Böhm (Theobald)
Flûtiste et compositeur allemand (Munich 1794 – id. 1881).
Virtuose accompli que ses contemporains tenaient pour le plus grand flûtiste d'Allemagne, il a enrichi le répertoire de son instrument d'une vingtaine de concertos, fantaisies, variations et autres compositions d'un romantisme maintenant démodé. Mais son nom reste attaché aux améliorations considérables et définitives qu'il apporta à la flûte traversière à partir de 1830 (système de clés, perce cylindrique, etc. ; FLÛTE). Elles sont présentées dans son traité Über den Flötenbau und die neuesten Verbesserungen desselben, Mayence, 1847 (« de la fabrication et des derniers perfectionnements de la flûte »). Il écrivit également Die Flöte und das Flötenspiel, Munich, 1871 (« la flûte et le jeu de la flûte »).
Le « système Böhm » a été adapté avec succès à d'autres instruments de la famille des bois, notamment la clarinette et le hautbois.
Boieldieu (François Adrien)
Compositeur français (Rouen 1775 – Jarcy, Essonne, 1834).
Fils du secrétaire de l'archevêque de Rouen, il devint enfant de chœur à la cathédrale et reçut de l'organiste Broche des notions de composition musicale, qui furent ses seules études. En effet, si, après ses premières œuvres où l'instinct et le bon goût remplaçaient la science, il comprit qu'il lui faudrait apprendre son métier, c'est en autodidacte qu'il fit cet apprentissage. Étonnamment doué, Boieldieu écrivit à dix-huit ans son premier opéra-comique, la Fille coupable (1793), sur un livret de son père. L'accueil fait à un second ouvrage, Rosalie et Myrza (1795), l'incita à se fixer à Paris pour y poursuivre une carrière de compositeur. Reçu dans la maison Érard, il y rencontra Méhul et Cherubini, qui devinrent ses amis et le conseillèrent utilement. Les chanteurs Pierre-Jean Garat et Cornélie Falcon, en interprétant ses romances dans les salons, le rendirent célèbre. Le théâtre Feydeau lui ouvrit bientôt ses portes (1796), puis l'Opéra-Comique, où s'imposa en 1798 la Dot de Suzette, dont les gracieuses mélodies restèrent longtemps populaires. Le Calife de Bagdad (1800) et Ma tante Aurore (1803) furent chaleureusement accueillis.
Les querelles de Boieldieu avec sa femme, la danseuse Clotilde Malfleuroy, décidèrent le compositeur à s'éloigner de Paris. Il partit pour Saint-Pétersbourg, où il obtint le poste de compositeur de la Cour. Il y resta sept ans et y composa six ouvrages, dont deux (la Jeune Femme colère, 1805 ; les Voitures versées, 1808) furent repris à Paris. Les triomphes de Jean de Paris (1812) et du Nouveau Seigneur du village (1813) marquèrent le retour de Boieldieu dans la capitale française. Déjà professeur de piano au Conservatoire, il y devint professeur de composition en 1817, succédant à Méhul. Il présenta l'année suivante le Petit Chaperon rouge, dont il avait particulièrement soigné l'écriture et qu'il déclara plaisamment être son discours de réception à l'Académie des beaux-arts, où il fut élu à cette époque. Après un silence de plusieurs années fut représenté son chef-d'œuvre, la Dame blanche (1825), dont le succès s'est prolongé jusqu'à nos jours. Devenu veuf la même année, Boieldieu épousa la cantatrice Phillis. Atteint d'une laryngite tuberculeuse, il résilia ses fonctions au Conservatoire et se retira dans sa propriété de Jarcy, où il s'éteignit comblé d'honneurs, mais dans une situation matérielle difficile. Son service funèbre eut lieu en grande pompe aux Invalides et on y joua le Requiem de Cherubini.
Que l'on ait pu souvent, en parlant de Boieldieu, évoquer Mozart suffit à indiquer le ton de sa musique et sa qualité ; en même temps, l'art de ce compositeur apparaît spécifiquement français : tendre, spirituel, sensible, intelligent, ennemi de toute mièvrerie, d'une délicate originalité, avec une écriture à la fois simple et subtile. Wagner et bien d'autres grands musiciens ont dit toute leur admiration pour son talent.
Outre une quarantaine d'ouvrages lyriques, Boieldieu a écrit de la musique de piano, dont plusieurs sonates, de la musique de chambre, un concerto pour piano (1792) et un concerto pour harpe (1795).
bois
Terme générique qui désigne :
1. Les instruments à vent construits en bois, même de nos jours (hautbois, basson, cor anglais, clarinette, etc.) ;
2. Les instruments à vent qui, à l'origine, étaient construits en bois (flûte) ;
3. Les instruments à anche simple qui ont toujours été métalliques, mais que leur principe rattache aux bois (saxophones). La famille des bois comprend donc, pratiquement, la flûte et tous les instruments à anche simple ou double.
Boisgallais (Jacques)
Compositeur français (Le Mesle-sur-Sarthe, Orne, 1927).
Il a été, au Conservatoire de Paris, l'élève de Samuel-Rousseau pour l'harmonie, de Simone Plé-Caussade pour le contrepoint, de Darius Milhaud et de Jean Rivier pour la composition. En 1955, il entre à la R. T. F. comme musicien-metteur en ondes, métier qu'il continue d'exercer pour Radio-France. Compositeur, il s'est vu décerner plusieurs récompenses : son 1er quatuor à cordes a obtenu le prix Yvonne-Liébin (1958), sa symphonie les Ombres, le premier prix de la Ville de Paris (1966-67). Il a essentiellement écrit des œuvres pour orchestre et pour diverses formations instrumentales, d'une écriture ferme et colorée. On lui doit aussi des partitions de musique radiophonique.
Boismortier (Joseph Bodin de)
Compositeur français (Thionville 1689 – Roissy-en-Brie 1755).
Après avoir passé les vingt-cinq premières années de sa vie en Lorraine, où il rencontra H. Desmarest, alors surintendant de la musique du duc Léopold, il effectua plusieurs séjours à Perpignan. Quatre ans plus tard, il commença à éditer ses œuvres à Paris, où il poursuivit sa carrière de compositeur.
Ses compositions s'inscrivirent parfois dans la tradition de la musique française lorsqu'il écrivit des opéras comme Daphnis et Chloé (1747), sa sonate pour 2 flûtes et sans basse ou ses cantates, genre auquel il s'efforça toutefois d'apporter un renouveau, notamment dans Actéon (1732). Il fut aussi l'un des premiers musiciens français à adopter la forme tripartite du concerto italien, quand parurent, en 1727, ses 6 concertos pour 5 flûtes traversières. À cet instrument, il consacra bon nombre de sonates, tout en étant aussi inspiré par la vielle et la musette, pour lesquelles il composa plusieurs pièces qui témoignent du goût, alors très en vogue, pour la bergerie. Il céda aussi à la mode lorsqu'il intercala des noëls populaires dans son motet le plus célèbre, Fugit nox, qui eut le privilège de rester pendant vingt ans au répertoire de la chapelle royale. Par son inspiration, mais aussi par son style gracieux et élégant, Boismortier peut être considéré comme l'un des artistes les plus représentatifs de l'art musical français de la première moitié du XVIIIe siècle.