dictionnaire
Il existe trois types de dictionnaires musicaux de base : biographique, technique et encyclopédique, auxquels s'ajoutent divers dictionnaires spécialisés : dictionnaire des interprètes, de l'opéra, des instruments, de la musique contemporaine, du jazz, etc.
L'un des premiers dictionnaires qui nous soient parvenus est le Terminorum musicae diffinitorium de Johannes Tinctoris (1475). Toutefois, ce n'est qu'à partir du XVIIIe siècle que les dictionnaires musicaux ont réellement commencé à avoir cours. Leur multiplication et leur perfectionnement ont naturellement suivi, aux XIXe et XXe siècles, le développement social de la pratique et de l'enseignement musical, et, surtout, celui de la musicologie.
En France, le premier dictionnaire en date est celui de Sébastien de Brossard (1703). En 1749, la rédaction des articles musicaux pour l'Encyclopédie fut confiée à J.-J. Rousseau, qui publia plus tard son propre Dictionnaire de la musique (1767). En Allemagne, les deux principaux dictionnaires du XVIIIe siècle sont le Musikalisches Lexicon de Johann Gottfried Walther (encyclopédique, Leipzig, 1732), et le Historisch-biographisches Lexicon der Tonkünstler de Ernst Ludwig Gerber (biographique, 2 vol., Leipzig, 1790-1792).
Dans la première moitié du XIXe siècle, citons, en France, le Dictionnaire historique des musiciens de Choron et Fayolle (2 vol., Paris, 1810-11) et, en Allemagne, l'Encyclopädie des gesamten musikalischen Wissenschaft (6 vol., 1835-1838, supplément 1841-42). Publiés à Bruxelles (1837-1844), puis à Paris (2e éd., 1860-1865), les 8 volumes de la Biographie universelle des musiciens, du musicologue belge Fétis (supplément par A. Pougin, 2 vol., Paris 1879-1881), constituent le premier ouvrage de cette envergure, malheureusement entaché de nombreuses erreurs. En Allemagne, Hugo Riemann publie le Riemann Lexikon (2 vol., Leipzig, 1882), modèle de concision et de précision, qui a fait l'objet de nombreuses rééditions et de remises à jour (la plus récente : 3 vol., Mayence, 1967, 1972, 1975). Vers la même époque paraît, en Angleterre, le Groves Dictionary of Music and Musicians (4 vol., Londres, 1878-1889), lui aussi augmenté et réédité de nombreuses fois (dernière édition, 20 vol., 1980). Ces deux dictionnaires constituent, dans leur ensemble, la base de la méthode et des connaissances musicologiques du XXe siècle.
Les premières années du siècle voient paraître le Universal Handbuch der Musikliteratur de Pazdirek (14 vol., 1904-1910), catalogue exhaustif de toute la musique disponible en édition à ce moment-là. En France, A. Lavignac et L. de La Laurencie supervisent la constitution de la monumentale Encyclopédie de la musique en 11 volumes (5 vol. historiques, 6 vol. techniques, Paris, 1921-1931), réunissant de vastes articles de fond rédigés par les plus grands musicologues de l'époque. Si la partie historique en a quelque peu vieilli de nos jours, la partie technique continue à faire référence.
Mais le dictionnaire encyclopédique le plus complet reste Die Musik in Geschichte und Gegenwart (MGG), édité sous la direction de Friedrich Blume, puis de Ruth Blume (14 vol., Kassel et Bâle, 1949-1968 ; supplément, 2 vol., 1973-1979), illustré de nombreux exemples musicaux, de reproductions de manuscrits et d'une abondante iconographie.
La musicologie italienne est représentée par deux ouvrages de base : Enciclopedia della musica Ricordi (4 vol., Milan, 1963-64) et La Musica (encyclopédie, 4 vol., 1966 ; dictionnaire, 2 vol., 1968-1971) ; celle de l'Espagne, par le Diccionario de la música Labor (2 vol., Barcelone, 1954) ; celle des Pays-Bas par la Algemene Muziek Encyclopedie (5 vol. avec 1 supplément, 1957-1972) ; celle des États-Unis par le Baker's Dictionary (New York, 1900 ; dernière réédition, 1978). En France, depuis le milieu du siècle, les trois principaux dictionnaires, prévus pour toucher un public aussi large que possible, sont le Larousse de la musique de N. Dufourcq (2 vol., Paris, 1957), l'Encyclopédie Fasquelle (3 vol., Paris, 1958-1961), le Dictionnaire de la musique (biographique, 2 vol., Paris, 1970 ; rééd. 1979) et Science de la musique (technique, 2 vol., Paris, 1976), ces deux derniers ouvrages de M. Honegger.
En U. R. S. S., après la parution d'un Enzyklopeditchesky Mouzykalny Slovar (dictionnaire, 1 vol., 1966), une Mouzykalnaïa Enzyklopedia est en cours de publication depuis 1973 (4 vol. parus).
On citera enfin le récent Terminorum musicae index septem linguis redactus (1978) donnant la traduction des termes musicaux dans les sept principales langues européennes : allemand, anglais, espagnol, français, italien, hongrois et russe.
Diderot (Denis)
Écrivain français (Langres 1713 – Paris 1784).
Avec d'Alembert, Diderot fut fondateur et rédacteur de l'Encyclopédie (1751-1772). Grand amateur de musique, il se donna la tâche de traiter des instruments et des questions d'ordre esthétique concernant cet art. D'autres ouvrages de Diderot réservent une place à la musique, comme ses Mémoires sur différents sujets de mathématiques (Paris, 1748), en quatre parties, où il traite des problèmes d'acoustique et d'un projet pour la construction d'un orgue mécanique. Dans le Neveu de Rameau (inédit à sa mort), le philosophe attaque le célèbre compositeur en affirmant : « Il n'est pas décidé que ce soit un génie […], qu'il soit question de ses ouvrages dans dix ans. » En 1771, Diderot fit paraître un livre intitulé Leçons de clavecin et principes d'harmonie par M. Bemetzrieden, sous forme de dialogue, dans lequel l'auteur donne des leçons à un élève, son fils. Comme J.-J. Rousseau, Diderot se prononça en faveur de la musique italienne lors de la Querelle des bouffons en 1752, et contre les partisans de l'ancien opéra à la manière de Rameau.
Diemer (Louis)
Pianiste et compositeur français (Paris 1843 – id. 1919).
Élève de Marmontel, auquel il devait succéder en 1888 comme professeur de piano au Conservatoire de Paris, il dut sa renommée à la perfection classique de son jeu. Fondateur de la Société des instruments anciens, il manifesta beaucoup d'intérêt pour la reconstitution de la musique des maîtres du passé. Dans cette optique, il publia une collection intitulée les Clavecinistes français en 4 volumes, ainsi que la première édition moderne des Pièces de clavecin de François Couperin. D'autre part, il forma de nombreux disciples, dont Cortot, Risler et Robert Casadesus. Il est l'auteur de 3 concertos, de musique de chambre, de mélodies et de pièces pour piano.