Dictionnaire de la Musique 2005Éd. 2005
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Massias (Gérard)

Altiste et compositeur français (Paris 1933).

Il fit ses études au Conservatoire de Paris, où il obtint un premier prix d'alto (1955). Alto solo au Mozarteum de Salzbourg (1955), puis à l'orchestre de chambre de l'O.R.T.F. (1956-1967), il entre comme second soliste à l'Orchestre de Paris lors de sa fondation (1967). Professeur d'alto au conservatoire de Champigny, où il dirige également l'atelier d'orchestre, il est membre de la Grande Écurie que dirige J.-C. Malgoire (1969-1975), ainsi que du Collectif 2e2m Après une période modale et atonale (Concert 52 ; Concert bref ; Variations ; Faciès ; Stigmate), il s'intéresse à partir de 1966 aux formes variables et surtout au théâtre musical : Tjurunga IV, sur des textes d'Antonin Artaud (1968) ; Tjurunga (1969) ; les Nouveaux Racontars d'Agassin et Virelette, action musicale d'après la chantefable du XIIIe siècle, Aucassin et Nicolette, pour comédien, soprano et ensemble instrumental (1971) ; Caliban-Cannibale, opéra radiophonique pour le prix Italia (1974).

Massin (Jean et Brigitte)

Critiques et musicographes français, Jean (Paris 1917 – id. 1986) et Brigitte (Roubaix 1927).

Ils ont commencé par publier ensemble deux ouvrages qui ont beaucoup fait pour le renouveau de l'historiographie musicale en France, et consacrés respectivement à Beethoven (Paris, 1955 ; rééd., 1967) et à Mozart (Paris, 1959 ; rééd., 1970). Suivirent Recherche de Beethoven (Paris, 1969) et, sous leur direction, Histoire de la musique occidentale (1977, rééd. 1983). On doit également à Jean Massin des ouvrages sur Robespierre (Paris, 1956) et Marat (Paris, 1960), une Édition chronologique des œuvres de Victor Hugo (Paris, 1964-1970), Don Juan, mythe littéraire et musical (Paris, 1979), et un essai autobiographique, le Gué du Jaboq (Paris, 1980). Brigitte Massin, sa femme, a écrit de son côté un ouvrage sur Schubert (Paris, 1977) et Olivier Messiaen – Une poétique du merveilleux (1989). Elle a dirigé Guide des opéras de Mozart (1991).

Massip (Catherine)

Musicologue française (Paris 1946).

Élève de Norbert Dufourcq, elle a obtenu un diplôme d'archiviste paléographe (1973) et un doctorat ès lettres (1985). Nommée en 1973 conservateur à la Bibliothèque nationale de Paris, elle dirige depuis 1988 le département de la musique de l'établissement. Elle a publié notamment Musique et musiciens à Saint-Germain-en-Laye 1653-1681 (1976), Rameau et l'édition de ses œuvres  : bref aperçu historique et méthodologique (1983), Facteurs d'instruments et maîtres à danser parisiens au XVIIe siècle (1988).

Masson (Diego)

Chef d'orchestre français (Tossa, Espagne, 1935).

Il étudie la percussion au Conservatoire de Paris puis la composition avec Bruno Maderna et René Leibowitz, enfin la direction avec Pierre Boulez. Il se produit d'abord au Domaine musical comme percussionniste, avant de créer, en 1966, l'ensemble Musique vivante, dévolu à la création contemporaine. De 1973 à 1976, il est directeur du Théâtre musical d'Angers, puis de celui de Marseille, de 1975 à 1981, où il interprète les opéras du répertoire. Il collabore également avec plusieurs compagnies de danse (Ballet-Théâtre d'Amiens, Compagnie du Sadler's Wells). Avec l'ensemble Musique vivante, il a créé des œuvres de très nombreux compositeurs contemporains (Bussotti, Dufourt, Jolivet, Lenot, etc.).

Masson (Gérard)

Compositeur français (Paris 1936).

Il aborda la musique en autodidacte. En 1965 seulement, il suivit à Cologne les cours de composition de Karlheinz Stockhausen. En 1965-66, il travailla également avec Henri Pousseur et Earle Brown. Mais il resta compositeur indépendant, n'intégrant de cet enseignement « que des secousses, des retombées » (Gilbert Amy), recevant de Stockhausen une influence mentale plus que proprement musicale. Masson n'en relève pas moins de la lignée des compositeurs français allant de Debussy à Boulez. En 1965 naquit à Cologne et y fut exécutée sa première œuvre, Pièce pour 14 instruments. Suivirent Dans le deuil des vagues pour orchestre (1966, création au festival de Royan, 1967), Ouest I pour 10 instruments (1967, créé au Domaine musical, 1968), Dans le deuil des vagues II (Aux confins de plusieurs climats) pour orchestre (1968) et Ouest II pour mezzo-soprano et 13 instruments (1969), sur 4 poèmes de Une vie d'homme de Dominique Fourcade. Bleu loin pour 12 cordes (1 quintette, 1 quatuor et 1 trio), composé en 1970, fut créé au festival de Royan en 1973. En 1974, on entendit à Paris Hymnopsie pour orchestre et chœur (1972), et à Royan Quatuor pour quatuor à cordes (1973). De 1975 date un Sextuor pour flûte, hautbois, clarinette, clarinette basse, basson et cor (créé en 1976), de 1977 un Concerto pour piano et orchestre (créé au festival de Besançon, 1978), et de 1978 un Quintette pour piano, clarinette, violon, alto et soprano (créé à Radio-France, 1979). En octobre 1981, a été entendu à Radio France Pas seulement des moments des moyens d'amour pour orchestre. Citons encore W3 A6 M4 pour violon, alto et 9 instruments (1985).

Masson (Paul Marie)

Musicologue français (Sète 1882 – Paris 1954).

Élève de Romain Rolland, professeur à l'université de Grenoble en 1910 et à l'Institut français de Florence, fondateur de l'Institut français de Naples (1920), docteur ès lettres avec une thèse sur l'Opéra de Rameau (1930), il enseigna de 1931 à 1952 à la Sorbonne, où il créa, en 1951, l'Institut de musicologie. De 1945 à 1948, il présida la Société française de musicologie. Spécialiste de la musique des XVIe et XVIIIe siècles, il a également écrit un excellent ouvrage sur Berlioz.

Principaux écrits : Berlioz (1923), l'Opéra de Rameau (1930), les Odes d'Horace en musique au XVIe siècle (dans Revue musicale, 1906), le Ballet Héroïque (dans Revue musicale, 1928).

Éditions : Chants de carnaval florentin (Paris, 1913).

Massonneau (Louis)

Compositeur, violoniste et chef d'orchestre allemand d'ascendance française (Kassel 1766 – Ludwigslust 1848).

Fils d'un cuisinier français à la cour de kassel, il occupa des postes dans plusieurs villes d'Allemagne avant de s'établir définitivement en 1803 à Ludwigslust, où il fut premier chef d'orchestre et maître de chapelle de 1812 à sa retraite en 1837. Sa musique imprimée (12 numéros d'opus datant d'avant 1800) est presque entièrement instrumentale, et sa musique restée manuscrite (conservée à la bibliothèque d'État de Schwerin) pour l'essentiel vocale et postérieure à 1800. Dans le domaine instrumental, on lui doit notamment 3 symphonies (2 op. 3 et 1 op. 5), dont la dernière, en ut mineur, la Tempête et le Calme (Paris, 1794), annonce assez concrètement la Pastorale de Beethoven.