Eulenburg (Ernst)
Éditeur allemand (Berlin 1847 – Leipzig 1926).
C'est en 1874 qu'il fonda sa maison, qui se borna tout d'abord à publier des œuvres chorales et des livres d'enseignement, puis se spécialisa dans les partitions de poche tant classiques que modernes. Son fils Kurt, qui lui succéda en 1911, transféra le siège de la société à Londres en 1939, et ouvrit après la guerre des filiales à Zurich et Stuttgart.
euphonium
Terme employé en Angleterre pour désigner le tuba ténor en si bémol de la famille des saxhorns.
Au XIXe siècle, l'euphonium était un autre nom de l'ophicléide. Enfin, le terme peut désigner un jeu à anches libres, caractéristique de l'orgue romantique.
Euterpe (groupe)
Nom que les compositeurs E. Horneman, G. Matthison, E. Grieg et R. Nordraak donnèrent à leur groupe, en 1865 à Copenhague.
Bien qu'éphémère, celui-ci eut une grande importance dans l'évolution musicale norvégienne et dans la lutte contre l'esthétique mendelssohnienne représentée au Danemark par N. Gade.
Evangelisti (Franco)
Compositeur italien (Rome 1926 – id. 1980).
Après des études d'ingénieur à Rome, il décida en 1948 de se consacrer à la musique, étudia la composition avec D. Paris et le piano avec E. Arndt, et, de 1952 à 1960, suivit régulièrement les cours d'été de Darmstadt. De cette période datent ses premières œuvres, d'inspiration sérielle. Sa rencontre avec H. Meyer-Eppler en 1952 éveilla son intérêt pour la musique électronique. À l'invitation de H. Eimert, il travailla (1956) au Studio électronique de la radio de Cologne, où il rencontra G. M. Koenig, K. Stockhausen, H. Helms, H. K. Metzger et plus tard M. Kagel et G. Ligeti. Il fut également appelé par H. Scherchen au Studio d'électroacoustique expérimentale de l'Unesco à Gravesano. En 1958, avec Stockhausen et Nono, il participa à l'inauguration du Studio expérimental de la radio polonaise et du Festival d'automne de Varsovie. Il travailla ensuite activement à la diffusion de la musique contemporaine, organisant la Semaine internationale de musique nouvelle de Palerme en 1959, fondant en 1960 l'association Nuova Consonanza dans le but de promouvoir la musique contemporaine, de stimuler un plus grand public, et aussi d'affirmer le statut de la création collective par opposition à l'œuvre-objet. En 1967, il compta parmi les fondateurs du Studio électronique de Rome. Ses activités pédagogiques furent nombreuses, et il rédigea, outre plusieurs articles, le livre (inédit) Dal silenzio a un nuovo mondo sonore. Appunti degli anni 57-77 (« Du silence à un nouveau monde sonore. Notes des années 57-77 »).
Après 1962, craignant de se répéter, Evangelisti s'est pratiquement arrêté de composer, du moins sur le plan individuel. On lui doit : 4 ! (4 « fattoriale »), petites pièces pour piano et violon (1954-55) ; Ordini, structures variées pour 17 instruments (1955) ; Proporzioni, structures pour flûte solo (1958) ; Aleatorio pour quatuor à cordes (1959) ; Random or not Random, notes des années 1957-1962 pour orchestre (1962) ; Incontri di fasce sonore, composition électronique (1956-57) ; Spazio a 5 pour 4 groupes de percussion, voix et moyens électroniques (1959-1961) ; Die Schachtel, action mimoscénique pour mimes, projections et orchestre de chambre sur un sujet de Fr. Nonnis (1962-63).
évangile
La lecture, soit à haute voix parlée, soit chantée sur un timbre de récitation spécifique, du passage de l'Évangile propre à la fête considérée constitue dans la messe traditionnelle la seconde des deux grandes lectures dont la première était l'épître. Dans la messe de Paul VI, l'Évangile est lu à haute voix en langue vulgaire, parfois par un laïque pris dans l'assistance, sans codification musicale particulière.
Evans (Geraint)
Baryton anglais (Pontypridd, pays de Galles, 1922 – Aberystwyth, pays de Galles, 1992).
Il a étudié le chant à Cardiff, Hambourg, Genève et Londres, et débuté en 1948 au Covent Garden de Londres dans le rôle du Veilleur de nuit des Maîtres chanteurs de Wagner. Il a connu son premier grand succès en 1949, sur la même scène, dans le rôle de Figaro des Noces de Figaro de Mozart. Tout en menant une carrière internationale, il a consacré beaucoup de son activité à Covent Garden, y participant à des créations comme celles de Billy Budd de Britten (rôle de Flint, 1951) ou Troilus et Cressida de Walton (rôle d'Antenor, 1954), et à Glyndebourne (1949-1961). Excellent musicien, acteur remarquable, il a notamment marqué de sa personnalité des rôles de Figaro et de Leporello chez Mozart et de Falstaff chez Verdi.
Exaudet (André Joseph)
Violoniste et compositeur français (Rouen 1710 – Paris 1762).
Il travailla le luth et la viole avant de se consacrer à un instrument plus au goût du jour : le violon. Il s'engagea dans l'orchestre de l'Opéra de Paris en 1749. En 1758, il entra dans la Musique de la chambre du roi et, l'année suivante, succéda à Gabriel Caperan comme directeur des 24 Violons. À partir de 1751, il se produisit au Concert spirituel. Disciple de Jean-Marie Leclair, il composa de nombreuses sonates pour son instrument (2 Livres pour violon et basse, Paris, 1744 et 1760 ; 6 Sonates en trio, Paris, 1751). André Joseph Exaudet est l'auteur d'un célèbre Menuet (tiré d'une des 6 Sonates en trio op. 2, 1751) dont la popularité a duré jusqu'au XIXe siècle.
exécution
Action de chanter ou de jouer une œuvre musicale.
Le terme d'exécutant est couramment employé, concurremment à celui d'interprète. L'exécutant s'interpose entre le compositeur et l'auditeur, et son rôle est donc capital pour la bonne compréhension d'une œuvre. La qualité de l'exécution dépend de deux éléments distincts : la technique proprement dite, c'est-à-dire la traduction matériellement correcte du texte musical, et l'interprétation, qui fait entrer en jeu la fonction créatrice de l'exécutant et son rapport avec l'œuvre (sur ce rapport et son évolution historique, v. interprétation). Parfois aussi, l'exécution fait intervenir l'improvisation.
Il peut arriver que le compositeur soit son propre exécutant, notamment dans la musique électroacoustique où il manipule lui-même les divers appareils qu'il utilise.
Le développement de la technique d'enregistrement permet la reproduction d'exécutions, pour ainsi dire, techniquement parfaites, mais l'utilisation systématique du procédé de montage de bandes, permettant le collage de fragments de différentes exécutions, tend à ôter une partie du souffle, de la spontanéité de l'interprétation. Aussi a-t-on assisté ces dernières années à une recrudescence de l'intérêt pour les enregistrements pris d'une seule traite sur le vif, au théâtre ou au concert.