Dictionnaire de la Musique 2005Éd. 2005
G

Gindron (François)

Compositeur suisse ( ?, v. 1491 – Lausanne 1564).

Prêtre à la cathédrale de Lausanne et ayant occupé, par ailleurs, des fonctions administratives, il fut l'un des meilleurs compositeurs de son temps pour le motet et la monodie huguenote. Ses 20 mélodies pour les Proverbes de Salomon et l'Ecclésiaste traduits par Accace d'Albiac du Plessis furent publiées par Janequin (Paris, 1558). Il a lui-même publié 7 motets remarquables à Genève (1555) et écrit la musique des Psaumes sur des textes de Marot et Théodore de Bèze, en utilisant les modes anciens et dans des harmonisations à 4 ou 5 voix.

Ginez Perez (Juan)

Compositeur espagnol (Orihuela 1548 – ? v. 1612).

Maître de chapelle à Orihuela, puis à Valence, Ginez Perez est le fondateur de l'école valencienne de musique religieuse dans la pratique traditionnelle des polyphonies à 2, 3 et 4 voix. On connaît de lui des motets, un magnificat, les Psaumes 113, 114, 119, 120, 129 et 137, des versets pour l'avent, des vêpres à 4 voix et autres pièces vocales à 3, 4, 5 et 6 voix, conservés pour la plupart en manuscrit, et que Pedrell a redécouverts. Il est l'un des plus grands musiciens de son temps par la puissance de l'inspiration, l'intensité du sentiment religieux et la qualité du style.

giocoso (ital. ; « joyeux »)

Terme pouvant indiquer soit l'allure d'un morceau (allegro giocoso), soit son caractère général qui peut s'étendre à un ouvrage entier (Mozart, Don Giovanni, dramma giocoso).

Giordani (Giuseppe)

Compositeur italien (Naples 1743 – Fermo 1798).

Élève du conservatoire de Naples, il composa de nombreux opéras dont Eppomina (Florence, 1779). Après sa nomination en 1791 au poste de maître de chapelle de la cathédrale de Fermo, il se consacra surtout à la musique religieuse. Il fut souvent confondu avec Tommaso Giordani, avec lequel il semble n'avoir eu aucun lien de parenté.

Giordani (Tommaso)

Compositeur italien (Naples v. 1733 – Dublin 1806).

Son père, impresario, chanteur et librettiste, s'installa avec ses enfants en Grande-Bretagne en 1753. À Londres, Tommaso donna en 1756 l'opéra La Commediante fatta cantatrice. On le retrouve en 1764 à Dublin, où fut représenté en 1767 Phyllis at Court. De 1768 à 1783, il séjourna de nouveau à Londres, paraissant notamment au King's Theatre. En 1783, il ouvrit avec le chanteur Leoni un théâtre d'opéra à Chapel Street à Dublin, mais cette entreprise échoua, et après son mariage en 1784, il se consacra surtout à l'enseignement. Il écrivit en 1789 un Te Deum pour la guérison du roi George III, et son dernier opéra, The Cottage Festival, fut représenté en 1796. On lui doit une cinquantaine d'opéras et beaucoup de musique instrumentale (sonates, concertos).

Giordano (Umberto)

Compositeur italien (Foggia 1867 – Milan 1948).

Il fut, avec Mascagni et Leoncavallo, l'auteur le plus significatif du mouvement vériste (VÉRISME). Après de solides études accomplies à Naples, il se fit remarquer avec Marina (1888) et Mala vita (1892), devenue en 1897 Il Voto, puis avec Regina Diaz (1894), mais ne connut véritablement la gloire qu'en 1896 avec André Chénier, créé à la Scala de Milan, et où, tout en démarquant parfois la récente Manon Lescaut de Puccini, il faisait preuve d'un sens inné du théâtre, offrant en outre au ténor un rôle de grand relief. C'est au contraire pour la grande actrice et chanteuse Gemma Bellincioni qu'il écrivit en 1898 Fedora, d'après Sardou, œuvre qui révéla Caruso.

   C'est probablement parce qu'il tenta d'échapper à l'image de marque que lui avaient imprimée les succès d'André Chénier et de Fedora que Giordano ne retrouva plus tout à fait la même faveur avec Siberia (1903), Marcella (1907), Mese Mariano (1910), Madame Sans-Gêne, d'après Sardou (New York, 1915), Giove a Pompei (en collaboration avec Franchetti, 1921), ni avec La Cena delle beffe (1924) et Il Re (1929), opéras où se révèle un soin tout à fait nouveau apporté à la partie orchestrale.

Giovannelli (Ruggiero)
ou Ruggero Giovanelli

Compositeur italien (Velletri, près de Rome, v. 1560 – Rome 1625).

Il est d'abord maître de chapelle à l'église San Luigi dei Francesi à Rome (1583-1591), puis à la Chiesa dell'Anima du Collegium germanicum. Il est peut-être élève de Palestrina, dont il prend la succession à Saint-Pierre en 1594, et il entre à la chapelle Sixtine en 1599, où il reste jusqu'en 1624. Ses motets, madrigaux et villanelles ont, seuls, été publiés, mais il est également l'auteur d'un grand nombre de pièces religieuses (messes, psaumes, motets).

Giovanni Da Cascia (Johannes de Florentia)

Compositeur italien (XIVe s.).

Il appartient, comme Jacopo da Bologna, à la première génération de musiciens du Trecento. Né près de Florence, il est d'abord organiste à Santa Maria del Fiore avant de s'installer à Vérone à la cour de Mastino della Scala. Les renseignements sur sa vie sont très rares, mais il est possible qu'il ait vécu quelque temps à Milan. Son œuvre a fait l'objet d'une édition moderne, due à N. Pirotta, in The Music of 14th Century in Italy : (American Institute of Musicology, 1954). Elle comporte 16 madrigaux (à ne pas confondre avec le genre du XVIe s.) à 2 voix et 3 caccie. Dans les madrigaux, les deux voix (cantus et ténor) sont pourvues de texte, et les mélismes se trouvent surtout au début et à la fin de chaque vers.

Giraudeau (Jean)

Ténor français (Toulon 1916 – id. 1995).

Il étudie le violoncelle et le chant au Conservatoire de Toulon où ses parents sont professeurs. En 1942, il fait ses débuts à l'Opéra de Montpellier avant de devenir, jusqu'en 1947, pensionnaire des Théâtres lyriques. À ce titre, il chante sur la plupart des scènes provinciales avant de faire ses débuts en 1947 à l'Opéra-Comique puis à l'Opéra de Paris, où il se produira jusqu'en 1968. Possédant plus de cent rôles du répertoire, il crée aussi de nombreux opéras contemporains, de Milhaud, Jolivet, Rabaud, Rosenthal et Tomasi. Il participe aux premières françaises de l'Ange de feu et du Joueur de Prokofiev, de Souvenirs de la maison des morts de Janáček, et incarne un Chouïski magistral dans Boris Godounov, dès 1949. Nommé professeur au Conservatoire de Paris en 1955, il enseigne également à l'École normale puis, en 1968, devient maître des études vocales de la Réunion des théâtres lyriques de France et directeur de l'Opéra-Comique.