Hersant (Philippe)
Compositeur français (Rome 1948).
Il a été l'élève d'André Jolivet au Conservatoire de Paris, tout en poursuivant des études littéraires, et a obtenu le prix Nadia-Boulanger en 1970. D'abord boursier à la Casa Velázquez à Madrid (1970-1972), il a été ensuite pensionnaire à la villa Médicis à Rome (1978-1980). Parmi ses œuvres, surtout instrumentales, citons Meanderthale pour soprano, récitants, chœur et orchestre d'après James Joyce (1969), Kells, musique symphonique (1970), Étude pour orchestre (1972), Cris et Silences pour flûte seule (1973), Été indien pour orchestre (1973), Austral/Boréal pour 40 guitaristes, 40 chanteurs amateurs, baryton, flûte et 2 percussionnistes (1975), Dolce stile nuovo pour ensemble instrumental et chœur d'hommes (1978), Stances pour orchestre (1978), Sables pour 12 cordes (1979), Spirales pour violoncelle solo (1980) et Mouvement pour piano solo (1980), l'opéra le Château des Carpathes (1992).
Hervé (Florimond Ronger, dit)
Compositeur français (Houdain, Pas-de-Calais, 1825 – Paris 1892).
Contemporain et rival d'Offenbach, qu'il précède de quelques années en tant que créateur de l'opérette moderne, il est, comme lui, directeur de théâtre (les Folies-Nouvelles) mais, en outre, organiste, librettiste, décorateur et interprète de ses propres œuvres. À vingt-deux ans, il tient les orgues de Saint-Eustache le matin et fait le pitre sur les planches de divers bouis-bouis le soir. Cette double vie lui inspirera le personnage de Célestin Floridor dans sa célèbre Mam'zelle Nitouche (1883), personnage qu'il jouera d'ailleurs lui-même. Jusqu'en 1867, il produit d'innombrables petites pièces loufoques, fertiles en parodies et en allusions à l'actualité. Puis c'est sa « trilogie », composée de l'Œil crevé (1867), de Chilpéric (1868) et du Petit Faust (1869), plaisante charge du Faust de Gounod, qui vient justement d'entrer à l'Opéra. Hervé a également le mérite, en tant qu'entrepreneur de spectacles, d'avoir révélé Offenbach en 1855 (Oyayaïe ou la Reine des îles) et Léo Delibes en 1856 (Deux Sous de charbon).
Herz (Henri)
Compositeur, pianiste et facteur de pianos français d'origine allemande (Vienne 1803 – Paris 1888).
Élève de Hünter l'Aîné à Coblence, puis de Pradher et Reicha au Conservatoire de Paris (1816), encouragé par Moscheles, il mena jusque vers 1835 une très brillante carrière de pianiste et de compositeur de pièces pour piano, aujourd'hui tombées dans l'oubli. Fondateur de sa propre fabrique de pianos, il entreprit, pour la renflouer, une grande tournée de concerts en Amérique du Nord et en Amérique du Sud (1845-1851), et, à son retour, il fit de sa fabrique une des toutes premières de la capitale française, perfectionnant notamment la mécanique à répétition avec double échappement, créée par Érard. Professeur de piano au Conservatoire de Paris de 1842 à 1874, il a laissé une Méthode complète de piano (op. 100) et publié Mes voyages en Amérique (Paris, 1866).
Herzogenberg (Heinrichvon)
Compositeur autrichien (Graz 1843 – Wiesbaden 1900).
Il étudia au conservatoire de Vienne et s'installa en 1872 à Leipzig, où il joua un rôle important dans la renaissance de Bach. À partir de 1885, il enseigna à Berlin. Il composa notamment de la musique religieuse (son domaine d'élection), deux symphonies, des œuvres de chambre. Son épouse Elisabeth (1842-1892) fut une pianiste très appréciée de Brahms.
Hespos (Hans Joachim)
Compositeur allemand (Emden 1938).
Autodidacte, il obtint en 1967 le prix de composition de la fondation Gaudeamus et en 1968 celui de la fondation Royaumont, et il résida en 1972-73 à la villa Massimo à Rome, l'équivalent allemand de la villa Médicis. Dans un style heurté et gestuel issu de l'expressionnisme de Schönberg, mais très personnel et rebelle à tout esprit de système, il a écrit une cinquantaine d'œuvres, dont Blackout pour orchestre de 21 musiciens (1972), Mouvements-2 pour orchestre de 65 musiciens (1974), Pleuk pour 30 instruments à vent et 1 contrebasse (1975), CHE pour grand orchestre de 96 musiciens (1975), Das triadische Ballet, musique pour orchestre pour l'ouvrage du même nom d'Oskar Schlemmer (1976-77), Itzo-hux, opéra satirique (1980-81), Ohrenatmer, happening scénique (1981), Seilthanz, aventure scénique (Barcelone, 1982), Za'Klani, pièce de théâtre musical (1985) et Esquisses-Itinéraires (créé à Paris en 1985).
Hess (Dame Myra)
Pianiste anglaise (Londres 1890 – id. 1965).
Elle étudie à la Guildhall School of Music de Londres (avec J. Pascal et O. Morgan), puis à la Royal Academy of Music (avec Tobias Matthay). À dix-sept ans, elle donne son premier concert au Queen's Hall, interprétant le 4e concerto en sol majeur de Beethoven sous la direction de sir Thomas Beecham. Elle se produit ensuite en Europe et, à partir de 1922, aux États-Unis et au Canada. Ses interprétations des sonates de Scarlatti, du Clavier bien tempéré de Bach, des concertos de Mozart et de celui de Schumann ainsi que des œuvres de compositeurs anglais contemporains ont été particulièrement appréciées. Sa transcription du choral Jésus que ma joie demeure (Bach) reste un morceau favori des pianistes.
Hess (Willy)
Musicologue et compositeur suisse (Winterthur 1906 – id. 1997).
Il a fait ses études à Zurich et à Berlin, et il a été bassoniste dans l'orchestre de Winterthur de 1942 à 1971. Comme musicologue, il s'est surtout consacré à Beethoven, sur qui il a écrit plus de quatre cents articles, et en particulier à ses œuvres les moins connues ou même tout à fait inconnues. Il a dressé un Verzeichnis der nicht in der Gesamtausgabe veröffentlichten Werke Ludwig van Beethovens (catalogue des œuvres de Ludwig van Beethoven non publiées dans l'édition complète, Wiesbaden, 1957) et publié de 1959 à 1971 quatorze volumes de suppléments à l'édition complète.
hétérophonie (grec ; « voix différentes »)
Dans la musique grecque antique, ce terme désignait toute espèce de polyphonie. Repris au début du XXe siècle par l'ethnomusicologie, il s'applique dans cette discipline à une manière spéciale, consciente ou non, de pratiquer la musique à plusieurs parties en exécutant ensemble la même mélodie, pourvue dans certaines voix de variantes ou d'ornementations que ne font pas les autres.