Rosenthal (Manuel)
Compositeur et chef d'orchestre français (Paris 1904 – id. 2003).
Il entra au Conservatoire de Paris en 1918 dans les classes de Mme Marcou (solfège) et de J. Boucherit (violon). Après avoir été violoniste dans des orchestres de cinéma, il devint en 1928 chef d'orchestre des concerts Pasdeloup, tout en continuant à étudier le contrepoint et la fugue au Conservatoire avec J. Huré. Dès 1926, il avait commencé à travailler la composition avec Maurice Ravel, dont il fut, avec Roland-Manuel, l'un des rares élèves. De cette époque datent ses premières compositions : sonatine pour piano, sérénade pour orchestre, opéra-bouffe le Rayon des soieries (1930). En 1934, il fut nommé chef d'orchestre adjoint de la Radiodiffusion française. Dix ans plus tard, devenu chef permanent, il entreprit des tournées en Europe, en Israël et en Amérique du Sud. En 1948, il devint chef de l'Orchestre de Seattle. Il travailla à Buenos Aires (1952), puis à Cuba (1954). Il revint à Paris en 1960. Tout en dirigeant des ballets à l'Opéra, il assura à partir de 1962 les reprises de Pelléas et de Zoroastre à la salle Favart. Comme compositeur, on lui doit notamment le ballet Gaité parisienne, sur des thèmes d'Offenbach (1938), la comédie musicale la Poule noire (1934-1937) et le drame lyrique Hop ! Signor (1957-1961).
Rosetti (Antonio)
ou Franz Anton Rössler
Compositeur et contrebassiste tchèque (Litomerice v. 1750 – Ludwigslust 1792).
Il étudia à Prague, et entra en 1773 au service du prince d'Oettingen-Wallerstein, dont il devint maître de chapelle en 1785. En 1789, il fut nommé au même poste chez le duc de Mecklembourg-Schwerin, et mourut au retour d'un voyage à Berlin. Prenant Haydn comme modèle, il écrivit surtout des symphonies, des concertos et de la musique de chambre dont un certain nombre de pièces pour vents seuls. Il eut au moins cinq homonymes, dont l'un fut violoniste à Eszterháza de 1776 à 1781.
Ross (Scott)
Claveciniste et organiste américain (Pittsburgh 1951 – Assas 1989).
Installé en France en 1965, il étudie au Conservatoire de Nice (clavecin et orgue) puis à celui de Paris de 1969 à 1971, auprès de Robert Veyron-Lacroix et de Laurence Boulay. Il se perfectionne ensuite à Anvers auprès de Kenneth Gilbert. Premier prix du Concours international de Bruges en 1971, il se spécialise rapidement dans le répertoire français des XVIIe et XVIIIe siècles. Parallèlement à une intense activité de soliste, il enseigne, participe à plusieurs grandes éditions de pièces de clavecin et réalise de nombreux enregistrements, dont l'intégrale pour clavecin de Rameau (1975) puis de F. Couperin (1978), ainsi que l'intégrale des sonates de Domenico Scarlatti (au nombre de 555 !), qui assure sa gloire un an avant sa mort.
Rosseter (Philip)
Luthiste et compositeur anglais ( ? v. 1567-68 – Londres 1623).
On ne connaît rien de sa jeunesse et, après la publication de quelques-unes de ses pièces dans le New Booke of Tablature de W. Barley en 1596, son nom n'apparaît qu'en 1601 lors de l'édition de son Booke of Ayres. De cette époque date son amitié avec Th. Campion. En 1603, il est nommé luthiste à la cour de Jacques Ier et, à partir de 1609, il s'associe à la direction d'une compagnie théâtrale de jeunes garçons, les Children of Whitefriars (ou Children of the Queen's Revels), qui, après quelques saisons entrecoupées de déménagements, fusions et autres remous, se démantèle en 1617. Outre le Booke of Ayres de 1601 contenant 42 chansons (21 de lui et 21 de Campion) avec luth, orpharion et basse de viole, il a composé quelques pièces pour luth (préludes, pavanes et gaillardes) et un recueil de Lessons for Consort (1609). Ses chansons, plutôt légères, sont caractéristiques par leur mélodie gracieuse et un accompagnement plutôt cordal, que Rosseter déclare préférer au style contrapuntique.
Rossi (Luigi)
Compositeur, chanteur et organiste italien (Torremaggiore, Foggia, v. 1597 – Rome 1653).
Ses premières années demeurent obscures, mais il semble avoir été l'élève à Naples vers 1608 du Flamand Jean de Macque avant de s'installer à Rome en 1621 environ, probablement au service de la famille Borghèse. En 1627, il épouse Costanza de Ponte. En 1633, il est nommé organiste de l'église Saint-Louis-des-Français, poste qu'il conserve jusqu'à sa mort. À partir de 1641, ses talents sont sollicités par le cardinal Barberini. Le premier de ses deux opéras, Il Palazzo incantato (1642), est représenté dans le théâtre privé des Barberini, et le spectacle dure sept heures.
Après un séjour à Bologne, et le départ de la famille Barberini, exilée en France, Mazarin invite le compositeur à suivre son ancien maître et à composer un nouvel opéra. Rossi accepte, arrive à Paris en 1646 et termine son Orfeo quelques jours seulement avant la création, le 2 mars 1647. Avec les ballets de Lully entre les actes, l'œuvre est très applaudie mais les dépenses, colossales pour l'époque, déclenchent de sévères critiques. Persécuté et menacé pendant la Fronde, Rossi retourne définitivement en Italie vers 1650. À sa mort, il est enterré en l'église Santa Maria in via Lata.
La réputation de Luigi Rossi est fondée principalement sur ses quelque 300 cantates de chambre. Leur popularité est attestée par le nombre de manuscrits qui en subsistent en Italie, en Grande-Bretagne, et en France. Les cantates de Rossi sont chantées, entre autres, par Pierre de Nyert, un chanteur français qui faisait « pleurer de joie » le compositeur (Saint-Évremond). Allant de la simple aria ou canzone strophique aux cantates plus développées comportant également des récitatifs (par exemple, La Gelosia à une voix et basse continue), ces œuvres ont fortement contribué à l'évolution du genre.
Rossi possède un sens dramatique aigu ses récitatifs souples se transforment facilement en efflorescences mélodiques , et son harmonie se caractérise par sa science et sa sobriété. Il excella dans le style grave et mélancolique. Le plus célèbre, peut-être, de ses lamenti est la cantate sur la mort de Gustave-Adolphe de Suède, Un ferito cavaliero di polve. Parmi ses quelques partitions religieuses figure son oratorio sur un livret italien de l'abbé Buti, Giuseppe, figlio di Giacobbe, œuvre particulièrement expressive accordant une place importante à des chœurs grandioses jouant le rôle des fils de Jacob.
Considéré avec Cavalli, par un contemporain, comme l'un des « nouveaux cygnes » du bel canto, Rossi est, avec Carissimi, le compositeur le plus influent de l'école romaine de la première moitié du XVIIe siècle.