Holmboe (Vagn)
Compositeur danois (Horsens 1909 – Ramløse 1996).
Sa forte stature domine la période de transition entre C. Nielsen et P. Nørgård, et son œuvre illustre clairement les contradictions que devaient surmonter les créateurs danois de cette génération. Formé à Copenhague par F. Høffding et K. Jeppesen (1926-1929), et à Berlin par E. Toch (1930), Holmboe s'intéresse alors au folklore roumain, dont maints caractères transparaissent dans son style. Sa 2e symphonie lui vaut en 1939 son premier succès de compositeur. De 1947 à 1955, sa position de critique musical au quotidien Politiken de Copenhague et, de 1950 à 1965, ses activités de professeur de composition au conservatoire de Copenhague lui permettent de jouer un rôle très important dans la formation de la génération des compositeurs de l'après-guerre. Une certaine sévérité de goût et un grand sens de la mesure lui font admirer et souvent suivre ceux qu'il considère comme ses modèles : F. J. Haydn, J. Sibelius, C. Nielsen et B. Bartók. L'œuvre de Holmboe peut être divisée en trois périodes. De 1935 à 1949, la franchise d'expression et la clarté formelle sont les principales caractéristiques que l'on trouve dans les 12 Concerts de chambre, le Nocturne pour quintette à vent et les six premières symphonies. Alors que l'après-guerre lui apporte la difficile confrontation avec les œuvres sérielles-dodécaphonistes, Holmboe, avec Suono da Bardo, suite pour piano, les 1er et 2e quatuors à cordes de 1949 et la 7e symphonie de 1950, aborde une deuxième période, qu'il appelle celle de la « métamorphose ». Peut-être la plus riche, elle nous offrira la 8e symphonie op. 56 Boréale (1951-52), Liber Canticorum 1, 2, 3 et 4, la symphonie de chambre no 1 et les quatuors à cordes 3 à 5. En 1961, sans toutefois remettre en cause le principe de la métamorphose, l'expression devient plus statique ; les principaux ouvrages de Holmboe sont les symphonies 9 à 11 et les quatuors 6 à 14. Les symphonies sont au nombre de treize (la dernière a été créée en 1996), et les quatuors au nombre de vingt et un.
Holmes (Augusta)
Pianiste et femme compositeur française d'ascendance irlandaise (Paris 1847 – id. 1903).
Elle était la filleule d'Alfred de Vigny. Elle fut d'abord une jeune prodige du piano, puis elle travailla la composition avec César Franck. En 1873, elle composa sa première œuvre, le psaume In exitu, puis de nombreuses mélodies, certaines sous le pseudonyme de Hermann Zenta. Enfin, elle aborda la musique théâtrale avec un ouvrage en un acte, Hero et Léandre (1875). Suivirent des symphonies dramatiques et des poèmes symphoniques, comme Irlande (1882) ou Pologne (1883). Augusta Holmes écrivit aussi des pages de circonstance, comme l'Ode triomphale, composée à la gloire de la République à l'occasion de l'Exposition universelle de 1889, ou l'Hymne à la Paix, chanté à Florence en 1890 lors des fêtes organisées en l'honneur de Dante. Poète, elle écrivait elle-même les livrets de ses compositions, imitant Wagner, qui était son modèle. Son opéra la Montagne Noire, créé à l'Opéra en 1895, contient de belles pages suggérées par le folklore balkanique du XVIIe siècle, mais souffre parfois d'une orchestration excessivement chargée.
Holst (Gustav)
Compositeur anglais d'origine suédoise (Cheltenham 1874 – Londres 1934).
C'est son arrière-grand-père qui vint s'établir à Cheltenham. Son père eût souhaité qu'il devînt pianiste, mais Gustav préféra la composition dès son plus jeune âge. Il dirigea des chœurs qu'il affectionnait particulièrement et un petit orchestre avant d'entrer au Royal College of Music en 1893, où il étudia la composition avec C. V. Stanford. Il travailla également le piano, l'orgue et le trombone. Après ses études, et malgré une santé de plus en plus précaire, il entra comme premier trombone et répétiteur dans différents orchestres. En 1903, il commença une carrière de professeur et, à partir de 1919, il enseigna la composition au Royal College of Music. Le surmenage, puis un accident l'obligèrent à limiter ses activités. Holst se consacra désormais à la composition jusqu'à sa mort.
Comme son cadet Arnold Bax, il appartient à la période des « nationalistes ». S'inspirant des maîtres anciens de l'âge d'or de la musique anglaise ainsi que de Purcell, il a su éviter l'influence essentiellement germanique qui marque souvent encore les œuvres de ses compatriotes à cette époque. Il a su également tirer profit de la chanson populaire (Somerset Rhapsody pour orchestre, 1906-1907). Sa partition la plus célèbre demeure sans doute la suite symphonique les Planètes (1919), œuvre puissante, qui témoigne d'une profonde science de l'orchestre et qui frappe par la modernité de son langage (évocation de Mars). Citons encore l'exemple d'un nouvel appel au folklore, la Saint Paul's Suite (1912-13). En 1917, apparaît The Hymn of Jesus, œuvre pour chœurs et grand orchestre fondée sur les mélodies du plain-chant. Holst a également composé plusieurs opéras : Savitri, opéra de chambre (1908 ; première représ., Londres, 1916), The Perfect Fool (1918-1922 ; première représ., 1923), dont la musique de ballet est souvent jouée, The Boar's Head (1925) et surtout The Wandering Scholar (1934), opéra de chambre tiré d'un conte médiéval que Chaucer n'aurait pas renié.
Après sa mort, sa fille Imogen Holst (1907-1984) a été un ardent défenseur de ses œuvres, partageant aussi sa passion pour la direction chorale.
Holzbauer (Ignaz)
Compositeur autrichien (Vienne 1711 – Mannheim 1783).
Élève de Fux (dont il avait étudié tout seul le Gradus ad Parnassum) à Vienne, il voyagea à son instigation en Italie, fut maître de chapelle en Moravie, où, en 1737, il épousa une chanteuse, puis retourna à Vienne. Après un deuxième séjour en Italie (v. 1744-1751) et deux années à Stuttgart comme chef d'orchestre, il fut appelé en 1753 à Mannheim, où, exception faite de trois nouveaux voyages en Italie et non sans avoir refusé, en 1778, de suivre à Munich l'Électeur Karl-Theodor, il devait passer le reste de ses jours. Il composa beaucoup de partitions instrumentales, dont environ 70 symphonies (celle en mi bémol op. 4 no 3 est connue sous le titre de II Tempesta del mare), des symphonies concertantes et de la musique de chambre, mais son importance réside surtout dans sa musique religieuse, ce qu'on peut expliquer par sa formation à l'école de Fux. En 1777, à Mannheim, Mozart entendit et apprécia fort son opéra en langue allemande Günther von Schwarzburg, sur un livret mettant en scène des personnages de l'antiquité germanique, et, en 1778, à Paris, il ajouta à un Miserere de Holzbauer huit morceaux, malheureusement perdus. Les autres opéras de Holzbauer sont en italien, y compris le dernier, Tancredi (1783). Ces opéras italiens sont d'ailleurs tous perdus, sauf deux, Nitetti (Turin, 1758) et Alessandro nell'Indie (Milan, 1759), l'un et l'autre sur un livret de Métastase.