 1932).
Abandonnant une carrière d'enseignant pour compléter une formation musicale d'autodidacte à Darmstadt et auprès d'Olivier Messiaen et de Pierre Schaeffer, il est l'un des premiers membres du Groupe de recherches musicales de l'O. R. T. F., en 1958, avant d'en devenir, en 1966, après Pierre Schaeffer, le véritable responsable. Le G. R. M., en effet, doit beaucoup à son inlassable activité d'animateur, de programmateur, de semeur d'idées et d'initiatives. Dans la personnalité très riche de ce créateur, le penseur et le théoricien tiennent une place importante, apparente jusque dans le titre de certaines œuvres. Celles-ci se nourrissent souvent des suggestions nées d'une fréquentation assidue des courants d'idées modernes (philosophie bachelardienne de la connaissance, théorie des arts plastiques chez Paul Klee, mathématiques de René Thom), assimilées et transposées par lui dans le domaine musical avec plus d'intuition que de méthode. Sa musique ne s'aventure jamais dans le rêve sans auteurs de chevet : ceux que nous avons cités, mais aussi Bataille, Lewis Carroll, les surréalistes. François Bayle se propose, armé de ces références, d'explorer par ses œuvres la « genèse des formes et des mouvements sonores, la grammaire de leur formation, leur relation avec les événements du monde plastique ou psychique ». En témoigne une somme comme l'Expérience acoustique (1969-1972), œuvre géante en 5 volets et 14 mouvements, qui est un des chefs-d'œuvre de la musique électroacoustique par la cohérence et l'unité de sa conception et la puissance et la diversité de son inspiration : une de ces « utopies de sons » que seuls, jusqu'ici, Pierre Henry et Stockhausen avaient su créer pour les haut-parleurs. Aussi maîtrisée, mais plus intime, est la suite en 17 mouvements Jeïta (1969-70), inspirée par une grotte du Liban, dont la première partie atteint une perfection, une concentration et une poésie dignes du plus grand Ravel. Remontant dans le temps, on peut saluer avec les Espaces inhabitables (1967), inspirés de Bataille et de Jules Verne, la première cristallisation musicale des préoccupations théoriques qui devaient l'amener à cataloguer et à manier de plus en plus systématiquement les processus sonores repérés par lui comme appartenant en propre à la musique des haut-parleurs. Ce qui n'empêche pas ces œuvres d'être foisonnantes d'images et de poésie et très séduisantes de couleurs. Mais les Vibrations composées (1973) et Grande Polyphonie (1974) semblent porter à la limite du dessèchement leur assurance de style, dans leur maîtrise un peu tendue, ce qui n'est pas le cas de Camera Obscura (1976), œuvre-labyrinthe, ou d'Érosphère (1980), merveilleuse tapisserie musicale intégrant une œuvre antérieure, Tremblement de terre très doux (1978), et renouant avec la poésie miroitante et scintillante de Jeïta. Dans cet itinéraire, une œuvre à part met à jour plus explicitement le monde symbolique de François Bayle : c'est le Purgatoire (1972), d'après la Divine Comédie de Dante, second volet d'un triptyque commandé par le chorégraphe Vittorio Biagi, dont Bernard Parmegiani signait l'Enfer, et les deux compositeurs, le Paradis (1974). Interprétant librement le texte de Dante, lu par Michel Hermon, l'auteur en dégage le sens initiatique, invente, pour le placer au centre de son labyrinthe, le personnage de l'Ange-Feu, séducteur dangereux incarné par des flammèches et des pétillements sonores caractéristiques de Bayle, et conclut sur une très belle exaltation mystique de la résonance musicale pure, dont l'aimée Béatrice est le symbole.
En 1983 ont été créés les Couleurs de la nuit pour bande et ordinateur (1982) et Son vitesse-lumière, version intégrale en 5 sections (1980-1983), et en 1990 Fabulae.