Dictionnaire de la Musique 2005Éd. 2005
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Becerra-Schmidt (Gustavo)

Compositeur chilien (Temuco 1925).

Il a fait des études à l'université et au conservatoire de Santiago où il a eu pour professeurs Pedro Allende, Domingo Santa-Cruz et Carvajal. Professeur à l'université du Chili depuis 1947, il a été directeur de l'Institut de diffusion musicale (1959-1963) et de la télévision universitaire (1964). D'abord néo-classique à tendance folklorisante son style a évolué vers un modernisme éclectique non dépourvu de fantaisie (dans Juegos. il utilise, avec un piano et une bande enregistrée, des balles de ping-pong et des briques). Il est l'auteur de 3 symphonies, de concertos pour piano et pour guitare, de pièces de musique de chambre, dont 7 quatuors à cordes, de pages vocales (Machu Picchue, oratorio ; Llanto por el Hermano solo) et de compositions obéissant à des formules variées (Responso para José Miguel Carrera pour voix, quintette avec piano et percussion, etc.).

Bechstein (Friedrich Wilhelm Carl)

Facteur de pianos allemand (Gotha 1826 – Berlin 1900).

Après avoir travaillé avec divers facteurs de pianos, allemands ou français, il fonda sa propre maison à Berlin en 1853, puis créa des succursales à Londres, Paris et Saint-Pétersbourg. Les grands pianos de concert Bechstein étaient particulièrement réputés à l'époque romantique. La fabrique fut reprise par ses fils Edwin et Carl.

Beck (Conrad)

Compositeur suisse (Lohn, Schaffhouse, 1901 – Bâle 1989).

Élève de Volkmaar Andreae et de Reinhold Laquai à Zurich, puis de Nadia Boulanger au cours d'un long séjour à Paris (1923-1932), il reçoit également les conseils d'Honegger, Ibert et Roussel. Directeur de la section musicale de Radio-Bâle à partir de 1939, il est l'auteur d'une œuvre importante, dont les caractères, proches de Hindemith et du néoclassicisme jusqu'en 1940, ont évolué ensuite vers un lyrisme plus détendu (jusqu'en 1950), et, plus tard encore, vers une syntaxe claire et sobre.

   Son œuvre unit le souci d'une polyphonie stricte à celui d'une pureté de lignes, d'une simplicité qui se rapproche parfois d'éléments folkloriques. Il est l'auteur de 7 symphonies, 12 concertos, du poème symphonique Innominata, de 4 quatuors et 2 trios à cordes, de sonates pour différents instruments, d'oratorios (Angelus Silesius ; Der Tod zu Basel), de cantates (la Mort d'Œdipe ; Die Sonnenfinsternis), d'un Requiem, etc .

Beck (Franz)

Compositeur allemand (Mannheim 1734 – Bordeaux 1809).

Élève de J. Stamitz, il dut quitter sa ville natale à la suite d'un duel, étudia à Venise avec Galuppi, puis se rendit à Naples et de là en France. En 1757 déjà, on entendit à Paris des symphonies de lui. Il séjourna à Marseille, et, dès 1761, se trouvait à Bordeaux, ville où il fut organiste et chef d'orchestre, et qui devait rester sa résidence principale. En 1783, il fut appelé à Paris pour diriger son Stabat Mater, œuvre longtemps inaccessible (partition en possession privée), mais finalement entendue à Bordeaux en 1996. On lui doit notamment l'opéra la Belle Jardinière (Bordeaux, 1767), le mélodrame l'Île déserte, une musique de scène pour Pandore (Paris, 1789), quelques hymnes révolutionnaires, et, surtout, une trentaine de symphonies dont celles parues en quatre groupes de six, sous les numéros d'opus 1 à 4, de 1758 à 1766, date après laquelle il ne publia plus rien. Ces œuvres subjectives et très intéressantes sur le plan formel font de lui un des plus grands représentants, injustement ignoré, du style de Mannheim.

Beck (Jean Baptiste)

Musicologue alsacien (Guebwiller, Haut-Rhin, 1881 – Philadelphie, États-Unis, 1943).

Docteur en théologie de l'université de Strasbourg, il se fixa, en 1911, aux États-Unis, où il enseigna dans plusieurs universités. Dès 1907, ses travaux portaient sur la lyrique médiévale. Appliquant aux chants de trouvères la doctrine des modes rythmiques échafaudée par les théoriciens du XIIIe siècle, il professa que les rythmes de ces chants dérivent de la métrique des poèmes. Dans ce domaine, ses résultats sont analogues à ceux de Pierre Aubry. On doit à Jean Beck d'excellentes éditions de chants de trouvères et de troubadours : Corpus cantilenarum Medii Aevi (Paris – Philadelphie, 1927-1938).

Becker (John)

Compositeur américain (Henderson 1886 – Wilmette 1961).

Professeur au collège de Nord Texas, puis à Saint-Paul, Lake Forest et Chicago, il écrivit ses premières œuvres (lieder, pièces pour piano) dans un style romantique et impressionniste. Après 1927, sous l'influence de Cowell, Ives, Ruggles et Riegger, dont il dirigeait les œuvres à Saint-Paul, il évolua vers une écriture moins conventionnelle, utilisant une large percussion (dont le piano), recherchant des textures disparates et faisant de sa musique un message de protestation sociale, surtout pendant les années 30. Il est l'auteur d'œuvres symphoniques (The Legend of World War II, 7 symphonies), de concertos pour piano, pour cor, pour 2 flûtes, de musiques de film (Jules César, etc.), d'un opéra, Privilege and Privation, et d'œuvres vocales diverses (Missa symphonica, Psalm of Love, At Dieppe, Moments from the Liturgyn, Four Songs from the Japanese, etc.).

Beckerath (Rudolfvon)

Facteur d'orgues allemand (Munich 1907 – Hambourg 1976).

Son importante manufacture, fondée en 1949 et établie à Hambourg, a restauré des instruments anciens et construit des orgues de style classique, à traction mécanique, en Europe du Nord, aux États-Unis et au Canada.

Beckwith (John)

Compositeur canadien (Victoria, Colombie britannique, 1927).

Il a fait ses études musicales à Toronto avec Alberto Guerrero et à Paris avec Nadia Boulanger. Pédagogue, pianiste et critique musical, établi à Toronto, fidèle à l'esthétique néoclassique et abordant tous les genres, il est l'auteur d'une œuvre abondante comprenant en particulier des partitions pour orchestre, des opéras de chambre (Night blooming Cereus, The Shivaree), une musique de scène (The Killdear, pour piano préparé), de la musique de chambre et un grand nombre de pièces vocales.

Béclard d'Harcourt (Marguerite)

Femme compositeur et musicologue française (Paris 1884 – id. 1964).

Formée à la Schola cantorum, elle composa notamment un drame lyrique (Dierdane, 1941), un ballet (Raïmi ou la Fête du soleil, 1926), Trois Mouvements symphoniques (1932) et des œuvres de musique de chambre où, à l'exemple de son maître Maurice Emmanuel, elle utilisa les ressources du langage modal. Elle orchestra le Mariage de Moussorgski et le Poème du Rhône, œuvre posthume de M. Emmanuel. Elle est connue surtout pour ses travaux sur la musique des Incas et sur la chanson française au Canada.