Dictionnaire de la Musique 2005Éd. 2005
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Bialas (Günther)

Compositeur et pédagogue allemand (Bielschowitz, Haute-Silésie, 1907 – Glonn, près de Munich, 1995).

Il a étudié la musicologie à Breslau et la composition à Berlin. Bialas a enseigné à Breslau, Weimar et Detmold, puis a été nommé professeur à l'Académie de musique de Munich, en 1959. Son écriture s'est caractérisée par une conception élargie de la tonalité, puis par l'utilisation des modes et de la technique sérielle. Son œuvre comprend de la musique d'orchestre, de la musique de chambre (quatuors à cordes, sonates, Partita pour 10 instruments à vent), des œuvres pour piano, 7 Méditations pour orgue, des œuvres vocales (chœurs, cantates, lieder), ainsi que de la musique théâtrale : Jorinde und Joringel, conte musical (1963) ; Hero und Leander, opéra (1966) ; Der Weg nach Eisenstadt (1980) ; Musik für Klavier und Orchester (1990).

Biba (Otto)

Musicologue autrichien (Vienne 1946).

Il dirige depuis 1979 (après y avoir travaillé à partir de 1973) les archives, la bibliothèque et les collections de la Gesellschaft der Musikfreunde (« Société des amis de la musique ») à Vienne, et enseigne à l'École supérieure de musique et des arts figuratifs de cette ville. Il a réalisé de nombreuses expositions en Autriche et à l'étranger. Ses publications concernent surtout la musique autrichienne du XVIIe au XXe siècle : Die Wiener Kirchenmusik um 1783 (1971), Concert Life in Beethoven's Vienna (1977), Beethoven und die « Liebhaber Concerte » in Wien im Winter 1807-1808 (1978), ou encore « Eben komme ich von Haydn… » Georg August Griesingers Korrespondenz mit Joseph Haydns Verleger Breitkopf & Härtel 1799-1819 (1987).

Bibalo (Antonio)

Compositeur norvégien d'origine italienne et slovaque (Trieste, Italie, 1922).

Il a fait, au conservatoire de Trieste, des études de piano et de composition. Antimilitariste, il a été emprisonné pendant la guerre, puis a mené une existence errante et a exercé divers métiers. Mais il a repris l'étude de la composition, en particulier en Angleterre avec Elisabeth Lutyens, et a remporté des prix de composition à Varsovie, à Bloomington (États-Unis) et à Rome. Son opéra le Sourire au pied de l'échelle, d'après Henry Miller (créé à Hambourg en 1965), lui a valu une certaine renommée.

Biber (Heinrich Ignaz Franz)
ou Heinrich Ignaz Franz Von Bibern

Violoniste et compositeur autrichien (Wartenberg, Bohême, 1644 – Salzbourg 1704).

Il est possible que Biber ait étudié avec le célèbre violoniste viennois Johann Schmelzer avant de devenir musicien à la cour d'Olmütz et de Kremsier. Puis il entra au service du prince-archevêque de Salzbourg et, à partir de 1677, dirigea le chœur d'enfants de la cathédrale de cette ville. Il fut nommé vice-maître de chapelle en 1679. Événement rare pour un musicien à l'époque, l'empereur Léopold Ier l'anoblit en 1690. Biber effectua divers voyages dans les cours d'Europe, notamment à celle de Munich.

   Avec Schmelzer, Biber fut le premier compositeur d'Europe centrale à écrire des œuvres pour violon d'une réelle valeur artistique. Ses sonates révèlent à la fois des influences italiennes et allemandes, alliées parfois à un style d'improvisation qui lui est particulier. Il fit progresser la technique du violon, notamment dans l'utilisation des doubles cordes (héritage de la tradition polyphonique allemande) et dans l'emploi des positions élevées. Il était lui-même un véritable virtuose. Dans ses 16 sonates Sur les mystères du Rosaire (v. 1674), il utilise quatorze scordature différentes ­ en relation avec la tonalité de chaque pièce ­ qui permettent toutes sortes d'effets et de sonorités et facilitent le jeu des octaves, des dixièmes et même des onzièmes et douzièmes. C'est un exemple sans précédent dans l'histoire de la scordatura. Ses 8 sonates pour violon et basse continue (1681) révèlent sa connaissance des styles français (danses ornées), italien (technique de la variation) et allemand. Sa Passacaille pour violon seul sur une basse contrainte est une œuvre exceptionnelle.

   On conserve un seul opéra de Biber, Chi la dura la vince (1687), qui témoigne d'une pensée originale, mais dont l'écriture vocale se fonde sur le bel canto italien. Sa musique religieuse est dominée par une messe concertante (Missa S. Henrici), mais il a également composé deux Requiem, des Vesperae longiores ac breviores pour 4 voix et instruments, des offertoires à 4 et un Stabat Mater. Il est sans doute l'auteur de la Missa saliburgensis à 53 voix jadis attribuée à drazio Benevoli.

bicinium

Composition généralement vocale, à deux voix, connue de la Rome antique et qui s'est perpétuée jusqu'au XVIIe siècle.

Les bicinia les plus célèbres datent du XVIe siècle (G. Rhau, Bicinia Gallica, Latina, Germanica, 1545 ; bicinia de Phalèse, parus à Anvers, 1590). Josquin Des Prés, R. de Lassus, Gastoldi, Th. Morley, etc., ont illustré cette forme dont la technique se retrouve au XVIIe siècle dans la musique d'orgue de l'école allemande.

bigophone

Instrument populaire dérivé du mirliton, qui ne produit aucun son par lui-même.

C'est la voix de l'exécutant qui fait vibrer une membrane solidaire du corps de l'instrument, lequel existe dans tous les formats et sous les formes les plus fantaisistes, imitant parfois celles des instruments classiques. L'effet amplificateur s'accompagne d'un nasillement caractéristique dont Offenbach, entre autres, a exploité les ressources comiques. Les bigophonistes restent nombreux dans certains pays, telle l'Espagne, où ils forment de véritables orchestres symphoniques.

Bigot (Eugène)

Chef d'orchestre français (Rennes 1888 – Paris 1965).

Élève de Xavier Leroux, André Gédalge et Paul Vidal au C.N.S.M. de Paris, il fut nommé dès 1913 chef des chœurs au Théâtre des Champs-Élysées. De 1920 à 1923, il parcourut l'Europe avec les Ballets suédois, et en 1923 devint chef adjoint de la Société des concerts du Conservatoire. Il mena jusqu'à sa mort une très importante carrière dans les domaines symphonique et lyrique, en particulier à la radio, tout en dirigeant de 1935 à 1950 les Concerts Lamoureux et en assurant de 1936 à 1947 les fonctions de premier chef à l'Opéra-Comique. De 1957 à 1964, il présida le concours international des jeunes chefs d'orchestre de Besançon.