Guschlbauer (Theodor)
Chef d'orchestre autrichien (Vienne 1939).
Il suit des cours de piano et de violoncelle avant de faire son apprentissage de chef d'orchestre auprès de Hans Swaroowsky. Il étudie ensuite avec Karajan. Ses premiers engagements le placent à la Wiener Volksoper et au Landestheater de Salzbourg. En 1969, il devient directeur de la musique à l'Opéra de Lyon, et en 1975 directeur général de la musique à Linz. En 1983, il prend la direction musicale et artistique de l'Orchestre philharmonique de Strasbourg. Il a été également chef invité des Opéras de Vienne et de Hambourg. En 1988, la Fondation Goethe de Bâle lui a décerné le prix Mozart.
Gut (Serge)
Musicologue et compositeur français d'origine suisse (Bâle 1927).
Élève de Simone Plé-Caussade et de Messiaen, il a obtenu un doctorat d'université sur la musique médiévale en 1967 et un doctorat d'État sur Liszt en 1972 ; de 1983 à 1990, il a dirigé l'UER de musicologie à Paris-IV. Président depuis 1976 de la commission scientifique du Centre européen Liszt d'Eisenstadt, il a publié notamment la Musique de chambre en France de 1870 à 1918 (1978, avec Danièle Pistone), le Groupe Jeune France (1977), Franz Liszt (1989) et Correspondance Liszt-d'Agoult (1993).
Gutman (Natalia)
Violoncelliste russe (Moscou 1942).
Issue d'une famille de musiciens, elle étudie le violoncelle à l'école de musique Gnessiny de Moscou dans la classe de R. Saposhnikov. Après avoir obtenu la médaille d'argent au Concours Tchaïkovski en 1962, elle entre au Conservatoire de Moscou et travaille avec Mstislav Rostropovitch. Elle remporte plusieurs premiers prix dans des concours internationaux (Concours du festival étudiant de Vienne, Concours de musique de chambre de Munich, Concours Dvorak de Prague). Dès lors, elle effectue de nombreuses tournées à travers l'Europe, les États-Unis et le Japon. Dans le répertoire de musique de chambre, elle se produit avec Elisso Virsaladzé, Youri Bashmet et, depuis 1982, Sviatoslav Richter. Elle porte un grand intérêt à la musique contemporaine et joue en concert des œuvres de Goubaïdoulina, Vieru, Denisov et Schnittke, qui a écrit pour elle un concerto.
Guyonnet (Jacques)
Compositeur, chef d'orchestre et pédagogue suisse (Genève 1933).
Il a étudié la composition et la direction d'orchestre au conservatoire de Genève, travaillé avec Pierre Boulez (1959-1964) et suivi les cours de Darmstadt (1958-1960). Il a fondé à Genève un studio de musique électronique ainsi que l'association de concerts Studio de musique contemporaine (1959), et il a donné dans le monde entier de très nombreux concerts. Il enseigne, depuis 1967, la composition au conservatoire de Genève. Il a créé un séminaire de composition au sein du Studio de musique contemporaine (1974) et s'est vu confier une chaire de composition à l'École supérieure de musique de Zurich (1975). Il a compté parmi ses élèves Hugues Dufourt. Il a été président de la Société internationale de musique contemporaine (S. I. M. C.) de 1976 à 1978, puis de 1979 à 1981.
Parti des courants postweberniens, il s'est ensuite particulièrement intéressé aux problèmes de forme. On lui doit notamment : Polyphonies I, II et III pour diverses combinaisons instrumentales (1959-1962) ; Monades I pour ensemble instrumental (1958), II (1960) et III (1961) pour orchestre ; En trois éclats ! ! pour piano et orchestre de chambre (1964) ; The Approach to the Hidden Man I pour ensemble instrumental et II pour mezzo-soprano, orchestre de chambre et sons électroniques ad libitum, d'après H. Michaux (1967) ; Chronicles, pièce de chaos pour piano (1969-1970) ; le Chant remémoré pour quatuor vocal et orchestre (1972) ; les Enfants du désert pour orchestre à cordes (1974) ; Lucifer Photophore I, bande vidéo couleurs (1974) ; Lucifer Photophore II, 5 pièces pour orchestre de chambre, commande de Paul Sacher (1975) ; Zornagore pour orchestre et récitant, textes de Michel Butor (1976) ; Immémoriales pour piano et sons électroniques (1976) ; les Profondeurs de la Terre pour orchestre (1977) ; les Dernières Demeures pour orchestre (1979) ; Schönberg et son double, imaginaire musical pour un acteur et l'opus 9 de Schönberg (1980-81) ; Electric Sorcerers, esquisses pour un rock opéra (1980-81).
gymel
Genre ancien de polyphonie propre à la Grande-Bretagne (XIe-XIIe s.), analogue à l'organum parallèle pratiqué sur le continent, mais qui en diffère par l'usage fréquent et parfois exclusif de la tierce, alors que l'organum était fondé sur l'octave, la quinte et la quarte.
Si les rares gymels conservés utilisent effectivement les suites de tierces au milieu des phrases, la plupart prennent quand même leurs intonations et leurs repos cadenciels sur la consonance de quinte à vide de la même manière que l'organum continental. En s'adjoignant une troisième voix, le gymel a donné naissance au faux-bourdon.
Gyrowetz (Adalbert)
ou Jirovec Vojcěch
Compositeur tchèque (Budweis [Budejovice], 1763 – Vienne, 1850).
Il arriva vers 1785 à Vienne, où il fit la connaissance de Mozart et de Haydn, puis séjourna en Italie, à Paris (il y fut le témoin des événements d'octobre 1789 et y eut la surprise de voir une de ses symphonies imprimées sous le nom de Haydn) et à Londres (il y participa en 1791-92 aux mêmes concerts que Haydn). Il fut, de 1804 à 1831, compositeur et maître de chapelle du théâtre de la cour de Vienne, ville où, ayant survécu à son époque, il mourut dans la misère après avoir donné son dernier concert en 1844 et publié en 1848 une intéressante autobiographie (rééd. Leipzig, 1915). Ses premières œuvres sont surtout instrumentales (symphonies, quatuors), les dernières en grande majorité pour la scène : ballets, chœurs, opéras : Agnès Sorel (1806), Der Augenarzt (« l'Oculiste », 1811), Robert oder die Prüfung (« Robert ou la Mise à l'épreuve », 1815). L'Abschiedslied (« Chant d'adieu »), qu'on crut longtemps avoir été composé par Haydn lors de son premier départ pour Londres en 1790, est en réalité de lui.