Dictionnaire de la Musique 2005Éd. 2005
F

flattement
ou flatté

Légère ondulation de la voix sur une note tenue, d'une fréquence intermédiaire entre le vibrato et le trémolo. Ce type d'ornement semble avoir été très en faveur chez les madrigalistes du XVIe siècle et, au siècle suivant, dans l'opéra italien à ses débuts.

flatterzunge

Ce mot allemand formé du substantif Zunge (« langue ») et du verbe flattern (« voltiger ») désigne, dans le jeu des instruments à vent, un coup de langue répété à une cadence très rapide, une sorte de roulement lingual qui produit un effet de trémolo. Cette technique, qui s'applique notamment à la flûte ainsi qu'à quelques autres instruments dont la trompette, semble avoir été employée dès le début du XIXe siècle, mais elle est particulièrement à l'honneur dans la musique contemporaine.

flautato

Dans les instruments à cordes frottées, technique qui consiste à promener légèrement l'archet sur la touche pour obtenir une sonorité flûtée.

Flecha (Juan Mateo) , dit Flecha L'Ancien

Compositeur espagnol (Prades, Pyrénées-Orientales, 1481 – monastère de Poblet, près de Tarragone, 1553).

Ce carme fut chantre, puis maître de chapelle à la cathédrale de Lérida (1523) et maître de musique des infantes de Castille, filles de Charles Quint. Son œuvre comprend des pages religieuses, publiées en partie par Miguel de Fuenllana dans son Orphenica Lira (Séville, 1554), et des ensaladas à 4 ou 5 voix qui, écrites sur des textes latins, catalans, castillans, italiens ou français, rejoignent la chanson française par l'importance réservée à la mélodie, par le propos généralement descriptif et la variété de l'expression.

Flecha (Fray Mateo) , dit Flecha Le Jeune

Poète et compositeur espagnol (Prades, Pyrénées-Orientales, 1530 – monastère de Portella, prov. de Solsona, 1604).

Neveu de Juan Mateo Flecha et, comme lui, carme, il entra en 1543 au service des infantes de Castille. On le retrouve en Italie en 1564. Il accompagna Maria, épouse de l'empereur Maximilien II, à la cour d'Autriche, où il occupa les postes de chapelain et de chantre de la chapelle impériale (1568). En 1579, il devint abbé à Tihany en Hongrie, puis retourna en Espagne en 1599 pour finir ses jours avec le titre d'abbé au monastère de Portella. Un recueil de madrigaux à 4 et 5 voix de sa composition, dédié à Maximilien II, parut à Venise en 1568. À l'exception d'un seul texte en langue espagnole, l'ensemble est en italien et constitue un bon exemple du genre. Flecha composa également une pièce instrumentale a 5 (Harmonia), ainsi que des ensaladas parues à Prague en 1581 dans un recueil comportant aussi des œuvres de son oncle.

Flentrop

Facteurs d'orgues néerlandais du XXe siècle.

Ils ont restauré plusieurs instruments historiques (Alkmaar, 1940-1949 ; Zwolle, 1953-1955) et construit des orgues en Europe et en Amérique du Nord. Les Flentrop pratiquent une facture de tradition baroque, à traction mécanique.

Flesch (Carl)

Violoniste et pédagogue hongrois (Wieselburg, Moson, 1873 – Lucerne 1944).

Il étudia au conservatoire de Vienne avec Grün et à celui de Paris avec Sauzay et Marsick. Il donna son premier concert à Vienne en 1895, et sa carrière de virtuose prit une ampleur internationale à partir des premières années du siècle. Parallèlement, il eut une activité constante d'enseignement, notamment aux conservatoires de Bucarest et d'Amsterdam, à Berlin, où il dirigea en particulier un cours de perfectionnement à la Hochschule für Musik (1921-1923), et au Curtis Institute de Philadelphie (1924-1928).Ce fut l'un des plus grands pédagogues modernes du violon. Il compta parmi ses élèves Max Rostal, Szymon Goldberg, Ida Haendel, Ginette Neveu, Alma Moodie, Ricardo Odnoposoff, Henryk Szeryng et Bronislaw Gimpel. Il a, d'autre part, laissé plusieurs ouvrages théoriques.

Fleuret (Maurice)

Critique musical français (La Talaudière, Loire, 1932 – Paris 1990).

Après des études au Conservatoire de Paris de 1952 à 1956, il devient conférencier aux J. M. F., compose des musiques de film et de scène, et écrit dans plusieurs périodiques avant de devenir chef de rubrique au Nouvel Observateur en 1964. Spécialiste des musiques nouvelles, il a dirigé de nombreux festivals de musique contemporaine (Saint-Étienne en 1968, les Semaines musicales internationales de Paris de 1968 à 1974, le festival Xenakis de Bonn en 1974) et les activités musicales du musée d'Art moderne de la Ville de Paris (de 1967 à 1977 et à nouveau depuis 1980) ; de 1977 à 1981, il est directeur artistique du festival de Lille et il a été directeur de la Musique au ministère de la Culture de 1981 à 1986 et lancé alors la fête de la Musique. Il a été en 1986 l'un des deux fondateurs de la bibliothèque Gustav-Mahler. Il a étudié aussi les traditions musicales lointaines (Afrique, Asie et Amérique latine).

fleurtis
ou fleuretis

Nom donné aux XVIIe et XVIIIe siècles aux procédés d'harmonisation à plusieurs voix non écrites, parfois appliqués au plain-chant par les chantres.

Floquet (Étienne-Joseph)

Compositeur français (Aix-en-Provence 1748 – Paris 1785).

Élève de la maîtrise de la cathédrale Saint-Sauveur à Aix, il remporta des succès dès l'âge de dix ans avec ses premiers motets. Il vint étudier à Paris en 1769, et son premier ouvrage lyrique, l'Union de l'Amour et des Arts, fut représenté à l'Opéra en 1773. Une Chaconne qui en était tirée fit fureur sur tous les clavecins de la capitale. En revanche, Azolan (1774) fut comparé défavorablement aux œuvres de Gluck, qui triomphaient alors, et subit un échec. Il partit alors travailler à Naples avec Sala et à Bologne avec le padre Martini. De retour à Paris, il obtint le succès avec un ouvrage de demi-caractère, la pastorale le Seigneur bienfaisant (1780). Il voulut se mesurer de nouveau à Gluck et composa une partition sur le livret d'Alceste de Quinault, pour l'opposer à l'œuvre de Gluck, représentée à Paris en 1776. Mais l'Académie royale refusa son ouvrage. Il s'éteignit découragé, victime d'une maladie de langueur. Cette fin prématurée priva la scène française d'un musicien doué, ayant le sens de l'action théâtrale.