Dictionnaire de la Musique 2005Éd. 2005
V

Vranicky
ou Wranitzky

Famille de musiciens tchèques.

 
Antonín (Anton), violoniste et compositeur (Nova Rise, Moravie, 1761 – Vienne 1820). Il arriva à Vienne au plus tard en 1783, y étudia la composition avec Mozart, Haydn et Albrechtsberger, et en 1790 au plus tard, entra au service du prince Maximilian Lobkowitz. Lorsque le prince, en 1807, prit la direction des théâtres de la cour et de l'Opéra, il nomma Vranicky à la tête de l'orchestre, poste que ce dernier devait conserver jusqu'à sa mort. Ami de Haydn et de Beethoven, il eut comme élève de violon Schuppanzigh et fit paraître une méthode pour cet instrument (Violin Fondament, Vienne, 1804). Comme compositeur, il écrivit surtout des symphonies, des concertos et de la musique de chambre.

 
Pavel (Paul), violoniste, chef d'orchestre et compositeur (Nova Rise, Moravie, 1756 – Vienne 1808). Frère du précédent, il se rendit à Vienne à l'âge de vingt ans, et y étudia avec Haydn et (en 1783) Johann Martin Kraus. Vers 1785, il devint directeur de la musique du comte Johann Nepomuk Esterházy, et vers 1790, premier violon des orchestres des théâtres de la Cour (Burgtheater et théâtre de la Porte-de-Carinthie). Comme premier violon ou comme chef d'orchestre, il fut particulièrement apprécié de Haydn et Beethoven, qui lui confièrent expressément l'un la Création en 1799, l'autre la première audition de la Première Symphonie le 2 avril 1800. Comme secrétaire de la Tonkünstler Sozietät, il facilita en décembre 1797 l'admission de Haydn dans cette institution. Il écrivit des œuvres scéniques, parmi lesquelles le singspiel Oberon (1789) et le ballet Das Waldmädchen (1796), de la musique de chambre dont de nombreux quatuors à cordes, des concertos, des symphonies. L'une d'elles, la Grande Sinfonie pour la paix avec la République Françoise, fut interdite par décret impérial du 20 décembre 1797, son titre ayant été jugé trop provocateur.

Vuataz (Roger)

Compositeur et chef d'orchestre suisse (Genève 1898 – Chêne-Bougeries 1988).

Il fait ses études à Genève (Mottu et Barblan) au conservatoire et à l'Institut Jaques-Dalcroze, mais il est avant tout autodidacte. Organiste (1916), il est chef des chœurs et professeur à l'Académie de musique de Genève. De 1928 à 1934, il est critique musical au Journal de Genève. En 1940, il fonde la Maîtrise protestante. De 1942 à 1963, il est directeur des émissions musicales de Radio-Genève et, en 1962, président du Concours international d'exécution musicale. Passionné par les musiques anciennes (psaumes de la Réforme) et par celle de Bach (il a instrumenté l'Art de la fugue et l'Offrande musicale), il a su assimiler les techniques les plus récentes en demeurant hostile à toute école. Son lyrisme austère et souvent tourmenté s'allie parfois à l'atonalité ou à la technique sérielle, mais les quelque 500 partitions qu'il a écrites relèvent en général d'une écriture modale qui lui est personnelle.

Vuillermoz (Émile)

Critique français (Lyon 1878 – Paris 1960).

Élève de Gabriel Fauré au Conservatoire de Paris, auteur de quelques compositions et d'harmonisations de Chansons canadiennes et françaises, il a débuté dans la critique musicale comme collaborateur de Henry Gauthier-Villars (Willy). Il devient, en 1910, rédacteur en chef de la Revue S. M. I., organe de la Société musicale indépendante dont il a été un des fondateurs. Entre 1918 et 1940, il est critique musical au Temps, à l'Excelsior, à Candide, à Comoedia. Il publie en 1949 une Histoire de la musique, puis, en 1957 et 1960, deux ouvrages sur Claude Debussy et Gabriel Fauré.

   Il réussit à traduire avec des mots la substance de la musique, et s'appuie sur l'image pour défendre ses opinions. Appliquée à Fauré, à Ravel, à Debussy, cette critique « impressionniste » et sensualiste fait merveille, mais s'attache davantage à l'art lui-même qu'à ses sources et à ses motivations profondes. Il reste qu'Émile Vuillermoz, grâce à son talent et à son goût, a donné à la critique musicale des pages d'une rare perfection dont la subtilité demeure sans doute inégalable.

Vulpius (Melchior)

Compositeur allemand (Wasungen, près de Meiningen, v. 1570 – Weimar 1615).

Cantor à Weimar de 1596 à sa mort, il fut le plus important compositeur de mélodies de cantiques luthériens de son époque, et en harmonisa un grand nombre dont il n'était pas l'auteur. Comme théoricien, il écrivit le traité Musicae compendium. La femme de Goethe était probablement une de ses descendantes.