Austin (Larry D.)
Compositeur américain (Duncan, Oklahoma, 1930).
Après ses études, il enseigne à l'université de Californie à Davis. Intéressé par le jazz moderne, il cherche d'abord à en étendre les possibilités, puis, ayant fondé le New Music Ensemble, il opte pour une « musique ouverte », plus ou moins libre dans une rythmique non métrique. Ses recherches se portent enfin vers l'union de la « musique ouverte », de la technologie moderne et des ressources théâtrales. Ainsi réalise-t-il un certain nombre d'œuvres dites « theatrical pieces in open style » comme The maze, Bass ou The magicians (pour enfants, sons vivants et électroniques, lumière noire, diapositives et film), qu'il présente lui-même non comme pièces de musique, mais comme « objets de temps ». À partir de 1967, il a édité Source, publication de musique d'avant-garde.
Australie (vie musicale en)
Dès 1834, la Société philharmonique de Sydney donnait son premier concert, et le premier opéra (Clari de Henry Bishop) y était représenté. Débarquant de Londres, des pédagogues, des instrumentistes et le compositeur Issac Nathan furent à l'origine de la constitution de chorales et du développement de l'enseignement des instruments. De très bonne heure, l'Australie compta d'excellents organistes. À Melbourne, les premiers opéras (le Barbier de Séville et la Somnambule) furent représentés en 1843 et une société philharmonique se constitua dix ans plus tard. Adélaïde, qui possédait un théâtre depuis 1838, fut la première ville à avoir un collège de musique (1883) et une chaire de musique à l'université (1898). Professeurs britanniques et troupes d'opéra italien visitant Sydney, Melbourne, Adélaïde, parfois Brisbane ou Canberra, assurèrent pendant longtemps la totalité de l'activité musicale. En 1888, un orchestre réunit pour la première fois des musiciens professionnels formés pour la plupart en Allemagne ou en Angleterre, tout comme les chanteurs dont l'Australie pouvait déjà s'enorgueillir ; c'est à Paris, toutefois, que la célèbre Nellie Melba (1861-1931) fit l'essentiel de ses études vocales.
Au XXe siècle, l'Australie rattrapa le retard auquel l'avait condamnée son isolement. Des écoles et conservatoires furent créés dans toutes les grandes villes, et le premier orchestre d'État constitué sur des bases permanentes naquit en 1919. La fondation de l'Australian Performing Rights Association, qui commissionne musiciens et compositeurs (1925), d'un Conseil national d'association musicale (1932), de la Guilde des compositeurs (1935) atteste ces progrès, favorisés par le développement de la radio. Des compositeurs s'efforcèrent de créer une école australienne en exploitant l'héritage venu d'Angleterre : Raymond Hanson, John Antill (le seul à utiliser les sources aborigènes) et surtout Margaret Sutherland (Percy Grainger, né à Melbourne, étant depuis 1914 naturalisé américain).
Une nouvelle période d'expansion débute en 1955. Elle est marquée par la création de nouveaux conservatoires (Canberra, Newcastle, Brisbane, Hobart), de chaires de musique dans les universités (Queensland, Western Australia, Tasmanie, Monash), de sections australiennes de la Société internationale de musique contemporaine, d'un conseil d'encouragement (Commonwealth Assistance to Australian Composers), par l'essor de nouveaux ensembles (Melbourne New Music Ensemble, Musica Nova à Adélaïde, Leonine Consort, etc.) et des festivals (Biennale des arts à Adélaïde, festivals de musique de chambre à Mittagong et à Canberra). Aussi l'école australienne est-elle en plein essor, avec des compositeurs éclectiques, tels Don Banks ou Peter Sculthorpe, néo-impressionnistes comme Richard Meale, post-schönbergiens comme Felix Werder, ou folklorisants comme Georg Dreyfus. Malcolm Williamson ayant été naturalisé anglais, le grand espoir de la musique australienne reste Barry Conyngham, élève de Takemitsu.
Quoique, ayant vu naître, depuis Melba, plusieurs autres chanteurs d'opéra de grande renommée, notamment John Brownlee et Joan Sutherland, l'Australie a longtemps souffert de l'absence de compagnies théâtrales permanentes dans le pays (la première, celle de Perth, date de 1965 seulement) et de scènes d'opéra. Elle a rattrapé son retard dans ce domaine aussi, et le symbole de la vie musicale dans ce pays est devenu la silhouette futuriste du nouvel Opéra de Sydney, en forme de coquille.
authente (gr. ; « qui domine », « principal »)
1. D'abord employé pour désigner trois modes de la musique grecque antique, ce terme sert, dans le système des huit modes ecclésiastiques, à distinguer quatre modes principaux, dits authentes, dont la mélodie se déroule au-dessus de la finale, et quatre autres, dits plagaux. Les quatre modes authentes sont le dorien (sur ré), le phrygien (sur mi), le lydien (sur fa) et le mixolydien (sur sol).
