harpe éolienne
Instrument de physique plutôt qu'instrument de musique, la harpe éolienne consistait en une sorte de cithare érigée en plein air et convenablement orientée dans le sens du vent, lequel faisait vibrer ses six cordes de boyau tendues sur une caisse.
Les harmoniques ainsi produits contribuaient au décor des jardins d'agrément, au même titre que les illuminations.
Harrell (Lynn)
Violoncelliste américain (New York 1944).
Il étudie avec Leonard Rose à la Juilliard School de New York, puis avec Casals et Piatigorski au Curtis Institute de Philadelphie. De 1965 à 1971, il est le plus jeune soliste de l'Orchestre de Cleveland. En 1975, il fait ses débuts à Londres et commence une carrière de concertiste avec les plus grands orchestres européens, sous la direction de Claudio Abbado et Daniel Barenboïm notamment. Depuis 1984, il donne de nombreux récitals avec Vladimir Ashkenazy, qui est son partenaire en trio avec Ithzak Perlman. Professeur à la Juilliard School entre 1977 et 1985, il reprend en 1986 la chaire de Piatigorski à l'Université de Caroline du Sud. Travaillant beaucoup en Angleterre, il est depuis 1993 professeur à la Royal Academy of Music de Londres.
Harrer (Johann Gottlob)
Compositeur allemand (Görlitz 1703 – Carlsbad 1755).
Il étudia le droit à l'université de Leipzig, puis voyagea en Italie aux frais du comte Heinrich von Brühl, au service duquel il passa ensuite vingt années à Dresde (1731-1750). En 1750, peut-être grâce à l'influence de Brühl, qui jouait un rôle prépondérant dans les affaires de Saxe, il succéda à Bach comme cantor de Saint-Thomas de Leipzig.
Harris (Roy)
Compositeur américain (Lincoln County, Oklahoma, 1898 – Santa Monica, Californie, 1979).
Il étudie la philosophie grecque et la théologie hindoue avant la musique, à laquelle il vient assez tard. Il est l'élève d'Arthur Farwell et d'Altschuler à l'université de Los Angeles. Ses premiers essais précèdent son départ pour Paris, où il travaille avec Nadia Boulanger (1926-1928). À trente ans, un grave accident lui brise la colonne vertébrale et le contraint à une longue convalescence, pendant laquelle il poursuit ses études et, dit-il, apprend à écrire sans piano. C'est l'époque du 1er Quatuor, où l'attention qu'il apporte à la structure de la musique lui suggère déjà un langage très personnel. Trois ans plus tard, la 1re Symphonie, conduite par Koussevitski, est un triomphe en dépit de son programme ambitieux (« exprimer l'esprit d'aventure et l'exubérance physique, le pathétique qui semble à la base de toute existence humaine et la volonté de puissance et d'action »). Sa force expressive, sa volonté de style et son goût des formes classiques se retrouvent à toutes les étapes d'une carrière conçue dans l'esprit néoromantique et qui évoluera vers le monumental, avec des références de plus en plus fréquentes aux thèmes populaires. La 3e Symphonie, saluée comme un événement lors de sa création à Boston (1939), attestait déjà une puissance de tempérament assez exceptionnelle dans l'école américaine, et les suivantes (5e Symphonie dédiée au peuple soviétique alors en guerre, 6e et 10e inspirées par la personnalité d'Abraham Lincoln) en confirment l'audace et l'énergie. Harris devait en écrire 14 (la dernière en 1975).
Harsányi (Tibor)
Pianiste et compositeur français d'origine hongroise (Magyarkanisza 1898 – Paris 1954).
Élève de Bartók et de Kodály, il émigra à Paris en 1924, où il fit partie du groupe de musiciens originaires d'Europe centrale, connu sous le nom d'École de Paris (les autres membres étant Marcel Mihalovici, Bohuslav Martinů, Alexandre Tcherepnine, Alexandre Tansman). Dans un style poursuivant la synthèse d'éléments folkloriques hongrois et de tendances néoclassiques, Tibor Harsanyi a laissé des ballets, comme le Dernier Songe (1920), Pantins (1938) et Chota Roustaveli (1945), les opéras les Invités (1937) et Illusion (1948), des œuvres symphoniques et de chambre, ainsi que de nombreuses musiques de scène et de film.
