Kondrachine (Kirill Pietroyvitch)
Chef d'orchestre soviétique (Moscou 1914 – Amsterdam 1981).
Né de parents musiciens, il apprit le piano et la théorie musicale avec Nikolay Zhilyayev, qui eut une forte influence sur lui. Il débuta à la direction d'orchestre au Théâtre des Enfants de Moscou (1931) et se perfectionna dans cet art au conservatoire de cette ville (1932-1936) avec Boris Khaïkin. Chef assistant du théâtre musical Nemirovich-Danchemko, il dirigea, lors de son premier concert, les Cloches de Corneville de Planquette (1934), puis fut nommé chef attitré du théâtre Maly à Leningrad (1936-1943), qu'il quitta pour le théâtre du Bolchoï (1943-1956), où il s'affirma en tant que chef de renommée internationale. Directeur artistique de la Philharmonie de Moscou (1960-1975), il compta cette période parmi l'une des plus riches de sa carrière. Dès 1960, il abandonna la baguette pour ne plus diriger que par gestes selon les nouvelles techniques contemporaines. Sous sa direction, l'orchestre du Bolchoï acheva de conquérir une haute réputation internationale. Chef attitré du Concertgebouw d'Amsterdam depuis 1979, il a publié un ensemble d'articles musicaux (l'Art de diriger, Leningrad, Moscou, 1972). Ses interprétations sont caractérisées par une exceptionnelle retenue fondée sur un travail très fouillé. Grand interprète de Chostakovitch, il a créé ses 13e et 14e symphonies.
Kontarsky
Famille de pianistes allemands,
Aloys (Iserlohn 1931) et Alfons, frère du précédent (Iserlohn 1932). Élèves de Else Schmitz-Gohr et d'Eduard Erdmann à Cologne (1952-1955), Aloys et Alfons Kontarsky remportèrent en 1955 le premier prix de duo de pianos au festival international de la Radio de Munich. Depuis, ils se sont consacrés ensemble non seulement au répertoire classique et romantique (Mozart, Schubert, Brahms, Reger), mais aussi et surtout à la musique contemporaine. Des compositeurs tels que Berio, Brown, Bussotti, Kagel, Pousseur, Stockhausen et Zimmermann ont écrit pour eux. Ils donnèrent par exemple, au festival de Donaueschingen 1970, la première audition de Mantra de Stockhausen. Parmi leurs nombreux enregistrements figurent cette œuvre ainsi que les deux livres de Structures de Pierre Boulez. En 1966, à Darmstadt, Aloys donna la première audition complète des Klavierstücke I à XI de Stockhausen, qu'il devait enregistrer peu après. Aloys et Alfons Kontarsky ont l'un et l'autre enseigné à Darmstadt, et, depuis 1969, enseignent à l'École supérieure de musique de Cologne.
Konwitschny (Franz)
Chef d'orchestre allemand (Fulnek, Moravie, 1901 – Belgrade 1962).
Il a occupé des postes à Fribourg (1933), Francfort (1938) et, après la guerre, à Hanovre, et a été ensuite, de 1949 à sa mort, chef de l'orchestre du Gewandhaus de Leipzig. Il a occupé également, de 1953 à 1955, le poste de chef d'orchestre à l'Opéra de Dresde. Souvent comparé à Furtwaengler, il a excellé dans le répertoire romantique (Beethoven, Bruckner, Richard Strauss), et créé Colombus, de Werner Egk, en 1942, et Orchestermusik, de Paul Dessau, en 1955.
konzertstück (all. ; « pièce de concert »)
ou concertstuck (all. ; « pièce de concert »)
Terme désignant en général une œuvre concertante (pour soliste[s] et ensemble instrumental), en un seul mouvement (souvent de forme sonate), ou en plusieurs épisodes contrastés enchaînés sans interruption, pouvant être prétexte à faire briller un instrument dans des démonstrations de virtuosité : c'est le cas du Konzertstück pour 4 cors et orchestre, en fa majeur, op. 86, de Robert Schumann, conçu pour exploiter les nouvelles possibilités du cor à piston de Leopold Uhlmann.
On connaît aussi : du même auteur, le Konzertstück, Introduction et allegro appassionnato op. 92, pour piano et orchestre ; le Konzertstück en fa op. 79, pour piano et orchestre, de Carl Maria von Weber, un des premiers du genre (1821) ; celui d'Anton Rubinstein pour piano et orchestre ; ceux de Max Bruch et Cowen, pour la même formation ; et, dans l'école française, le Konzertstück de Gabriel Pierné pour harpe et petit orchestre.
Le genre du Konzertstück, né avec le romantisme, ne lui a guère survécu, du moins sous ce nom, puisqu'on connaît, par ailleurs, une multitude de pièces en un mouvement pour orchestre et soliste, qui ne revendiquent pas ce titre, attaché à une notion de « brillant » instrumental.
Koopman (Ton)
Organiste, claveciniste et chef d'orchestre néerlandais (Zwolle 1944).
À l'université d'Amsterdam, il étudie la musicologie tout en travaillant le clavecin et l'orgue au Conservatoire d'Amsterdam auprès de Gustav Leonhardt et de Simon C. Jansen. En 1966, il fonde l'ensemble Musica da Camera. Il obtient en 1968 le premier prix de basse continue au Concours international de clavecin de Bruges et fonde en 1970 l'orchestre baroque Musica Antiqua d'Amsterdam. En 1986, il est nommé en France officier de l'Ordre des arts et des lettres. 1992 voit la naissance du Chœur baroque d'Amsterdam. Il dirige aussi, à partir de 1994, l'Orchestre de chambre de la radio néerlandaise à Hilversum. Claveciniste et organiste, professeur de clavecin aux Conservatoires d'Amsterdam et de Rotterdam, musicologue auteur de plusieurs écrits sur l'instrumentation de la musique baroque, chef de chœur et d'orchestre, il a largement contribué depuis le début des années 1970 à la redécouverte des répertoires baroque et classique. Il a entrepris une intégrale discographique des cantates de Bach.
Kooy (Peter)
Basse néerlandaise (Soest 1954).
Dès l'âge de six ans, il chante dans la chorale que dirige son père. En 1969, il commence des études de violon au Conservatoire d'Utrecht avec Carlo Van Neste. En 1974, il y reprend ses études de chant avec Dora Linderman et, en 1980, obtient le diplôme de soliste au Conservatoire Sweelinck d'Amsterdam, après ses études auprès de Max Van Egmond. À partir de 1974, il appartient au Chœur de chambre de la radio néerlandaise. Il participe également à de nombreux concerts aux Pays-Bas et dans toute l'Europe, se produisant en soliste avec le Collegium Vocal de Gand et l'ensemble de la Chapelle royale, sous la direction de Philippe Herreweghe.