Dictionnaire de la Musique 2005Éd. 2005
A
A

a

1. Lettre par laquelle fut désignée la note la dans la notation musicale du Moyen Âge. Elle indique toujours le la dans les pays de langue anglaise ou de langue allemande, où les syllabes de Gui d'Arezzo ne sont pas adoptées. Voici, dans trois langues, l'appellation des altérations de cette note :  

2. Abréviation d'alto (altus).

a. b. a

Forme musicale en trois sections, où la troisième est une répétition plus ou moins variée de la première, la deuxième faisant contraste.

à battuta

Expression italienne signifiant « en mesure », « avec la mesure », et indiquant qu'après un passage joué librement (« ad libitum »), par exemple une cadence ou un récitatif, on doit revenir à une « battue » (à une observation de la mesure) stricte et régulière.

(BATTUTA.)

a cappella
ou a capella

Cette locution désignait à l'origine les compositions polyphoniques religieuses exécutées dans les églises « comme à la chapelle ». L'expression était liée à un style d'écriture bien défini, généralement de rythme binaire alla breve (

), employé autrefois notamment dans la messe et le motet. Par extension, on en est venu, à partir du XIXe siècle, à appeler ainsi toute musique vocale privée d'un soutien instrumental.

a piacere (ital. ; « à volonté », « à plaisir »)

Terme indiquant qu'une certaine liberté dans le mouvement est laissée à l'initiative de l'interprète. Synonyme : ad libitum.

a tempo (ital. ; « au mouvement »)

Locution utilisée dans le cours d'une partition pour ramener au mouvement initial une séquence qui vient d'être ralentie ou accélérée.

La même indication peut être aussi donnée par la mention : tempo primo (« mouvement primitif »).

à vide

Expression relative à la manipulation d'instruments à cordes.

Jouer une corde à vide, c'est faire résonner la corde en entier sans poser le doigt dessus, ce qui raccourcirait la longueur de la partie résonnante.

Aaron (Pietro)
ou Pietro Aron

Théoricien italien de la musique (Florence v. 1489 – Venise 1545).

Frère de l'ordre de Malte, il vécut à Imola, où il fut maître de chapelle, puis à Rimini, Venise, Padoue, Bergame, avant de s'établir définitivement à Venise. Ses écrits ­ en particulier Thoscanello de la musica (1523) et Lucidario in musica (1545) ­ témoignent d'une sensibilité étonnamment moderne dans le domaine de l'harmonie. En pleine époque polyphonique, Aaron critiqua la règle de composition par voix successives et traita des accords en pensant la musique « verticalement » et en s'intéressant aux dissonances.

   Il se pencha aussi sur le tempérament des instruments à clavier. Pour une meilleure compréhension et une plus vaste diffusion de ses traités, il rédigea ceux-ci non en latin, comme il était d'usage, mais en italien.

abat-son

Ensemble de lames en bois recouvertes de plomb ou d'ardoises, se trouvant à l'intérieur des baies des clochers, et dont l'inclinaison renvoie le son des cloches vers le sol.

Abba-Cornaglia (Pietro)

Compositeur italien (Alexandrie, Piémont, 1851 – id. 1894).

Il fit au conservatoire de Milan des études de piano, d'orgue et de composition, puis regagna Alexandrie, où il fonda une école de musique et occupa une fonction d'organiste. Il composa notamment un Requiem à la mémoire de C. Alberto (1876) et deux opéras : Una Partita a scacchi et Isabella Spinola (1877). Il laissa aussi des travaux d'histoire de la musique et se pencha sur les rapports entre la chanson populaire et l'éducation.

Abbado (Claudio)

Pianiste et chef d'orchestre italien (Milan 1933).

Il est issu d'une famille de musiciens. Son père était violoniste, son frère Marcello (Milan 1926) est pianiste et compositeur. Claudio Abbado a fait ses études au conservatoire de Milan, mais a aussi été l'élève de Hans Swarowsky à Vienne, pour la direction d'orchestre. Il a été directeur de l'orchestre symphonique de la Scala de Milan et chef principal de l'Orchestre symphonique de Londres. Son répertoire est très vaste et la musique contemporaine y tient une place importante. Ses interprétations de Brahms, Tchaïkovski et Mahler, de Rossini et Verdi sont particulièrement renommées. Il a dirigé de 1986 à 1990 l'Opéra de Vienne, et fondé dans cette ville, en 1986, l'Orchestre des jeunes Gustav Mahler. En 1989, il a succédé à Karajan à la tête de la Philharmonie de Berlin. En 1995, son contrat a été prolongé jusqu'en l'an 2002.

abbasside

Relatif à la dynastie des califes abbassides de l'Islam, ayant régné à Bagdad du VIIIe au XIIIe siècle.

Avec le mécénat de ces califes, la période abbasside marque l'apogée de la culture arabo-islamique et l'ouverture aux influences gréco-byzantine et persane. En musique, ces âges d'or sont prépondérants dans la formation des structures modales et des modes musicaux (maqam-s) et l'évolution du luth oriental (ud). Les principaux artistes et savants de cette période sont : Zalzal, Ibrahm Mawṣil (VIIIe s.), Ibrahm Ibn al-Maḥd (demi-frère du calife Ḥarun al-Rachd), Isḥaq al-Mawṣil, Ziryab, al-Kind (IXe s.), Munajjim, Isfaḥan, Farab (Xe s.), Ibn-Sna dit Avicenne (XIe s.), Ṣafiy al-Dn (XIIIe s.). Au XXe siècle, la musique traditionnelle de l'Iraq et l'École de luth de Bagdad (Cherif Muhieddin, Salman Chukur, Jaml Bachr, Munr Bachr, Jaml Ghanim, Al Imam, etc.) se recommandent de la tradition abbasside.

Abbatini (Antonio Maria)

Compositeur italien (Città di Castello, province de Pérouse, v. 1609 – id. 1677).

Il fut maître de chapelle de plusieurs églises de Rome. Ses nombreuses pièces de musique sacrée sont d'une écriture complexe, virtuose, à plusieurs chœurs.

   En collaboration avec Marco Marazzoli, il écrivit un ouvrage lyrique, Dal Male il bene (créé à Rome en 1654), que l'on peut considérer comme l'un des premiers opéras-comiques. Les récitatifs annonçant le futur recitativo secco, l'importance des finales d'actes ouvrent l'avenir. Abbatini collabora aussi à plusieurs ouvrages théoriques.

Abbey

Famille de facteurs d'orgues d'origine anglaise, établie en France.

Ses membres - John (1785-1859), son fils John Albert (1843-1930) et son petit-fils John Mary (1886-1931) ­ exercèrent leur métier un siècle durant, ils construisirent quelque cinq cents instruments, en France et à l'étranger. De facture romantique, puis symphonique, ceux-ci sont réalisés avec grand soin ; les Abbey ont été les premiers à adopter la machine pneumatique de Barker. L'orgue de la cathédrale de Châlons-sur-Marne est considéré comme le chef-d'œuvre de John Albert Abbey.