Bancquart (Alain)
Compositeur français (Dieppe 1934).
Il a fait ses études au Conservatoire de Paris (1952-1960), notamment avec Darius Milhaud, a été altiste à l'Orchestre national de l'O. R. T. F. (1961-1973), puis conseiller artistique de l'Orchestre national de France (1975-76), il est devenu ensuite inspecteur de la musique au ministère de la Culture (1977-1984) et producteur pour Radio-France de Perspectives du XXe siècle, puis professeur de composition au C. N. S. M. de Paris (1984-1995).
Sa formation d'altiste et son expérience à l'intérieur d'un orchestre se reflètent dans sa musique, marquée par son goût des timbres et sa passion pour la poésie. Sa personnalité s'est affirmée dans une série d'œuvres instrumentales, et, plus encore peut-être, dans l'alliance musique-poésie des œuvres vocales et chorales. Citons, parmi les premières, la Naissance du geste pour orchestre à cordes et piano (1961), Symphonie en trois mouvements pour grand orchestre (1963), un concerto pour alto (1964), Passages pour grand orchestre (1966), Palimpestes pour 22 instrumentistes, où il a expérimenté l'emploi systématique des quarts de ton (1967), Écorces I pour violon et alto (1967), II pour violon, clarinette, cor et piano (1968) et III pour trio à cordes (1969), Thrène I (1967) et II (1976) pour trio à cordes, cette dernière pièce en deux versions, l'une scénique sur un texte de Marie-Claire Bancquart et de Pierre Dalle Nogare et l'autre instrumentale, Simple, 6 pièces pour orchestre (1972), Une et désunie pour 2 trios à cordes (1970, version pour 2 orchestres à cordes 1973). Et, parmi les secondes, Strophes pour chœur mixte et ensemble instrumental (1966), Ombre éclatée pour voix de femme et orchestre (1968), Proche pour voix de basse et violoncelle ou alto (1972), À la mémoire de ma mort pour chœur mixte a cappella (1975-76).
De 1977 date Ma manière de chat pour harpe seule. La même année, Bancquart fut cofondateur du C. R. I. S. S. (Collectif de recherche instrumentale et de synthèse sonore), centré sur le traitement instrumental du son électrique : dans l'opéra-théâtre l'Amant déserté, sur un texte de Marie-Claire Bancquart et de Pierre Dalle Nogare (1978), l'électronique se mêle à des instruments traditionnels électrifiés et certaines scènes sont écrites en quarts de ton (il en existe aussi une version instrumentale). Bancquart a écrit ensuite une Symphonie pour grand orchestre que, malgré l'ouvrage de 1963, il considère comme sa première (1979), une Symphonie de chambre pour violoncelle en quarts de ton, flûte et 14 instruments à vent (1980), Ma Manière de double pour violon seul (1980), Herbier pour voix et violon (1980), Voix pour 12 chanteurs (1981), une Symphonie no 2 (1981), une Symphonie concertante pour harpe et 13 instruments (1981), une Symphonie no 3 (Fragment d'Apocalypse) pour solistes vocaux et instrumentaux et orchestre (1983), l'opéra de chambre les Tarots d'Ulysse (1984), Mémoires pour quatuor à cordes (1985), une Symphonie no 4 (1987), Nocturne pour trio à cordes et orchestre (1987), une Symphonie no 5 « Partage de Midi » (1992).
band
Terme désignant le petit ensemble instrumental, base de l'exécution du jazz traditionnel.
Le band est formé d'une section rythmique (batterie, piano, guitare ou banjo, contrebasse ou tuba) et d'une section mélodique (trompette ou cornet, trombone, clarinette, puis saxophone). Un ensemble plus important est appelé big band.
bande
Jusqu'au XVIIIe siècle, il s'agit d'une formation orchestrale régulière, composée en principe d'instruments de même famille. À la cour de Louis XIV, la Grande Bande des violons du roy réunissait non seulement des violons, mais également des altos, des violoncelles et des violones.
