Dictionnaire de la Musique 2005Éd. 2005
H

Heiss (Georg Frauenfelder, dit Hermann)

Compositeur et pédagogue allemand (Darmstadt 1897 – id. 1966).

Il étudia à Francfort, puis à Vienne, où il contribua à la rédaction de l'ouvrage de J. M. Hauer Zwölftontechnik (1926), avant d'en recevoir la dédicace. Il eut ensuite des contacts avec Schönberg à Berlin. Fixé à Darmstadt, professeur de théorie à l'École militaire de musique de Francfort en 1941, il enseigna dès 1946 aux cours d'été de Darmstadt et y reçut en 1955 la direction d'un studio de composition électronique, discipline à laquelle, à partir de 1962, il consacra la totalité de son enseignement. Ses œuvres antérieures à 1944 furent à peu près toutes détruites dans les bombardements de Darmstadt (1944). Heiss a écrit ensuite le ballet électronique Die Tat, d'après Crime et Châtiment de Dostoïevski (1961), Variable Musik pour bande (1966), ainsi que de nombreuses œuvres scéniques ou radiophoniques. On lui doit aussi plusieurs écrits théoriques.

Heisser (Jean-François)

Pianiste français (Saint-Étienne 1950).

Au Conservatoire de Paris, il est l'élève de V. Perlemuter, M. Ciampi, P. Pasquier et H. Puig-Roger, et obtient notamment un 1er Prix de piano en 1973. En 1974, il remporte le 1er Prix du Concours Jaen (Espagne) et celui du Concours Vianna da Motta, se produisant dans les années qui suivent en soliste ou en duo avec Régis Pasquier. En 1976, il est engagé comme soliste du Nouvel Orchestre philharmonique de Radio France, où il demeure jusqu'en 1985. En 1986, il est nommé professeur d'accompagnement au Conservatoire de Paris, et en 1990, professeur de piano et de musique de chambre. Parallèlement au répertoire romantique et moderne, il s'intéresse fortement à la création contemporaine, créant des œuvres de Bancquart, Dao, etc.

heldenbariton (all. ; « baryton héroïque »)

Terme s'appliquant à des voix d'un caractère assez mal défini, dont la tessiture se situe dans la moyenne.

heldentenor (all. ; « ténor héroïque »)

Terme s'appliquant à des voix allant moins loin vers l'aigu que le simple ténor, mais d'autant plus puissantes (Florestan dans Fidelio, Don José dans Carmen, le tambour-major dans Wozzeck, Alwa dans Lulu et plus encore Tristan dans Tristan et Isolde, Siegmund et Siegfried dans l'Anneau, Otello dans l'ouvrage du même nom de Verdi).

Heldy (Fanny)

Soprano belge, naturalisée française (Ath, près de Liège, 1888 – Paris 1973).

Elle fit ses débuts au théâtre de la Monnaie de Bruxelles en 1910. Engagée à Paris en 1917, elle fit une grande carrière dans l'opéra et l'opéra-comique jusqu'à la Seconde Guerre mondiale. Elle chanta avec succès Louise et Mélisande à la Scala de Milan sous la direction de Toscanini, et Manon à Covent Garden. Elle créa en outre de nombreux ouvrages : Antar de Gabriel Dupont, la Tour de feu de Sylvio Lazzari, le Marchand de Venise de Reynaldo Hahn, l'Aiglon de Jacques Ibert et Arthur Honegger. Sa voix était celle d'un soprano lyrique au registre aigu d'une extrême pureté, au médium un peu nasal. Mais c'est surtout par ses dons musicaux et sa présence scénique qu'elle forçait l'admiration. Fanny Heldy fut une Thaïs mémorable et une remarquable Violetta dans la Traviata.

Helfert (Vladimir)

Musicologue tchèque (Plánice, Bohême, 1886 – Prague 1945).

Il fit ses études avec O. Hostinsky à Prague, avec J. Wolf, J. Strump et H. Kretzschmar à Berlin, où il soutint sa thèse en 1908 : G. Benda et J.-J. Rousseau. Professeur de musicologie à l'université de Brno jusqu'en 1939, il fut aussi directeur de la Société symphonique de cette ville et rédacteur en chef de la revue Hudebni Rozhledy à partir de 1924. Connu pour ses travaux sur Benda, Janáček et Smetana, il a consacré la plupart de ses ouvrages ­ monographies et articles de revues internationales ­ à l'histoire de la musique tchèque, notamment aux XVIIIe et XXe siècles, et à l'enseignement musical en Tchécoslovaquie. Il collabora également avec O. Pazdirek à un Dictionnaire de la musique (en tchèque ; 2 vol., 1929, 1933-1941) et avec E. Steinhardt pour une Histoire de la musique dans la République tchécoslovaque (Prague, 1936).

Helffer (Claude)

Pianiste français (Paris 1922 – id. 2004).

Il étudia le piano avec Robert Casadesus et donna son premier récital en 1948. Il effectua ensuite des tournées en Europe, en Amérique latine (1962), aux États-Unis et au Canada (1966) ainsi qu'en U. R. S. S. (1968). Interprète de Beethoven et également de musique contemporaine, il a créé des œuvres d'Amy, de Boulez, de Berio, de Boucourechliev, de Stockhausen, de Xenakis. Il fait aussi autorité dans Bartók, Ravel, Debussy et Schönberg. Parmi ses disques, retenons des intégrales de ces trois derniers compositeurs ainsi que les trois sonates pour piano de Boulez.

Helgason (Hallgrimur)

Compositeur et musicologue islandais (1914).

Après ses études à Reykjavík, à Copenhague, à Leipzig et à Zurich, notamment avec W. Burkhard, P. Hindemith et N. David, il présente en 1954 à l'université de Zurich sa thèse de doctorat sur les chants de héros en Islande depuis 1350. Conférencier, musicologue, chef de chœurs, pianiste et professeur, il est également un compositeur fécond et apprécié, qui s'exprime en un langage dont le contrepoint et le style modal sont les principales caractéristiques. La majorité de ses œuvres est instrumentale : des sonates, de nombreuses partitions pour orchestre à cordes ­ notamment des Variations sur un thème islandais (1941), Fantasi et Suita arctica (1949) ­, des œuvres pour orchestre, ouverture de Snorri Sturluson (1940), Rapsodi (1963). Il faut signaler également les 200 arrangements qu'il a réalisés sur des chants islandais populaires.

Hellendaal (Pieter)

Organiste et compositeur néerlandais (Rotterdam 1721 – Cambridge 1799).

Dès l'âge de onze ans, il est organiste à Utrecht. Il voyage en Italie et étudie le violon à Padoue avec Tartini (1738-1743). Il reprend ses études à l'université de Leyde (1749-1751). En 1752, il se fixe en Angleterre, où il poursuit une double carrière d'organiste et de compositeur (à Londres, puis à King's Lynn [Norfolkshire] et à Cambridge). Il est le seul compositeur néerlandais de sa génération qui ait fait carrière hors de son pays et connu une célébrité par ses œuvres. Ses concertos grossos, conçus dans le sillage de ceux de Haendel, étaient considérés comme dignes d'eux. Éditeur de ses propres œuvres, Hellendaal a laissé une collection de psaumes, de la musique instrumentale (sonates pour violon et violoncelle) et une cantate, Strephon et Myrtilla (v. 1785).