Hartemann (Jean-Claude)
Chef d'orchestre français (Vezet 1929 – Paris 1993).
Élève de Jean Fournet à l'École normale de musique, il est en 1956 lauréat du Concours international de Besançon. De 1957 à 1960, il est premier chef du Grand Théâtre lyrique de Dijon, où il rencontre Jésus Etcheverry, avec lequel il parfait sa formation. De 1960 à 1963, il est directeur musical du Théâtre de Metz, puis chef permanent de la Réunion des théâtres lyriques nationaux. Régulièrement invité à l'Opéra-Comique, il en est le directeur musical de 1968 à 1972. Il fonde plusieurs formations, notamment l'Ensemble instrumental de France en 1966 et les Solistes de France en 1971. Mozartien de talent, il enregistre plusieurs opérettes françaises, la Messe Sainte-Cécile de Gounod, et crée des œuvres de Frank Martin. Il enseigne de 1972 à 1977 à la Schola cantorum de Paris, puis au Centre culturel d'Évry. Dans un contexte de crise de la direction d'orchestre en France, il est l'un des très rares chefs à avoir transmis son métier, dont le répertoire lyrique était pour lui la base essentielle.
Hartig (Heinz)
Compositeur allemand (Kassel 1907 – Berlin 1969).
Il fait ses études à Kassel, Berlin et Vienne, puis dirige, en 1948, les productions de Brecht à Berlin et, à partir de 1951, enseigne la composition à la Berlin Hochschule für Musik. De tendance néo-classique à ses débuts, il s'inspire des mètres variables de Boris Blacher, avec lequel il a étudié en 1946-47 (Variations en mètres variables pour piano, 1951). En 1958, avec Perché, Heinz Hartig se met à utiliser les techniques dodécaphoniques et, en 1962, les principes sériels (Variationen über einen siebentönigen Klang, pour 14 instruments). Il a composé, outre des œuvres de musique de chambre et pour petits ensembles, quelques œuvres pour orchestre, de la musique chorale et des ballets.
Hartmann
Famille de musiciens danois.
Johann Ernst, compositeur et violoniste (Gross-Glogau, Allemagne, 1726 – Copenhague 1793). Très influencé par l'esthétique néoclassique de Winckelmann et de Gluck, il est l'initiateur du style nordique, qui atteint son apogée dans l'œuvre de son petit-fils J. P. E. Hartmann. Les principaux ouvrages de J. E. Hartmann restent ses musiques de scène pour les pièces de J. Ewals : Balders tod, « la Mort de Balder », 1779, et Fiskerne, « les Pêcheurs », 1780.
Johann Peter Emilius, compositeur, petit-fils du précédent (Copenhague 1805 – id. 1900). Il est, avec N. Gade, le plus important compositeur romantique danois. Inspiré par la vision nordique des drames de A. Oehlenschläger, il est avant tout un lyrique, qui puise son inspiration dans les vieilles légendes : musique pour le mélodrame Guldhornene, « les Cornes d'or », 1832 ; musique de tragédie, Olaf den Hellige, « Saint Olaf », 1838 ; ouvertures, Hakon jarl, « le Chef Hakon », 1844, et Axel og Valborg, 1856 ; musiques de ballet, Valkyrien, 1861, et Thrymskviden, « la Légende de Thrym », 1868 ; cantate, Volvens Spaadom, « la Prophétie de la sibylle », 1872 ; tragédie, Yrsa, 1883. Mais, malgré quelques œuvres instrumentales et symphoniques fort bien venues, ses chefs-d'œuvre restent le ballet Et folkesagn, « Une légende populaire », 1854, écrit en collaboration avec N. Gade, et surtout l'opéra Liden Kirsten, « la Petite Christine », 1846, sur un livret de H. C. Andersen, une des œuvres les plus populaires du répertoire lyrique danois.