Tombé en désuétude depuis la fin de l'Ancien Régime, le terme a laissé des traces dans la langue anglaise, où le mot band désigne toujours les formations de type militaire, les fanfares, harmonies (brass bands) et, d'une façon générale, les ensembles où dominent les instruments à vent, y compris les jazz bands, dance bands, etc.
bandir
ou bendir
Tambour sur cadre utilisé dans le monde arabo-islamique et plus particulièrement dans le Maghreb.
bandonéon
Instrument de musique à soufflet et anches libres, plus proche du concertina que de l'accordéon.
Beaucoup plus grand que le concertina, et de forme carrée, il en possède toutes les autres caractéristiques. Sa pureté de son et son étendue considérable sont très appréciées dans les formations typiques sud-américaines.
bandoura
Instrument folklorique russe à cordes pincées, d'origine tartare, également employé dans l'Orient musulman.
Proche parente de la balalaïka, la bandoura s'en distingue par sa caisse ovoïde et par un nombre de cordes très variable.
bandurria
Instrument à cordes pincées, proche de la guitare et de la famille des cistres par la forme de sa caisse ; sa tessiture est aiguë.
En usage en Espagne depuis le XVIe siècle, la bandurria comporte jusqu'à six cordes simples ou doubles, au lieu de trois à l'origine, et se joue avec un plectre d'écaille.
Banister (John)
Compositeur et violoniste anglais (1630 – Londres 1679).
Charles II le remarqua et l'envoya se perfectionner en France. En 1663, il fut nommé chef des Violons du roi, poste dont il fut écarté en 1667 au profit d'un Français, Louis Grabu. Banister composa des airs et organisa à Londres, en 1672, les premiers concerts publics à entrée payante qui aient eu lieu en Angleterre.
banjo
Instrument à cordes pincées du folklore négro-américain dont il a été fait grand usage au début du jazz.
Le banjo, à quatre, cinq ou six cordes, se joue avec un plectre et produit un son bref, percutant. Vers 1930, les banjoïstes de l'école New Orleans, Danny Barker, Mancy Cara, Johnny Saint-Cyr, Bud Scott, ont cédé la place, dans la section rythmique de l'orchestre de jazz, aux guitaristes.
Banks (Don)
Compositeur australien (Melbourne 1923 – Sydney 1980).
Fils d'un musicien de jazz, il étudia au conservatoire de sa ville natale, et s'installa en Angleterre en 1950, poursuivant sa formation auprès de Mátyás Seiber (1950-1952), puis auprès de Milton Babbitt à Salzbourg, de Luigi Dallapiccola à Florence et, enfin, de Luigi Nono. Sa première œuvre publiée fut une sonate pour violon et piano (1953). Les Trois Études pour violoncelle et piano (1955), le Pezzo drammatico pour piano seul (1956) et le concerto pour cor, écrit pour son compatriote Barry Tuckwell (1965), relèvent de la technique sérielle, mais ce n'est pas le cas du trio pour cor, également destiné à Tuckwell. De 1961 date la Sonata da camera pour 8 instruments à la mémoire de M. Seiber. Equation I (1963-64), Equation II (1969) et Settings from Roget (1966) sont autant de tentatives pour mêler le jazz et la musique d'orchestre, cela dans la voie appelée par Gunther Schuller « troisième courant » (Third Stream), en opposant volontiers une musique de jazz se mouvant rapidement et une musique d'orchestre se mouvant lentement. Suivirent Tirade pour mezzo-soprano, piano, harpe et trois percussionnistes sur trois poèmes de l'Australien Peper Porter (1968) et Intersections pour sons électroniques et orchestre (1969). Parmi les œuvres orchestrales de Don Banks, citons encore Divisions (1964-65), Assemblies (1966), et, surtout, le concerto pour violon (1968). Fondateur de l'Australian Musical Association à Londres, Banks a été président de la Society for the Promotion of New Music (1967-68), et, en 1969, cofondateur de la British Society for Electronic Music. Retourné en Australie en 1973, il y a occupé des postes d'enseignant à Canberra (1974) et à Sydney (1978).