Dictionnaire de la Musique 2005Éd. 2005
P

pont

Désigne, dans l'analyse traditionnelle, la section de transition reliant le premier au second thème dans l'exposition d'un mouvement de forme sonate. Il permet, le plus souvent, de moduler de la tonique, ton du premier thème, à la dominante, ton du second thème.

Poot (Marcel)

Compositeur belge (Vilvorde, près de Bruxelles, 1901 – Bruxelles 1988).

Il fit ses études aux conservatoires de Bruxelles (Lunssens, de Greef) et d'Anvers (Mortelmans), puis avec Paul Gilson et Paul Dukas. Professeur à l'Académie de musique de Vilvorde, puis au conservatoire de Bruxelles (contrepoint), il fonda avec Paul Gilson la Revue musicale belge en 1925, appartint au groupe des Synthétistes, et devint directeur du conservatoire de Bruxelles en 1949.

   Son langage, traditionnel et généralement tonal, ignore les problèmes qui dépassent celui de la polytonalité, mais sert une expression toujours directe, vivante, souvent pleine d'humour et d'un lyrisme profondément humain. Son œuvre la plus célèbre est l'Ouverture joyeuse (1934).

pop music

Ensemble des musiques apparues au début des années 60 en Grande-Bretagne, puis aux États-Unis, dérivées du rock and roll, du blues noir, du folk song et de la musique country, et enrichies d'influences diverses (musiques classique, électronique, indienne, etc.).

L'expression « pop music » désigne d'abord aux États-Unis toutes les musiques commerciales et massivement diffusées par les radios, c'est-à-dire aussi bien la chanson de variétés (le cha-cha-cha, le rock and roll d'Elvis Presley) que la simple musique d'ambiance. Avec l'arrivée, en 1962, des Beatles et l'explosion du rock anglais, le mot « pop » va peu à peu, surtout en France, ne plus dénommer que ce que l'on appelait « rock » aux États-Unis, à savoir une branche précise de la « popular music » : la musique rythmée et électrique dans laquelle va se reconnaître, dans le monde entier, toute une génération de jeunes. Ce formidable phénomène musical, qui trouvera son apothéose lors des rassemblements géants de Woodstock (1969 aux États-Unis) et de l'île de Wight (1970 en Angleterre), se double d'un phénomène social et politique. Au départ simple mode (la mode vestimentaire Beatles), le mouvement pop va vite se confondre avec le grand mouvement de contestation radicale qui agite la jeunesse, dans les années 60. Les grandes stars de la pop music sont avant tout des groupes (Beatles, Rolling Stones, Who, Animals, Pink Floyd, Byrds, Beach Boys, Jefferson Airplane, Doors, le Crosby, Stills, Nash and Young, le Grateful Dead), deux « pop stars » faisant exception à la règle : Bob Dylan et Jimi Hendrix.

   Au début des années 70, le terme « pop music », trop vague et impropre à rendre compte de la totalité de la musique populaire anglo-saxonne, issue du rock and roll, sera remplacé par le terme américain de « rock music » ou simplement de « rock ».

   Au début des années 80, le mot « pop » désigne une branche précise de la « rock music », façonnée pour les radios et les hit-parades. Cette variante douce du rock se caractérise par des rythmes simples, des refrains accrocheurs, des arrangements soignés et bien huilés (groupes Blondie et Supertramp).

    

Porpora (Nicola)

Compositeur et pédagogue italien (Naples 1686 – id. 1768).

Entré en 1696 au Conservatorio dei Poveri di Gesù Cristo de Naples, il y resta environ dix ans, puis fit représenter dans la même ville ses opéras Agrippina (1708), Flavio Anicio Olibrio (1711) et Basilio re d'oriente (1713). Il fut, à cette époque, maître de chapelle de l'ambassadeur du Portugal et du prince de Hesse-Darmstadt, général de l'armée autrichienne qui occupait la ville. En 1714 fut donné à Vienne Arianna e Teseo. Porpora s'imposa alors comme un remarquable professeur de chant, n'ayant pas son pareil pour déceler les possibilités d'une voix et l'amener au plus haut degré de perfection. De 1715 à 1721, il enseigna cette matière au Conservatorio di S. Onofrio de Naples. Il compta alors parmi ses élèves les deux futurs castrats Farinelli et Caffarelli, ainsi que le compositeur Hasse. En 1733, après quelques années à Venise, il se rendit à Londres, où il dirigea l'Opera of the Nobility, qui s'opposait à l'influence de Haendel, et donna, notamment, Arianna in Nasso (1733). Il quitta l'Angleterre en 1736 pour Venise, puis Naples (1739). Il séjourna à Dresde de 1747 à 1751, puis de la fin de 1752 ou du début de 1753 à Vienne, où il eut comme élève le jeune Haydn. En 1760, il était de nouveau à Naples, où, après avoir repris quelque temps ses anciennes fonctions au Conservatorio di S. Maria di Loreto, il mourut dans la misère. Il écrivit quelques œuvres instrumentales, mais l'essentiel de sa production relève du domaine vocal (opéras, cantates profanes, oratorios, ouvrages sacrés divers). Beaucoup de ses œuvres ont disparu. Sa connaissance de la voix lui servit énormément dans ses opéras, mais ceux-ci, en contrepartie, mettent parfois l'accent sur la virtuosité au détriment de la substance musicale.

port de voix

1. Synonyme d'appoggiature pour de nombreux auteurs français des XVIIe et XVIIIe siècles. Utilisé dans la musique vocale et instrumentale baroque, il était le plus souvent ascendant, par opposition à l'appoggiature descendante, appelée coulement (J. Hotteterre) ou cheute (C. Dieupart).

   L'appoggiature étant très souvent suivie d'un mordant, le port de voix a fini par désigner l'ensemble « appoggiature-mordant » (Fr. Couperin), bien qu'on trouve parfois l'expression « port-de-voix et pincé » (Dandrieu).

2. De nos jours, synonyme de portamento. Il consiste à glisser légèrement d'un son à un autre, sans qu'il soit possible de distinguer les sons intermédiaires. Employé surtout en musique vocale, on le rencontre également appliqué à certains instruments (violon, trombone, etc.). Son abus est souvent d'un très mauvais effet.

Portal (Michel)

Clarinettiste français (Bayonne 1935).

Après avoir obtenu en 1959 un 1er Prix de clarinette au Conservatoire de Paris, il est lauréat des Concours de Genève (1963) et de Budapest (1965) et travaille la direction d'orchestre avec Pierre Dervaux. Son activité mêle d'emblée le classique et le jazz. Il porte également un intérêt croissant à la musique contemporaine, participant à de nombreux festivals et concerts (Donaueschingen, Royan, Venise, etc.). Avec Carlos Roque-Alsina, Jean-Pierre Drouet et Vinko Globokar, il fonde le New Phonic Art. Ouvert à toutes les formes d'expression musicale, il compose des musiques de film et de scène. Son itinéraire est celui d'un musicien complet, jazzman, musicien classique et grand connaisseur de la musique de son temps.