Sontag (Henriette)
ou Henriette Sonntag
Soprano allemande (Coblence 1806 – Mexico 1854).
Fille d'acteurs, elle étudia au conservatoire de Prague et chanta à Vienne à partir de 1822. Weber l'entendit l'année suivante et lui offrit le rôle-titre à la création d'Euryanthe. Ses succès dans les rôles de bel canto (Mozart, Rossini et Bellini) l'amenèrent à Londres et à Paris où sa voix pure et brillante, à laquelle venait s'ajouter un charme musical particulier, lui assura vite la suprématie sur ses rivales illustres. Elle renonça à cette carrière exceptionnelle, âgée à peine de vingt-cinq ans, pour épouser le comte Rossi. Mais la ruine de celui-ci, après les événements de 1848, motiva la rentrée de la Sontag, en pleine possession de moyens qui lui permirent de triompher dans le monde entier au cours des quinze années qui suivirent. Elle devait mourir du choléra au cours d'une tournée.
sopraniste
Chanteur doté d'une voix de soprano.
Au temps des castrats, plusieurs de ceux-ci (non pas tous) étaient sopranistes, mais cette voix peut également exister chez des chanteurs de sexualité normale. Elle n'en est pas moins exceptionnelle.
soprano
Mot italien (pl. soprani, parfois francisé sopranos, ou même entièrement francisé en soprane), ayant supplanté au XVIIe siècle l'ancien terme latin superius ou ses équivalents tels que discantus, treble, etc., mais ayant pris, outre le sens harmonique de ces derniers, un second sens affecté à la classification vocale des chanteurs.
Le soprano s'écrivait autrefois en clef d'utCette clef est sortie de l'usage dans la première moitié du XIXe siècle au bénéfice de la clef de solCelle-ci est aujourd'hui seule employée, sauf dans les traités d'harmonie qui, près de deux cents ans plus tard, commencent seulement à s'apercevoir du changement.
1. Au sens harmonique, le soprano, comme l'ancien superius, est la partie supérieure de la polyphonie. Théoriquement, le soprano des exercices d'harmonie est censé coïncider avec la voix de ce nom. En fait, et malgré l'habitude de déclarations liminaires de pure forme, on y prête le plus souvent fort peu d'attention.
2. Tessiture la plus élevée des voix féminines ou assimilées (jeunes garçons, castrats, etc.). Dans un chœur, les sopranos sont normalement au-dessus des altos, mais ils peuvent se subdiviser ; en ce cas, le nom de soprano reste à la partie supérieure, et la deuxième partie est dite de mezzo-soprano (ou mezzo tout court). On dit parfois aussi premier et deuxième soprano. En tant que voix soliste, on distingue, du plus aigu au plus grave : soprano léger ou coloratura (francisé parfois en colorature), apte aux notes suraiguës des vocalises de virtuosité (rôle type : Reine de la Nuit) ; soprano lyrique, sans suraigu, mais de timbre plus homogène (type Pamina) ; soprano dramatique, plus timbré vers le grave et parfois confondu avec le mezzo (type Ortrude dans Lohengrin). Diverses chanteuses ont également donné leur nom à des types vocaux spéciaux (FALCON , DUGAZON ,etc.).
Soproni (Jŏzsef)
Compositeur hongrois (Sopron 1930).
Il commence ses études musicales dans sa ville natale, puis devient l'élève de János Viski à l'académie F.-Liszt de Budapest (1949-1956). Depuis 1963, il enseigne le contrepoint et le solfège en cette même académie. En tant que compositeur, il se réfugie fréquemment dans des partitions denses, courtes, au contrepoint aussi ingénieux que complexe. Une telle démarche esthétique s'oppose violemment à l'école de F. Szabo et de Farkas. Elle est pourtant d'une réelle rectitude.
Après avoir tenté de retrouver la veine sensible de Bartók (Concerto pour cordes, 1953 ; Quatuors, 1958-1960 ; 4 Bagatelles pour piano, 1957), Soproni a réussi à affirmer son goût pour un pointillisme linéaire, générateur de contrastes dynamiques peu courants, dans des partitions telles que Eklypsis pour orchestre (1969), ses 3e et 4e Quatuors (1965, 1973) ou sa Sonate pour flûte et piano (1971), hommage conscient à Pierre Boulez.
Sor (Fernando)
ou Fernando Sors y Sors
Guitariste espagnol (Barcelone 1778 – Paris 1839).
Il est sans doute le plus célèbre guitariste de l'histoire. Entré à l'âge de sept ans au monastère de Montserrat, il y étudie le violon, le violoncelle et l'orgue avant de se consacrer exclusivement à la guitare et à la composition. Très vite célèbre et applaudi dans toutes les capitales, il sillonne longtemps l'Europe entière puis se fixe à Paris où le monde musical le surnomme le « Paganini de la guitare ». Ami de Méhul et de Cherubini, il subit surtout l'influence de Mozart et de Haydn. Son œuvre, sans être d'un intérêt comparable, constitue cependant une part essentielle de la littérature de l'instrument, à la fois par ses dimensions (soixante-sept numéros d'opus pour la guitare) et par le fait qu'on y décèle les premières tentatives réussies d'une écriture à plusieurs voix, ainsi qu'une approche de la grande forme (sonates, thèmes et variations, etc.) jusqu'alors réservée aux autres instruments. Outre son œuvre pour guitare, la production de Sor compte plusieurs opéras, de la musique de chambre, trois symphonies, des pièces pour piano et de nombreuses autres partitions.
soubasse
Jeu d'orgue de la famille des jeux de fond, c'est un bourdon sonnant à l'octave grave de la tessiture normale (16 pieds), ou même parfois à la double octave (32 pieds).
Il apparaît principalement au pédalier et au clavier de grand orgue, où il sert de basse dans l'accompagnement ou dans les tutti.
soufflerie
Ce sont les divers organes qui procurent aux tuyaux d'un orgue leur alimentation en air sous une pression stable et contrôlée. Un ventilateur électrique a remplacé les anciens soufflets actionnés à la main ou au pied. L'air ainsi débité est emmagasiné dans de grands réservoirs primaires qui en régularisent la pression, puis dirigé vers les différents sommiers par l'intermédiaire de porte-vent. Des réservoirs anti-secousses et des régulateurs assurent constamment à chaque tuyau la pression convenable, et mettent le jeu de l'exécutant à l'abri des à-coups qui altéreraient la hauteur, l'intensité et le timbre des sons.