allemande
Danse d'origine allemande, de tempo modéré, de rythme binaire, qui apparaît au début du XVIe siècle (Danceries de C. Gervaise).
En Angleterre, on la rencontre sous les appellations alman ou almayne dans des titres qui comportent souvent aussi ce qui est probablement une dédicace (Dowland : Sir John Smith's Almayne). L'allemanda se développe également en Italie. À partir du XVIIe siècle, l'allemande remplace la pavane et trouve sa place au début de la suite classique. Sa forme est généralement en deux parties avec reprises, sa mesure est toujours binaire et elle commence par une anacrouse.
Le schéma tonal en est le suivant : tonique/dominante dominante/tonique. C'est dans cette forme que J.-S. Bach fait souvent appel à l'allemande dans ses Suites et Partitas, où il utilise surtout le style français très contrapuntique et formel. Au XIXe siècle, l'expression « à l'allemande » devient synonyme de « danse allemande », c'est-à-dire d'un rythme à 3/4 ou 3/2 ; l'allemande se rapproche alors du Ländler ou de la valse (Beethoven, Schubert).
Allende (Pedro Humberto)
Compositeur chilien (Santiago 1885 – id. 1959).
Il fit ses études musicales à Santiago avec Aurelio Silva. Pédagogue émérite, il exerça une très grande influence sur l'organisation de l'enseignement musical au Chili, et il fut à l'origine de son renouveau. Puisant dans le folklore national, il composa, dans un style traditionnel, une œuvre abondante, qui comprend notamment des tableaux symphoniques (Paisaje chileno, Escenas campesinas chilenas, La voz de las calles), plusieurs concertos, un quatuor à cordes, des pièces pour piano et des pièces vocales.
all'ottava (ital. ; « à l'octave »)
Procédé qui permet d'écrire des notes situées au-dessus ou au-dessous de la portée, sans employer de lignes supplémentaires ; il est désigné dans les partitions par l'abréviation 8va. Cette abréviation est inscrite au-dessous des notes lorsqu'on doit descendre d'une octave, au-dessus si l'on doit exécuter les notes à l'octave supérieure.
On peut également placer une ligne en pointillés en dessous (notes correspondantes jouées à l'octave inférieure) ou au-dessus (à l'octave supérieure) de la portée.
Almeida (Antoniode)
Chef d'orchestre français, né de parents portugais et américain (Paris 1928).
Il commence ses études musicales en Argentine avec Ginastera, obtient une bourse pour étudier la physique à l'Institut de technologie du Massachusetts, mais choisit la voie de la musique. Il travaille aux États-Unis auprès de Hindemith (1949), Koussevitski (1949-50) et George Szell (1953) et, après une période consacrée à l'enseignement, aborde la carrière de chef d'orchestre. Directeur de l'orchestre de la radio portugaise de 1956 à 1960, il poursuit ensuite une carrière internationale. Il a été directeur de la musique de la ville de Nice et est depuis 1993 directeur musical de l'Orchestre symphonique de Moscou, fondé en 1989. Antonio de Almeida se livre aussi à des travaux de musicologie. Il a travaillé à une édition complète des symphonies de Boccherini (Vienne, 1969 et suiv.) et à un catalogue thématique des œuvres d'Offenbach.
Almeida (Francisco Antonio de)
Compositeur et organiste portugais (1re moitié du XVIIIe s.).
Sa vie reste mal connue. Il fut l'un des premiers boursiers envoyés par le roi Jean V à Rome, où il séjourna de 1722 à 1726 environ, et il fut peut-être l'élève d'Alessandro Scarlatti. Plusieurs de ses oratorios y furent exécutés. De retour à Lisbonne, il fut maître de chapelle à la Cour jusqu'en 1752. Ses œuvres religieuses comme ses opéras marquent l'abandon, au Portugal, des influences espagnole et flamande au bénéfice du style italien. La Pazienza di Socrate (1733) fut le premier opéra portugais écrit à la manière italienne. Le seul des ouvrages lyriques d'Almeida à avoir été conservé entièrement, La Spinalba o vero il Vecchio Muto (1739), a connu à notre époque des représentations qui ont soulevé un intérêt certain.
Almuro (André)
Compositeur français (Paris 1927).
Producteur d'émissions radiophoniques, spécialisé dans l'utilisation des moyens électroacoustiques, passionné par la poésie et le surréalisme, il a composé dans son studio personnel un grand nombre de pièces pour bande magnétique (Ambitus, Va-et-vient, Phonolithe, Mantra, etc.) et d'« opéras » électroacoustiques où il recherche un climat cérémoniel de magie et d'incantation, avec ou sans le support d'un texte.
Alpaerts (Flor)
Compositeur belge (Anvers 1876 – id. 1954).
Il fit ses études avec Jan Blockx au conservatoire d'Anvers, où il devint ensuite professeur de théorie, contrepoint et fugue (1903), puis directeur (1933-1941). Il supervisa l'édition des œuvres de Peter Benoît. En tant que compositeur, il peut être considéré, avec son poème symphonique Pallieter, comme l'un des premiers impressionnistes belges, quoique l'influence de Paul Gilson et de Richard Strauss l'ait conduit à une expression qui doit encore beaucoup au postromantisme. Alpaerts a composé des œuvres pour orchestre (poèmes symphoniques, pièces concertantes, musiques de scène), de la musique de chambre, des mélodies et un opéra, Shylock.
Alphonse X le Sage
Roi de Castille et de León, empereur germanique, législateur, guerrier, mathématicien, astronome, historien, poète et compositeur espagnol (Tolède 1221 - Séville 1284).
Imprégné de culture islamique, il redonna de l'éclat à l'université de Salamanque, où fut introduit l'enseignement de la polyphonie. Il s'y entoura des poètes et des musiciens les plus brillants de son temps chrétiens, arabes, juifs , ainsi que de baladins mauresques. En collaboration avec ceux-ci, il écrivit plus de 400 cantigas, presque toutes consacrées à la louange de la Vierge. Il mourut, dit-on, du chagrin d'avoir à lutter contre son fils Sanche, qui s'était emparé du trône en 1282.
Pièces destinées au répertoire des fêtes liturgiques et des célébrations populaires, Las Cantigas de Santa María réalisent une synthèse magistrale de l'art des troubadours et des trouvères, s'inspirant notamment des Miracles de Gautier de Coincy, des liturgies et des déchants populaires de l'époque wisigothique, des hymnes d'origine orientale et de certaines danses médiévales.
Écrites en dialecte galicien, elles reprennent le schéma des virelais, des rondeaux et des laudes. Elles ont une importance capitale pour l'histoire de la musique, car elles sont conservées avec une notation.