Dictionnaire de la Musique 2005Éd. 2005
L

Lefebvre
ou Lefèvre

Patronyme de très nombreux facteurs d'orgues français, se regroupant en plusieurs dynasties, dont les liens de parenté sont mal établis.

Tous les Lefebvre ont été actifs au XVIIe et XVIIIe siècles en diverses provinces françaises : Normandie, Champagne, Bourgogne, Languedoc, Lyonnais. La plus importante des familles de ce nom est de souche rouennaise et culmine en Jean-Baptiste-Nicolas Lefebvre (1705-1784), qui fut le rival de François-Henri Clicquot et de Riepp. Il travailla aux instruments de Caudebec-en-Caux, Saint-Étienne et Saint-Pierre de Caen, Saint-Maclou de Rouen ; son chef-d'œuvre est l'orgue de Saint-Martin de Tours (1761), le plus important instrument qu'ait réalisé la facture française classique, avec 4 claviers et 63 jeux.

Lefebvre (Claude)

Compositeur français (Ardres, Pas-de-Calais, 1931).

Il a étudié au Conservatoire de Paris avec Darius Milhaud, puis avec Pierre Boulez à Bâle. Nommé professeur d'analyse et de composition au conservatoire régional de Metz (1966), il a fondé dans cette ville en 1972 les Rencontres internationales de musique contemporaine, qui, après la disparition du festival de Royan, sont devenues, jusqu'à leur propre disparition en 1993, le principal festival de musique contemporaine en France. Il dirige depuis 1976 le studio de musique électroacoustique, alors créé en Lorraine, est responsable, depuis 1977, de l'animation musicale au centre Saint-Jacques de Metz, et dispense, depuis 1978, un cours sur les nouvelles musiques à l'université de Metz. Il fut aussi, dans cette ville, l'initiateur-fondateur du Centre européen pour la recherche musicale. Il a obtenu le prix de musique de chambre de la S. A. C. E. M. en 1980.

   Claude Lefebvre a écrit notamment Montages pour 24 instruments (1967), D'un arbre de nuit pour flûte, violoncelle et piano (Royan, 1971), Musique en liberté pour trombone, 2 contrebasses et percussions (Metz, 1971), Naissances pour quatre joueurs pour hautbois et trio à cordes (Metz, 1971), Etwas weiter pour 24 exécutants (Domaine musical, 1972), Sous le regard du silence pour 2 groupes instrumentaux (Metz, 1973), D'une nuit transpercée pour orchestre (Metz, 1975), Ivresse-absence pour 19 cuivres (Paris, 1977), Dérives nocturnes pour chœur, 4 cors et orgue (Metz, 1978), Ramifications pour orgue (Orléans, 1978), Tourbillonnements pour un orchestre de jeunes de 21 instruments et 2 percussions (Metz, 1979), Mémoires souterraines pour flûte, clarinette et violoncelle amplifiés (Paris, 1980), Océan de terre pour soprano, solistes et bande, sur un poème de G. Apollinaire (Metz, 1981), Lorraine pour cor et bande (1983), Vertige pour soprano et sextuor à cordes (1993).

Lefebvre (Philippe)

Organiste français (Roubaix 1949).

Il étudie au Conservatoire de Lille, ainsi qu'à Nice avec Pierre Cochereau. Dès 1968, il est nommé organiste de la cathédrale d'Arras, tout en poursuivant sa formation au Conservatoire de Paris. Entre 1968 et 1973, il obtient ses premiers prix d'improvisation et d'orgue dans la classe de Rolande Falcinelli, puis d'écriture. En 1976, il devient titulaire à la cathédrale de Chartres, puis en 1985 aux grandes orgues de Notre-Dame de Paris. Brillant virtuose et improvisateur, il dirige depuis 1980 le Conservatoire de Lille tout en contribuant aux restaurations d'orgues historiques de la région Nord-Pas-de-Calais.

legato

Mot italien désignant une manière de jouer ou de chanter en « liant » les sons entre eux sans aucune interruption.

Le legato s'indique souvent par une courbe de liaison englobant l'ensemble des sons liés, et qui constitue l'une des principales indications du phrasé. Dans l'ancienne technique du clavecin et même de l'orgue, le legato impliquait que le doigt ne devait quitter la note qu'après que la suivante eut été attaquée ; on ne pratique plus guère aujourd'hui cette façon de procéder.

légère (musique)

Elle s'oppose aux musiques classique ou religieuse, considérées comme des musiques sérieuses (cependant, des œuvres religieuses ou classiques peuvent être, à l'occasion, légères). La musique d'une opérette, par exemple, est par définition légère, étant donné ses rythmes souvent sautillants, ses mélodies aimables et faciles, et, surtout, l'effectif réduit de ses orchestres. Mais il arrive que les partitions d'opérettes puissent être assimilées à des pages classiques et constituer de véritables chefs-d'œuvre musicaux. Ainsi en est-il de Ciboulette de Reynaldo Hahn, Véronique de Messager et même la Belle Hélène d'Offenbach et ses étonnantes parodies d'opéra.

   On a coutume de classer dans la musique légère les musiques récréatives, que l'on rencontre au music-hall, les musiques de variétés tant utilisées à la radio et dans les enregistrements d'airs à la mode par des vedettes à la mode, les musiques de danse animant les bals champêtres ou citadins. Les petits orchestres de brasserie ou de salon interprètent des partitions de musique légère, même s'ils offrent à leurs auditeurs des extraits de grandes œuvres classiques, étant donné que ces extraits se trouvent adaptés aux possibilités instrumentales desdits orchestres. Les chansons et les romances, que chantaient, avant l'apparition du disque, puis de la radio, les chanteurs de rues dans les cours des immeubles, appartiennent à la musique légère. Il en va de même de celle composant les programmes des orphéons, des fanfares, des kiosques, des musiques militaires. Évidemment, se rattachent aussi à la catégorie des musiques légères les musiques populaires constituant les folklores régionaux ou nationaux, les musiques tziganes, les musiques viennoises si chères aux Strauss père et fils, les musiques de genre, les parodies, les musiques imitatives et, par extension, les fonds sonores qui encombrent les émissions radiotélévisées. La musique de film peut, fort souvent, être classée dans la catégorie légère, tout comme celle du jazz, bien que celle-ci comporte des pages d'une grande qualité musicale. Citons encore les musiques de scène, celles des vaudevilles d'antan, toutes celles enfin qui n'affectent aucune prétention, mais qui peuvent être charmantes, émouvantes, dessinées avec art et goût.

   La musique légère n'est pas de la « musiquette », elle est un genre et si elle doit être agréable, si elle doit facilement être retenue par les auditeurs, rien ne l'empêche d'être écrite avec style, avec une solidité harmonique utilisant éventuellement la fugue et les contrepoints. Bref, la musique légère doit, avant tout, être de la musique, et même de la musique vivante puisant ses sources dans les traditions populaires, s'enrichissant des formules nouvelles, s'imposant d'être récréative, car tous ceux qui viennent à elle y viennent pour se détendre et se divertir.