Clément (Edmond)
Ténor français (Paris 1867 – Nice 1928).
Après des études au Conservatoire de Paris, il débuta à l'Opéra-Comique en 1889 dans le rôle de Vincent de Mireille de Gounod et, tout en commençant une carrière internationale, il demeura jusqu'en 1909 essentiellement lié à ce théâtre, où il participa à de nombreuses créations comme la création française de Falstaff de Verdi (1894). De 1909 à 1913, il se produisit aux États-Unis, en particulier à New York et Boston, et y fut très apprécié. Il regagna la France et poursuivit sa carrière jusqu'en 1927. Ténor lyrique à la voix claire et très souple, excellent acteur, doté d'une diction exemplaire, il fut considéré comme un représentant caractéristique de l'art vocal français. Il fut un célèbre interprète de Manon de Massenet, Faust et Roméo et Juliette de Gounod.
Clément (Félix)
Organiste et musicographe français (Paris 1822 – id. 1885).
Adolescent, il apprit la musique en secret et ne put s'y vouer ouvertement qu'à partir de 1843. Il fut maître de musique et organiste du collège Stanislas, maître de chapelle des églises Saint-Augustin et Saint-Louis-d'Antin, puis organiste et maître de chapelle de l'église de la Sorbonne. Il manifesta un intérêt, à l'époque méritoire, pour la musique du Moyen Âge, même si la forme sous laquelle il publia des œuvres de cette période peut paraître, aujourd'hui, maladroite. Il lança l'idée d'un institut de musique d'église, qui aboutit à la fondation de l'école Niedermeyer. Il publia des méthodes de plain-chant et de musique vocale, et divers ouvrages, notamment les Musiciens célèbres depuis le XVIe siècle jusqu'à nos jours (Paris, 1868).
Choisi par Pierre Larousse, Clément rédigea plusieurs milliers de notices pour le Grand Dictionnaire universel du XIXe siècle. Les notices concernant les opéras furent publiées séparément dès 1869 sous le titre de Dictionnaire des opéras (suivi plus tard de 4 suppléments, 1869-1881, et d'éditions postérieures complétées par Arthur Pougin). Cet ouvrage, destiné dans l'esprit de Pierre Larousse à familiariser le public avec son entreprise encyclopédique alors en cours, est présenté par lui, dans son avertissement de 1869, comme « une épreuve avant la lettre du Grand Dictionnaire universel ».
Clément (Franz)
Violoniste, chef d'orchestre et compositeur autrichien (Vienne 1780 – id. 1842).
Enfant prodige, il participa à certains concerts de Haydn en Angleterre en 1791, et fut violoniste à Vienne de 1802 à 1811, puis de 1818 à 1821. Son jeu était plus délicat que puissant, mais il était doté d'une mémoire prodigieuse et d'une virtuosité phénoménale. Beethoven écrivit pour lui son concerto pour violon op. 61, dont il donna la première audition le 23 décembre 1806.
Clementi (Aldo)
Compositeur italien (Catania 1925).
Il découvrit la musique à treize ans grâce au piano, obtint son diplôme de pianiste en 1946, se perfectionna l'année suivante avec Pietro Scarpini à Sienne, et pour la composition, suivit les cours d'Alfredo Sangiorgi (élève de Schönberg), puis de Goffredo Petrassi à Rome (1952-1954). Il fréquenta aussi les cours d'été de Darmstadt (1955-1962), où ses œuvres furent jouées en 1956, 1957 et 1960, et après sa rencontre avec Bruno Maderna (1956), travailla au Studio di Fonoglia de Milan. Episodi pour orchestre (1958) et Sette scene pour orchestre de chambre (1961) lui valurent respectivement en 1959 et en 1963 le deuxième et le troisième prix de la S. I. M. C. (Société internationale de musique contemporaine). Il enseigne la théorie musicale à l'université de Bologne.
Aldo Clementi est l'auteur de l'action musicale en 1 acte sur un sujet et du matériau visuel d'Achille Perilli, Collage (1961), ainsi que d'œuvres instrumentales, vocales-instrumentales et électroniques. Il s'est imposé avec son Concertino in forma di variazioni pour orchestre de chambre (1956). Jusqu'en 1959, il a cherché à élaborer des structures brèves et longues à partir d'accélérations ou de ralentissements mesurés déterminant des zones sonores diversifiées par leur densité et par leur tension. Entre 1959 et 1961, il a cherché à résoudre ces mêmes problèmes avec des structures aléatoires toujours transcrites en écriture déterminée. Depuis 1961, chaque œuvre développe une seule texture contrapuntique très dense, qui réapparaît variée. Progressivement, le compositeur a réduit les variations au minimum pour « annuler toute dialectique ». Sous l'influence de la peinture informelle, il s'est alors attaché à effacer les détails de la microstructure au profit d'une sorte de matérialisme statique. La polyphonie dense des années 1964-1968 est plutôt « optique » et « illusoire » que matérielle. De ces années datent notamment les musiques électroniques Collage 2 (1960-61) et Collage 3 (1966-67), Informel I pour 12 musiciens (1961), II pour 15 musiciens (1962) et III pour grand orchestre sans percussions (1961-1963), Variante A pour chœur mixte et grand orchestre sur le texte latin de la messe (1963-64), B pour 36 musiciens (1964) et C pour grand orchestre (1964), Reticolo 11 pour 11 musiciens (1966), Reticolo 4 pour quatuor à cordes (1968), Reticolo 12 pour 12 cordes (1970), Concerto pour piano et 7 instruments (1970). Les œuvres des années 1970 développent un contrepoint polydiatonique complexe. Citons Blitz, action musicale en hommage à Marcel Duchamp (1973), Manualiter pour orgue (1973), Sinfonia da camera pour 36 musiciens (1974), Reticolo 3 (B. A. C. H.) pour 3 guitares (1975), trois Concertos opposant respectivement un soliste à un ensemble instrumental et à un carillon un piano (1975), une contrebasse (1976) et un violon (1977), Intermezzo pour 14 instruments à vent et piano préparé (1977), Otto frammenti d'une ballade de Charles d'Orléans (1978), Quintetto pour cordes (1978), Collage 4 (Nel mio sangue) [1979], Es, rondeau en 1 acte, livret du compositeur à partir de Es de N. Saito pour 3 sopranos, 3 mezzo-sopranos, 3 contraltos, orchestre et 9 instruments (1978-1980, création à la Fenice de Venise en 1981), Concerto pour piano et onze instruments (1986).