Dictionnaire de la Musique 2005Éd. 2005
V

valse (en all. walzer ; du verbe walzen, « rouler »)

Danse à 3 temps, qu'on a dit issue de la « volte », danse provençale du XVIe siècle, également à 3 temps, mais cette origine a été contestée.

Elle se danse par couples et en tournant. C'est au cours du XVIIIe siècle que se répand le terme de « valse ». Elle n'est alors pas très éloignée d'autres danses vives à 3 temps comme la danse allemande ou le Ländler. C'est à Vienne que la valse finit par trouver sa patrie. Danse à la fois noble, distinguée et voluptueuse et même parfois dionysiaque, la valse, sous sa forme entraînante et rapide, triomphe au XIXe siècle, avec les productions de Lanner et de la famille Strauss.

   Les valses sont alors souvent écrites avec une ouverture lente, qui met en valeur leur déchaînement rythmique (Invitation à la valse de Weber). Franz Schubert, avec ses Valses nobles et ses Valses sentimentales, est un des très nombreux compositeurs de valses publiées au XIXe siècle pour répondre à cette mode. