Dictionnaire de la Musique 2005Éd. 2005
C

console

Bâti ou meuble contenant tous les organes de commande d'exécution d'un orgue : claviers et pédalier, jeux et combinaisons, accouplements et tirasses, pédales d'expression, etc.

Dans l'orgue classique, la console est le plus souvent encastrée dans le corps du grand buffet, l'organiste tournant le dos à la nef ; on la dit alors « en fenêtre ». La facture romantique en fait un meuble séparé, que l'adoption de la technique de transmission électrique va pouvoir rendre indépendante et même mobile, particulièrement dans le cas des orgues de salles de concert.

consonance

Se dit d'un intervalle qui est, en une situation socioculturelle donnée, ressenti comme agréable à l'oreille. Au Moyen Âge, les consonances étaient la quarte, la quinte et l'octave. À partir de la Renaissance, la quarte devint une dissonance, et les consonances furent dites soit « parfaites » (octave et quinte), soit « imparfaites » (tierce et sixte). Pour des raisons de formalisme pédagogique, cette dernière notion est encore utilisée de nos jours, bien que de nombreux autres intervalles soient jugés agréables à l'oreille.

consort (lat. consortium, « réunion »)

Mot anglais, souvent employé en Grande-Bretagne pour désigner un groupement musical d'exécutants, de chanteurs ou d'instrumentistes.

Dans ce dernier cas, on distinguait, aux XVIe et XVIIe siècles, le whole consort (« consort complet »), formé d'une seule famille d'instruments homogènes ­ par exemple, des flûtes à bec ­, et le broken consort (« consort brisé ») mélangeant plusieurs familles d'instruments, par exemple bois et cordes.

Constant (Marius)

Compositeur et chef d'orchestre français (Bucarest, Roumanie, 1925 – Ivry-sur-Seine 2004).

Ses études, entreprises à Bucarest, où il obtint le prix G. Enesco (1943), furent poursuivies au Conservatoire national supérieur de musique de Paris (1945-1949), et pour la direction d'orchestre à l'École normale de musique. Marius Constant a eu pour maîtres O. Messiaen, T. Aubin, N. Boulanger, J. Fournet et A. Honegger. Prix Italia en 1952 pour le ballet le Joueur de flûte, il a été directeur musical de la chaîne modulation de fréquence de l'O. R. T. F. (1953), puis directeur musical des Ballets de Paris de Roland Petit (1956-1966), avant d'être de nouveau investi de responsabilités importantes à l'O. R. T. F. (1963-1967). Il fut ensuite nommé directeur de la musique du ballet de l'Opéra de Paris (1973-1978), et depuis 1978 il est professeur de la nouvelle classe d'orchestration et d'instrumentation du Conservatoire de Paris. En 1963, il a fondé l'ensemble instrumental Ars nova, une des principales formations françaises spécialisées dans la musique contemporaine, et, en 1968, a reçu le grand prix national de la musique.

   Ses premières œuvres eurent pour titres Haut-Voltage, ballet pour Maurice Béjart (1956), Contrepointe (1957) et Cyrano de Bergerac (1959), ballets pour Roland Petit. Mais ce ne fut qu'avec les Vingt-Quatre Préludes pour orchestre, créés sous la direction de Leonard Bernstein en 1959, qu'il s'imposa vraiment. Contrairement à bien des compositeurs de sa génération, Constant n'a jamais adopté le système sériel. Il s'est en revanche attaché aux problèmes de timbre et de forme, dans les Vingt-Quatre Préludes mais aussi dans Turner (1961), trois essais pour orchestre mettant en jeu quarante solistes instrumentaux et visant à « interpréter l'inspiration » du grand peintre anglais. Il s'est orienté également vers l'aléatoire et l'improvisation, en particulier avec les Chants de Maldoror, pour récitant, chorégraphe-chef d'orchestre, 23 musiciens « improvisateurs » ­ choisissant le moment et le contenu de leurs interventions en fonction de ce que leur inspirent le récitant et à travers lui Lautréamont ­ et 10 violoncellistes (1962). La même recherche inspire Winds, pour 6 bois, 7 cuivres et contrebasse (1968), ouvrage de caractère plus abstrait au cours duquel les interprètes utilisent, à l'occasion, d'autres instruments à vent à fonction habituellement non musicale (flûtes à coulisse, sirènes à bouche), et Traits (Cadavres exquis), improvisation collective (1969) suivie plus tard de Traits, du genre « théâtre musical » (1975).

   On doit encore à Marius Constant, pour la scène, le Souper et la Serrure, d'après J. Tardieu (1969), et le Jeu de sainte Agnès, cérémonial d'église parlé et chanté en provençal ancien (1974) ; Par le feu, pour soprano dramatique et orchestre (1968) ; comme ballets, Rain (1960) et le Violon (1962), pour Roland Petit, Ponant 19 (1964), Éloge de la folie (1966), Paradis perdu (1966), Candide, pour clavecin et orchestre (1970), mimodrame d'après Voltaire créé à l'Opéra de Hambourg et faisant coexister musicalement deux discours parallèles ­ celui du clavecin jouant la Triomphante du 10e ordre de F. Couperin et celui de l'orchestre ­, Septentrion « saltavit et placuit », avec éléments de jazz et de free-jazz (1975), et Nana, pour Roland Petit (1976) ; et, parmi une abondante production instrumentale, Chaconne et marche militaire (1968), Moulin à prière, pour deux clavecins (1969), Quatorze Stations, pour un percussionniste solo et six instruments (1970), Strings, pour clavecin et douze cordes (1972), Silete, pour clavecin (1973), Faciebat anno 1973, pour 24 violons et orchestre (1973), Psyché, pour deux pianos et percussion (1975), Stress, pour trio de jazz, piano soliste, quintette de cuivres et percussion (1977), Concerto « Gli elementi », pour trombone et orchestre (1977), Symphonie, pour instruments à vent (1978), Concertante, pour saxophone alto et orchestre (1978), Neuf Pièces, pour flûte et piano (1978), Harpalycée, pour harpe ou harpe et quintette à cordes (1979), Alléluias, pour trompette et orgue (1980), Nana-Symphonie, pour grand orchestre (1980), Cent Trois Regards dans l'eau, concerto pour violon et orchestre (1981), D'une élégie slave, pour guitare (1981), la Tragédie de Carmen (1981), l'oratorio Des droits de l'homme (1989), un Quatuor à cordes (1990), Impressions de Pelléas d'après Debussy (1992).