Gazzeloni (Severino)
Flûtiste italien (Roccasecca 1919 – Cassino 1992).
Élève de Tessarini au conservatoire Sainte-Cécile de Rome, il s'est imposé dans les années 50, tout en étant flûte solo de l'Orchestre de la R.A.I., comme l'un des principaux interprètes d'œuvres contemporaines. De nombreux compositeurs, dont Bruno Maderna, ont écrit pour lui des partitions mettant en valeur les ressources de son instrument, ainsi que sa prodigieuse technique. Il a enseigné notamment aux cours d'été de Darmstadt.
Gebauer
Famille de musiciens français d'origine saxonne.
Michel Joseph hautboïste et compositeur (La Fère, Aisne, 1763 – Russie 1812). Fils d'un militaire, il devint instrumentiste dans la musique des gardes suisses (1777), altiste à la chapelle royale (1783), puis instrumentiste à la garde nationale (1791) et dans divers théâtres. Il enseigna au Conservatoire (1795-1800), dirigea la musique de la garde impériale, et disparut lors de la retraite de Russie. Outre divers duos, il a laissé environ 200 marches militaires.
François René frère du précédent, bassonniste et compositeur (Versailles 1773 – Paris 1845). Élève de son frère et de François Devienne, il fit partie de l'orchestre de l'Opéra, de 1799-1800 à 1826, ainsi que de la chapelle impériale puis royale, et enseigna le basson au Conservatoire de 1795 à 1802, puis de 1824 à 1838. On lui doit notamment des marches militaires et, pour basson, treize concertos et une méthode (v. 1820).
Pierre Paul frère des précédents, cornistes et compositeur (Versailles 1775 – Paris ?). Corniste au Théâtre du Vaudeville, il mourut jeune en laissant vingt duos pour deux corps.
Étienne François frère des précédents, flûtiste et compositeur (Versailles 1777 – Paris 1823). Il laissa des transcriptions d'airs d'opéra en duo et une centaine de pièces pour flûte seule.
Michel Joseph fils du précédent, altiste et compositeur, a écrit des duos et une méthode d'alto (1820).
gebrauchsmusik (all. ; « musique utilitaire »)
Terme inventé dans les années 1920 par Paul Hindemith, apôtre d'une Neue Sachlichkeit (nouvelle objectivité), pour désigner des œuvres à usage en principe strictement pratique (Construisons une ville, jeu musical pour enfants).
La démarche fut reprise par des compositeurs comme Milhaud, Weill, Copland.
Gédalge (André)
Compositeur, théoricien et pédagogue français (Paris 1856 – Chessy, Seine-et-Marne, 1926).
Son père s'opposant à sa vocation musicale, il fut libraire jusqu'en 1884, date à laquelle il entra au Conservatoire de Paris dans la classe d'Ernest Guiraud. En 1885, il obtint le second grand prix de Rome avec sa cantate la Vision de Saül. À partir de 1893, il fut répétiteur au Conservatoire dans les classes de Guiraud et de Massenet. Le Petit Savoyard, pantomime en 4 actes (1891), a été suivi en 1899 de la première audition de son Concerto pour piano et de la 3e Symphonie (1910). En 1905, il devint professeur de contrepoint et de fugue au Conservatoire de Paris.
Possédant une vaste culture, travailleur acharné, Gédalge fut un pédagogue de premier plan. Ses cours furent fréquentés par Ravel, Rabaud, Enesco, Kœchlin, Roger-Ducasse, Milhaud, Honegger, Fl. Schmitt et Ibert. Prenant pour modèles Bach et Mozart, les grandes lignes de son enseignement ont été le retour à la musique pure, le goût du contrepoint et l'importance mélodique. Comme compositeur, il refusa toute concession aux modes, écrivant de la musique instrumentale, quatre symphonies, des concertos, des chansons et des mélodies, huit ouvrages pour le théâtre, dont le ballet Phœbé (Paris, 1900). Son Traité de la fugue (Paris, 1901) a été un ouvrage très estimé.
Gedda (Nicolaï)
Ténor russo-suédois (Stockholm 1925).
Né de parents russes établis en Suède, il débuta à l'Opéra de Stockholm en 1952 dans le Postillon de Longjumeau d'Adam. Son succès détermina une carrière internationale. Il fut engagé à l'Opéra de Paris en 1954, chanta au Covent Garden de Londres en 1955 et au Metropolitan Opera de New York en 1957. Il interprète avec une égale aisance les répertoires italien, allemand, français et russe, grâce à sa connaissance des langues et à sa maîtrise des styles. Son timbre plus velouté que percutant, sa technique fondée sur une utilisation de sa voix mixte, évoquent davantage les grands ténors de la première moitié du XIXe siècle que la manière héroïque de ceux de l'époque actuelle. Gedda a su prouver l'efficacité de cette technique dans les ouvrages les plus différents, depuis Gluck et Mozart jusqu'à Debussy, en passant par Weber, Bellini, Berlioz, Gounod, Bizet et Moussorgski. Ses nombreux disques sont des modèles d'interprétations difficiles à surpasser.
Geiringer (Karl)
Musicologue américain d'origine autrichienne (Vienne 1899 – Santa Barbara, Californie, 1989).
Élève de Guido Adler, il a été conservateur des archives, de la bibliothèque et du musée de la Société des amis et de la musique à Vienne (1930-1938), professeur au Royal College of Music de Londres (1939-40), professeur de musicologie à l'université de Boston (1941-1961), et, depuis 1962, directeur des études musicales à Santa Barbara (université de Californie). Il s'est spécialement intéressé à Bach, Haydn et Brahms, et a écrit sur ces trois compositeurs plusieurs ouvrages et de nombreux articles : Joseph Haydn (Potsdam, 1932) ; Johannes Brahms (Vienne, 1935) ; Haydn, a Creative Life in Music (New York, 1946, plusieurs éd. rév. jusqu'en 1982, dont en all. J. Haydn. Der schöpferische Werdegang eines Meisters der Klassik, Mayence, 1959) ; The Bach Family (New York, 1954, trad. fr. Bach et sa famille, Paris, 1955) ; J. S. Bach, the Culmination of an Era (New York, 1966, trad. fr., Paris, 1970). Pour son soixante-dixième anniversaire, il a reçu le mélange Studies in 18th Century Music (Londres, 1970).
Gelber (Bruno Leonardo)
Pianiste argentin (Buenos Aires 1941).
Ses parents, tous deux musiciens, lui font étudier le piano à l'âge de trois ans. Trois ans plus tard il commence à travailler avec Vincenzo Scaramuzza. À huit ans, il donne son premier récital à la radio, malgré une année d'immobilité forcée due à une attaque de polio. En 1956, déjà célèbre en Argentine, il joue sous la direction de Lorin Maazel. En 1960, il vient travailler à Paris et rencontre Marguerite Long, dont il devient l'élève. Un an plus tard, il remporte le 3e prix du Concours Long-Thibaud. Son répertoire fait une large part aux œuvres de Schumann, Beethoven, Chopin, Schubert, Liszt et Brahms. Il s'est vu décerner le Prix des discophiles et, à deux reprises, le Grand Prix de l'Académie Charles-Cros.