Dictionnaire de la Musique 2005Éd. 2005
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Toeschi (Carl Joseph)

Violoniste et compositeur allemand d'origine italienne (Ludwigsburg 1731 – Munich 1788).

Élève de J. Stamitz et d'Anton Filtz à Mannheim, il entra dans l'orchestre de cette cour en 1752 et en devint premier violon en 1759. Compositeur fécond, il laissa plus de 70 symphonies, des ballets, des concertos pour son instrument ainsi que de la musique de chambre.

Togni (Camillo)

Compositeur italien (Gussago, près de Brescia, 1922 – Brescia 1993).

Dès l'âge de sept ans, il étudie le piano, d'abord avec A. Casella (à Rome et à Sienne), puis avec G. Anfossi à Milan et A. B. Michelangeli à Brescia. Il obtient le diplôme de pianiste au conservatoire de Parme en 1946 et fait des études de philosophie à l'université de Parme qu'il termine en 1948 avec une thèse sur l'esthétique de B. Croce et les problèmes de l'interprétation musicale. Ses maîtres de composition sont Fr. Margola à Brescia (1936-1939) et A. Casella à Rome et Sienne (1939-1943). Ses débuts de compositeur sont marqués par son admiration pour A. Schönberg. À partir de 1940, il adopte avec beaucoup de conviction la technique sérielle. Ses œuvres, exclusivement instrumentales et vocales-instrumentales, témoignent d'un vif intérêt pour la technique de la deuxième école de Vienne (cf. celles sur des textes de G. Trakl), mais aussi pour les tendances néoclassiques (cf. Fantasia concertante, Préludes et Rondeaux, Rondeaux per 10, etc.). Entre 1951 et 1957, il fréquente systématiquement les cours d'été de Darmstadt. Il a enseigné au conservatoire de Parme.

Œuvres principales : Coro di T. Eliot (1952) pour chœur mixte a cappella ; Fantasia concertante (1957) pour cordes ; Helian di Trakl (1961), version pour soprano et orchestre de chambre (G. Trakl) ; Gesang zur Nacht (1962) pour soprano et instruments (G. Trakl) ; Préludes et Rondeaux (1963-64) pour soprano et clavecin (Ch. d'Orléans) ; Rondeaux per 10 (1963) pour soprano et instruments (Ch. d'Orléans) ; Aubade pour 6 (1965) ; Sei notturni (1965) pour contralto, clarinette, violon et deux pianos (G. Trakl) ; Trio à cordes (1978) ; la Guirlande de Blois (1978), 3 mélodies sur des textes de Robertet, Ch. d'Orléans et Fr. Villon pour soprano et piano ; Te duetti (1977-1980) pour soprano et flûte (M. G. Barelli).

Tomasek (Vacláv Jan Křtitel)

Compositeur, pianiste et pédagogue tchèque (Skuteč 1774 – Prague 1850).

Il commença à composer dès l'âge de quatre ans, étudia le chant et le violon à Chrudim (1783-1785), et en 1790 se rendit à Prague, où il donna des leçons de piano tout en étudiant à partir de 1794 les mathématiques, l'histoire et l'esthétique à l'université. En 1797, il se tourna vers le droit. En 1806, il entra au service du comte Buquoy, et occupa ce poste, qui lui laissait largement le temps de voyager et de travailler pour lui-même, pendant seize ans. Sa maison de Prague devint une sorte de conservatoire non officiel, et il y reçut des musiciens tels que Clementi, Forkel, l'abbé Vogler, Paganini, Ole Bull et Clara Schumann. De 1845 à 1850, il fit paraître dans le périodique praguois Libussa des Mémoires du plus haut intérêt. Il commença dans le culte de Mozart, et fut un des premiers à apprécier Beethoven.

   Brillant pianiste, il écrivit pour son instrument des pièces tournant le dos à la virtuosité plus ou moins creuse de l'époque, et qui influencèrent aussi bien son élève Vorisek que Schubert, Schumann ou Dvořák : 42 Eglogues en sept recueils de six pièces chacun (op.35, 1807 ; op.39, 1810 ; op.47, 1813 ; op.51, 1815 ; op.63, 1817 ; op.66, 1819 ; op.83, vers 1823) ; 15 Rhapsodies (6 op.40, 1810 ; 6 op.41, 1810 ; 3 op. 110) ; pièces diverses. On lui doit aussi quelques pages scéniques et chorales, de la musique de chambre dont 3 quatuors à cordes (1792-93), 3 symphonies (en ut, 1801 ; en mi bémol, 1805 ; en ré, 1807), 2 concertos pour piano (en ut, 1805 ; en mi bémol), et surtout de nombreux lieder dont près des trois quarts sur des textes en allemand (Goethe, Schiller, Heine, Hölty, Gellert). Il en envoya certains à Goethe, avec qui il échangea une correspondance suivie et qu'il rencontra en 1822 et en 1823. Ses autres lieder sont en langue tchèque.

Tomasi (Henri)

Chef d'orchestre et compositeur français (Marseille 1901 – Paris 1971).

Après des études musicales dans sa ville natale, il se perfectionne au Conservatoire de Paris auprès de Caussade (harmonie), d'Indy (direction d'orchestre) et Vidal (composition). Premier prix de direction d'orchestre et premier prix de Rome à vingt-six ans, il se voit également attribuer le prix Alphen et le prix des Beaux-Arts de la ville de Paris. Aussitôt, il est appelé à diriger les Concerts du journal, puis à créer le poste de Radio-Colonial, et, désormais, il mènera de front une carrière internationale de chef d'orchestre appelé, par la suite, à partager avec Inghelbrecht la direction de l'Orchestre national, et celle de compositeur.

   On lui doit notamment Don Juan de Manara, drame lyrique d'après Milosz (1935), l'Atlantide, drame lyrique et chorégraphique d'après Pierre Benoit (1951), le drame lyrique Sampiero Corso (1956), et le Silence de la mer, drame lyrique d'après Vercors (1959).

   Dans le domaine du folklore librement adapté, citons Tam-Tam, poème symphonique (1931), Vocero, poème symphonique et chorégraphique (1932), Chants laotiens pour baryton ou contralto et orchestre (1934), les Santons, pastorale provençale pour soliste et chœurs sur un argument de René Dumesnil (1939), Sinfonietta provençale (1958), Symphonie du tiers monde, à la mémoire d'Hector Berlioz (1967), Chant pour le Vietnam, poème symphonique (1969), et des arrangements a cappella de Chants populaires de l'île de Corse (1971).

Tomasini (Alois Luigi)

Violoniste et compositeur italien (Pesaro 1741 – Eisenstadt 1808).

Engagé en 1757 comme laquais par le prince Paul Anton Esterhazy, il fut orienté vers la musique au plus tard en 1759, et devint premier violon de l'orchestre en 1761, juste après l'engagement de Haydn comme vice-maître de chapelle, pour occuper ce poste jusqu'à sa mort. Le document le plus ancien le désignant comme Konzertmeister est cependant de 1789. En 1802, il devint en outre directeur de la musique de chambre du prince Nicolas II (HUMMEL). Haydn écrivit pour lui au moins deux de ses concertos pour violon (ceux en ut et en ). Lui-même composa des œuvres pour baryton, plus de vingt-cinq quatuors à cordes dont trois (en quatre mouvements avec menuet) publiés à Vienne comme opus 8, au moins deux concertos pour violon et deux symphonies, et un Salve Regina. II eut deux fils musiciens, Anton (Eisenstadt 1775 – id. 1824) et Alois Luigi (Eisenstadt 1779 – Neustrelitz 1858).