Dictionnaire de la Musique 2005Éd. 2005
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Handschin (Jacques)

Musicologue suisse (Moscou 1886 – Bâle 1955).

Il étudia l'histoire et les mathématiques à Bâle avant d'entreprendre des études musicales avec M. Reger, K. Straube et Ch. Widor. Organiste toute sa vie, il enseigna notamment au conservatoire de Saint-Pétersbourg (1909-1920), mais c'est à l'université de Bâle qu'il acheva ses études musicologiques et soutint en 1921 sa thèse, sous la direction de K. Nef : Choralbearbeitungen und Kompositionen mit rhytmischen Text in der mehrstimmigen Musik des XIII Jahrhunderts (Bâle, 1925). Il succéda, en 1935, à son maître à la chaire de musicologie de l'université de Bâle.

   Les ouvrages et les nombreuses publications de Handschin dans des revues spécialisées font place à l'exposé de principes esthétiques ; connaisseur réputé de la musique médiévale, il a également consacré ses recherches à la musique d'orgue et à l'acoustique. Outre des ouvrages sur Moussorgski (1924), Saint-Saëns (1930), Stravinski (1933), il a publié : Der Toncharakter, eine Einführung in der Tonpsychologie (Zurich, 1948) ; Musikgeschichte im Überblick (Lucerne, 1948).

Hanff (Johann Nikolaus)

Organiste et compositeur allemand (Wechmar, Thuringe, 1665 – Schleswig 1711 ou 1712).

Il exerça d'abord à Hambourg, où il enseignait la composition et le clavecin (il eut Mattheson parmi ses élèves), puis à Eutin, comme organiste de la cour, et, enfin, à Schleswig, où il mourut peu de temps après avoir été nommé organiste de la cathédrale. La plupart de ses œuvres sont perdues. Il ne subsiste que deux cantates, deux petits concerts spirituels et six pièces pour orgue, qui sont des chorals ornés en style imitatif, annonçant directement les chorals de l'Orgelbüchlein de Bach.

Hansen

Maison d'édition danoise, fondée à Copenhague en 1853 par Jens Wilhelm Hansen.

Celui-ci s'associa en 1874 avec ses fils Jonas Wilhelm (1850-1919) et Alfred Wilhelm (1854-1923), absorba en 1879 les maisons Lose et Horneman, et fonda en 1887 à Leipzig une filiale qui devait subsister jusqu'en 1945. La maison fut ensuite dirigée par les fils d'Alfred Wilhelm, Asger Wilhelm (1889) et Svend Wilhelm (1890-1960), puis par les filles de ce dernier, Hanne (1927) et Lone (1930). Une filiale existe à Francfort depuis 1951, et, en 1957, la firme a pris une participation majoritaire chez Chester (Londres). Le Wilhelm Hansen Musik-Forlag a publié beaucoup de musique scandinave, dont les trois dernières symphonies et la musique de scène pour la Tempête de Sibelius, mais aussi des œuvres de Stravinski et de Schönberg (Quintette à vents op. 26).

Hanslick (Eduard)

Esthéticien et critique musical autrichien (Prague 1825 – Baden, près de Vienne, 1904).

Son premier ouvrage, définissant une esthétique musicale nouvelle, le rendit célèbre et le fit longtemps considérer comme un fondateur de l'esthétique moderne. Il étudia la musique avec Tomàček à Prague, mais aussi le droit à Prague et à Vienne. Docteur en droit en 1849, il fut un critique musical redouté dès 1846, à la Wiener Musikzeitung. Il a écrit pour d'autres journaux tandis qu'il enseigna l'esthétique et l'histoire de la musique à l'université de Vienne de 1856 à 1895.

   La théorie qu'il exposait dans Vom Musikalisch-Schönen (Leipzig, 1854 ; 16e éd. 1966 ­ trad. fr. sous le titre Du beau dans la musique, par Ch. Bannelier, Paris, 1877 ; 2e éd. 1893) suscita de nombreuses polémiques. Elle s'opposait en effet au sentimentalisme romantique pour lequel l'œuvre musicale était avant tout la représentation des sentiments. Selon Hanslick, au contraire, le « beau musical » résidait dans l'œuvre même, d'une façon immanente et spécifique. Contre la musique à programme, il déclarait que la musique ne pouvait exprimer autre chose qu'elle-même ; on ne pouvait donc l'expliquer qu'en analysant le seul phénomène musical. La singularité de la musique par rapport aux autres arts et aux autres disciplines imposait qu'on l'étudiât au moyen d'une esthétique spécifique et autonome : la musique définissait et limitait elle-même la science qui l'analysait.

   Le formalisme de Hanslick, qui se retrouvait dans une certaine mesure chez Schopenhauer, l'amena à mettre en avant la notion de thème, celui-ci étant envisagé comme la « substance » de l'œuvre et l'élément générateur de la forme ; il condamnait ainsi la stérilité des œuvres de son époque et notamment celle de la « mélodie infinie » de Wagner, dont il affirmait qu'elle était « l'absence de forme érigée en principe ». À partir de là, Hanslick, brocardé par Wagner sous les traits de Beckmesser dans les Maîtres chanteurs, se fit le défenseur de Brahms et de Verdi.

Hanson (Howard)

Compositeur et pédagogue américain d'origine suédoise (Wahoo, Nebraska, 1896 – Rochester, New York, 1981).

Il commença ses études musicales à Wahoo, puis se rendit à New York, où Percy Goetschius, professeur à l'Institute of Musical Art, le forma à la composition. Il fut ensuite élève de Arne Oloberg à la Northwestern University, obtint le prix de Rome américain en 1921 et passa trois ans à l'Académie américaine de Rome. En 1924, à l'âge de vingt-huit ans, il fut nommé directeur de l'Eastman School of Music de Rochester (New York), poste qu'il conserva jusqu'en 1964. Il inaugura en 1925, à Rochester, des festivals musicaux qui lui donnèrent l'occasion de diriger un grand nombre d'œuvres nouvelles de tous styles. Pour cette raison et parce qu'il a été professeur de deux générations successives de compositeurs américains, Hanson a exercé une influence très importante sur la musique américaine.L'origine scandinave de Hanson est sensible dans son œuvre, et il a souvent été comparé à Sibelius. Comme ce dernier, il s'est inspiré du folklore, sans pour autant le citer explicitement. Bien que se tenant au courant des techniques de composition contemporaines, il resta attaché à la tonalité. Il fut avant tout symphoniste, auteur de 7 symphonies, de poèmes symphoniques (Lux aeterna, Pan and the Priest), de concertos pour orgue et pour piano, mais aussi de nombreuses œuvres vocales (chœurs, mélodies) et de l'opéra Merry Mount, représenté au Metropolitan Opera en 1933. On lui doit aussi des ouvrages écrits : Music in Contemporary American Civilisation (1951) ; Harmonic Materials of Modern Music : Resources of the tempered Scale (1960).