Dictionnaire de la Musique 2005Éd. 2005
G

Goodman (Roy)

Chef d'orchestre anglais (Guildford 1951).

De 1959 à 1964, il est formé au sein de la maîtrise du King's College de Cambridge, où il est remarqué comme soliste dans le Miserere d'Allegri. De 1968 à 1970, il étudie le violon au Royal College of Music de Londres, et, surtout, devient organiste. Passionné par la musique baroque, il fonde dès 1975 le Brandenburg Consort, et entreprend des recherches sur l'interprétation de Bach. Il se spécialise également dans les symphonies de Haydn et de Carl Philip Emanuel Bach jouées sur instruments d'époque.

   Depuis 1986, il dirige le Hanover Band et l'Orchestre baroque de la Communauté européenne. Il est aussi directeur des études de musique ancienne à la Royal Academy of Music de Londres.

Goosens

Famille de musiciens anglais d'origine belge.

 
Eugène, chef d'orchestre et chef de chœurs (Bruges 1845 – Liverpool 1906). Il s'est installé à Londres en 1873, et à Liverpool en 1893.

 
Eugène, chef d'orchestre (Bordeaux 1867 – Londres 1958). Fils du précédent, il a fait ses études au conservatoire de Bruxelles et à Londres (Royal Academy of Music). Sa carrière de chef d'orchestre fut surtout associée à la direction de la Carl Rosa Opera Company.

 
Eugène, compositeur et chef d'orchestre (Londres 1893 – Hillingdon 1962). Fils du précédent, il commença ses études au conservatoire de Bruges et les poursuivit au Royal College of Music, de 1907 à 1912, où il fut élève de Rivarde (violon) et de Stanford (composition). Violoniste, puis chef assistant du Queen's Hall Orchestra, il dirigea en 1922 l'Orchestre de Covent Garden. De 1923 à 1931, il fut le chef du Rochester Philharmonic aux États-Unis, puis, de 1931 à 1946, du Cincinnati Symphony Orchestra. Il se rendit ensuite en Australie, où il fut à la tête du Sydney Symphony Orchestra (1947-1956). De 1947 à 1956, il fut directeur du New South Wales Conservatory. Il a laissé une œuvre abondante et variée (musique de chambre, musique instrumentale, œuvres pour orchestre), en particulier un oratorio, Apocalypse (1951-1953), et deux opéras, Judith (Londres, 1929) et Don Juan de Mañara (Londres, 1937).

 
Leon, hautboïste (Londres 1897 – Tunbridge Wells 1988). Frère du précédent, il devint chef de pupitre dans le Queen's Hall Orchestra avant de s'affirmer comme l'un des meilleurs solistes en Angleterre au cours de la première moitié de ce siècle. Ses deux sœurs, Sidonie et Marie, sont des harpistes professionnelles.

Gorczycki (Grzegorz Gerwazy)

Compositeur polonais (Bytom v. 1667 – Cracovie 1734).

Il étudie simultanément la musique et la théologie à l'université de Prague. En 1692, il retourne à Cracovie et entre dans les ordres. Il est nommé vicaire de la cathédrale de Wavel (1696). En 1698, il reçoit le titre de magister capellae ecclesiae de la cathédrale de Cracovie et dirige ainsi la musique lors du couronnement du roi Auguste II. Il a composé principalement de la musique religieuse (messes, proses, motets, hymnes), dont il subsiste une trentaine d'œuvres. La plupart sont écrites a cappella, dans un style d'écriture affilié à l'école romaine. Quelques œuvres (Completorium, Concerti da chiesa) sont conçues avec un accompagnement instrumental, dans un style baroque qui n'est pas sans rappeler l'art de Haendel. Son hymne Gaude mater Poloniae reste son œuvre la plus populaire en Pologne et Gorczycki est considéré aujourd'hui comme un des musiciens les plus réputés de la musique baroque polonaise.

Gorecki (Henrik Mikolaj)

Compositeur polonais (Czernica, Haute-Silésie, 1933).

Élève, pour la composition, de Boleslav Szabelski à Katowice, il témoigna dans ses premières œuvres, comme Chants sur la joie et le rythme pour deux pianos et orchestre (1956-1959) ou la Sonate pour deux violons (1957), de l'influence qu'avait exercée sur lui l'école de Vienne. Il évolua ensuite progressivement vers une épuration et une simplification du langage, s'attachant surtout à l'exploitation des timbres : ainsi dans Scontri pour grand orchestre (1960). Comme Penderecki, il se détacha du pointillisme, ceci en faveur de schémas clairs obtenus en particulier par des agrégats de blocs sonores aux effets contrastés, comme par exemple dans sa 2e Symphonie pour soprano, baryton, chœur mixte et grand orchestre pour le cinquième centenaire de Copernic (1972), ou dans la 3e, dite Symphonie de complaintes, pour soprano et orchestre, composée en 1976 et créée à Royan en 1977. Il a écrit depuis un Beatus Vir pour baryton, chœur et orchestre (1979), et un Concerto pour clavecin et cordes (1980).

Gorli (Sandro)

Compositeur italien (Côme 1948).

Après des études musicales dans sa ville natale, il obtint en 1968 un diplôme de piano au conservatoire Giuseppe-Verdi de Milan, et étudia, à partir de 1968, la composition avec Bruno Bertinelli à Milan. La rencontre de Franco Donatoni aux cours d'été de Sienne en 1970 et le travail de composition effectué sous sa direction à Milan et à Sienne furent pour lui d'une importance capitale. Particulièrement intéressé par la direction d'orchestre, il a suivi les cours de Caracciolo et de Gusella ainsi que ceux de Swarowsky à Ossiach et à Vienne. Parallèlement à ses études musicales, Gorli a poursuivi des études d'architecture à l'École polytechnique de Milan. Depuis 1974, il enseigne la composition au conservatoire de Milan. Ses œuvres, exclusivement instrumentales, élaborent un style personnel directement issu des recherches postsérielles. Citons Derivazioni pour quatuor à cordes (1970), Viveka pour trois groupes d'instruments (1971-72), Me-Ti pour orchestre (1973), Konzert « Gollum » pour treize instruments (1973-74), Serenata pour neuf instruments à cordes et clavecin ad libitum (1974), Chimera la luce pour grand orchestre à cordes, neuf vents, piano solo, chœur mixte et sextuor vocal (1975-76), Floraison blême pour piano et orchestre (1977), On a Delphic Reed pour hautbois et 17 instruments (1978), The Silent Stream pour violoncelle et orchestre (1980), Il bambino perduto pour orchestre (1982), Requiem (1989).

Gorr (Rita)

Mezzo-soprano belge (Zelzaete 1926).

Elle fait ses débuts à Anvers en 1949, dans le rôle de Fricka de la Walkyrie, puis est engagée à l'Opéra de Paris en 1952 à la suite du premier prix qu'elle remporte au Concours international de Lausanne. Elle y débute dans Maddalena des Maîtres chanteurs. En 1953, elle s'affirme dans le rôle de Dalila auquel feront suite tous les grands emplois des répertoires allemand et italien : Brangaene de Tristan et Isolde, Vénus de Tannhäuser, Amneris d'Aïda, Eboli de Don Carlos. Dans le même temps, elle chante à Londres, à New York, à Naples et à Rome avec succès. Elle incarne Fricka à Bayreuth en 1958. Rita Gorr est considérée par certains comme la dernière véritable grande voix de mezzo-soprano. Son timbre chaud et homogène peut assumer un volume considérable.