2. L'expression cadence authente est un synonyme peu employé de cadence parfaite.
autrichien (la musique dans le domaine)
Depuis les origines, la musique autrichienne est un des éléments de la musique germanique (v. allemand) et lui consacrer un article à part est dû pour l'essentiel, voire uniquement, à des raisons politico-historiques : cela malgré l'existence en musique, surtout depuis la fin du XVIIIe siècle, d'un courant spécifiquement autrichien. À noter également que, parmi les territoires faisant actuellement partie de l'Autriche, l'un des principaux du point de vue musical, Salzbourg, ne fut rattaché à l'Autriche que par les guerres de Napoléon, et que ce rattachement ne devint définitif qu'en 1816.
Autour de Salzbourg et Vienne
Les deux centres musicaux les plus importants de l'Autriche furent, au début, Salzbourg et Vienne, et ils le sont restés jusqu'à nos jours. À Salzbourg, l'archevêque Arno (785-821) fut un des propagateurs des réformes carolingiennes et la ville entra très tôt en relations musicales étroites avec Saint-Gall et Metz. Les deux notations les plus anciennes qui subsistent Lamentations du monastère de Saint-Florian et Codex millenarius minor du monastère de Kremsmünster datent de la même époque (IXe s.). Comme l'Allemagne, mais un peu plus tard, l'Autriche connut l'art des Minnesänger. Aux alentours de l'an 1200, les Allemands Reinmar von Haguenau et Walther von der Vogelweide (1170-1230) séjournèrent à Vienne à la cour des derniers ducs de Babenberg (Léopold V, Léopold VI, Frédéric II). Quant aux principaux Minnesänger autrichiens, ce furent Heinrich von Türlin, Albrecht von Scharfenberg, Neidhart von Reuenthal, Hugo von Montfort, le moine bénédictin Hermann von Salzburg ou encore le chevalier tyrolien Oswald von Wolkenstein (v. 1377-1445), qui, en disciple de Machaut, fut aussi l'un des premiers, non seulement en Autriche, mais en pays germaniques, à se préoccuper de polyphonie. La première corporation de Meistersinger fondée en Autriche le fut à Schwaz, dans le Tyrol. D'autres suivirent à Steyr et à Wels.
Le développement de la polyphonie
La polyphonie se développa en Autriche à partir de la fin du XVe siècle, grâce notamment au séjour dans les cours de Graz, Innsbruck et Vienne de maîtres franco-flamands. C'est ainsi que J. Brassart fut « cantor principalis » de Frédéric III de Styrie, empereur germanique de 1452 à sa mort. Jusqu'à Lambert de Sayve (1549-1614), natif de Liège et dernier maître de chapelle impérial, on compte par dizaines les compositeurs franco-flamands qui, à titre provisoire ou définitif, vinrent s'établir en Autriche. La période la plus faste fut, à cet égard, le règne du successeur de Frédéric III, Maximilien Ier : à ses cours d'Innsbruck et de Vienne, qui pour la musique surclassaient tout ce que l'Allemagne pouvait offrir de comparable à l'époque, séjournèrent le Franco-Flamand Heinrich Isaac (v. 1450-1527), son élève, le Suisse Ludwig Senfl (v. 1486-1543), l'Allemand Heinrich Finck (v. 1445-1527) et l'Autrichien Paul Hofhai mer (1459-1537), tous de très grands noms. Né à Radstadt, près de Salzbourg, Hofhaimer est considéré comme le premier compositeur autrichien réellement important, en raison notamment de sa position éminente dans l'école d'organistes qui prenait alors en pays germaniques un essor incomparable ailleurs. Il fut organiste à la cour de Maximilien Ier, puis à la cathédrale de Salzbourg. Parmi d'autres musiciens fixés en Autriche au XVIe siècle, citons Arnold von Bruck (1554), d'origine suisse, et surtout le Franco-Flamand Philippe de Monte (1521-1603), qui, de 1568 à sa mort, fut maître de chapelle impérial à Vienne, puis à Prague. Né vers 1440, maître de chapelle à la cathédrale Saint-Étienne, H. Edlerauer a été qualifié de premier polyphoniste viennois. Œuvrèrent également, aux XVe et XVIe siècles, Conradus Celtes (1459-1508), Wolfgang Grefinger (apr. 1515), Petrus Tritonius, originaire de Bozen (Bolzano) dans le Sud-Tyrol, ainsi que pour le luth Hans Judenkönig (v. 1450-1526) et les frères Neusiedler, Hans (v. 1509-1563) et Melchior (1507-1590). Au début du XVIe siècle, J. Winterburger fut le premier grand représentant de l'imprimerie musicale à Vienne.