Sachs (Hans)
Maître chanteur (Nuremberg 1494 – id. 1576).
Après des études à l'École latine de Nuremberg, il commença un apprentissage de cordonnier en 1509. De 1510 à 1516, de nombreux voyages le conduisirent à travers l'Allemagne du Sud et l'Autriche. Il fut parmi les premiers partisans de la Réforme et publia en 1525 des poèmes d'inspiration chrétienne à l'imitation des Psaumes. Son art de maître chanteur illustré par Richard Wagner est révélé par de très nombreux poèmes en vers accentués et par treize mélodies de sa composition. Son œuvre littéraire récits et théâtre dépasse de loin celle de ses contemporains et occupe une place décisive dans l'histoire de la littérature allemande.
sacqueboute (ou sacquebute, saqueboute, saquebute)
Instrument ancien de la famille des cuivres, ainsi appelé en France lors de son apparition au XVe siècle.
Il ne présentait aucune différence fondamentale avec le posaune allemand et le trombone italien, et c'est le terme italien qui a prévalu, au XVIIIe siècle, pour désigner le trombone à coulisse moderne.
sacrée (représentation) (ital. rappresentazione sacra)
Dans le cadre des activités spirituelles de la congrégation de l'Oratoire à Rome, à la fin du XVIe siècle, la représentation sacrée naît de la laude, chant religieux homophone dont la tradition remonte à l'Italie médiévale. « Sous l'influence du mouvement mélodramatique qui devait aboutir à la création de l'opéra primitif, la laude tend à se dramatiser suivant les péripéties du dialogue mis en musique » (Adelmo Damerini). On emprunte alors des sujets à l'Ancien et au Nouveau Testament, tandis que le style monodique et le recitar cantando précipitent l'évolution du genre vers des horizons nouveaux. Cavalieri donne ainsi, en février 1600, la Représentation de l'Âme et du Corps qui admet l'élément scénique et visuel.
À la suite de Cavalieri, l'école romaine, avec Agazzari et Landi, devait continuer à s'illustrer dans la représentation sacrée (qui est en fait un véritable opéra spirituel). Mais, dans le même temps, certains musiciens s'éloignaient de la représentation et de sa dimension scénique pour imaginer l'oratorio. Celui-ci retient l'élément narratif et dramatique, mais se passe de l'aspect visuel et de l'élément représentatif proprement dit, et use d'un texte latin ou italien, avec le personnage essentiel du récitant (le storico, testo ou storia qui deviendra l'évangéliste des Passions de Bach). Aussi bien, c'est l'oratorio qui fera, au siècle suivant, la carrière glorieuse que l'on sait, opposant la monodie et le récitatif qui caractérisent les interventions des personnages solistes aux épisodes choraux qui mettent en scène le personnage collectif de la foule (turba), tandis que la représentation sacrée sera très vite oubliée des compositeurs comme du public.
Sadie (Stanley)
Musicologue anglais (Londres 1930 – Cossington, Somerset, 2005).
Auteur de la thèse de doctorat British Chamber Music, 1720-1790 (1958), il a enseigné au Trinity College of Music (1957-1965) et été critique musical au Times de Londres (1964-1981) et rédacteur en chef du Musical Times (1967-1987). À partir de 1969, il a dirigé la préparation de The New Grove Dictionary of Music and Musicians (20 vol., 1980), dont ont paru dans les années suivantes de nombreux « sous-produits », avec ajouts ou non, parmi lesquels The New Grove Dictionary of Musical Instruments (1984), The New Grove Dictionary of American Music (4 vol., 1984), The New Grove Dictionary of Opera (4 vol., 1992), The New Grove Dictionary of Women Composers (1994). Il dirige actuellement la préparation d'une refonte complète, destinée à paraître vers l'an 2000. Il a écrit des monographies sur Haendel (1962 et 1968), Mozart (1966), Beethoven (1967), et publié également Haendel Concertos (1972).
saeta
Chant religieux généralement improvisé, sur un texte de quelques vers, qui accompagne traditionnellement les processions de la Semaine sainte en Espagne.
Ces brefs poèmes incantatoires, qui invitent les fidèles à méditer sur les souffrances du Christ, sont musicalement interprétés avec une liberté et une hardiesse lyrique qui correspondent bien à l'origine latine du mot saeta : sagitta (flèche).
Saeverud (Harald)
Compositeur et chef d'orchestre norvégien (Bergen 1897 – Siljustol 1992).
Il est l'un des plus remarquables représentants du nationalisme non folkloriste de son pays. Ses premières œuvres sont celles d'un romantique tardif (2e Symphonie, 1922), mais il évolue vite, et, attiré un instant par l'atonalité (Concerto pour violoncelle, 1931), il aboutit à un langage diatonique et polyphonique qui revient à une conception élargie de la tonalité (50 petites variations pour orchestre op. 8, 1931). L'essentiel de son œuvre a été écrit après 1940 et représente l'engagement de l'artiste contre l'invasion allemande. Saeverud se rapproche alors du folklore et produit successivement Slåtter og stev fra Siljustkol pour piano, des « airs » (slåtter) pour orchestre dédiés à la résistance norvégienne, et les Symphonies no 5 (1941), no 6 (Dolorosa, 1942), la Ballade de la révolte (1945) et la Psaume-Symphonie (1945). Après-guerre, ses œuvres les plus importantes ont été la remarquable musique de scène pour Peer Gynt (1947), le 2e Concerto pour piano (1950), le Poème héroïque (1955), le Concerto pour violon (1956) et les Symphonies nos 8 (Minnesota, 1958) et 9 (1966).
Saguer (Louis)
Compositeur français (Charlottenburg, Allemagne, 1907 – Paris 1991).
D'origine allemande, il a pris ce pseudonyme sous lequel on le connaît, sans divulguer sa biographie ni son nom de naissance ; aussi ses débuts sont-ils mal connus. Élève présumé d'un disciple de Busoni, il est l'auteur de l'opéra Maria Pineda (1967), d'après García Lorca, de pièces de musique de chambre (Musique à 3, 1943), de pièces d'orchestre (Musique d'après-midi, 1942 ; Musique d'été, 1944 ; Mouvement 60, 1963 ; Messages, 1964) et de la cantate Quanta belle giovinezza (1972), ainsi que de l'opéra Lili Merveille d'après Jean-Louis Bory, et de nombreuses œuvres vocales.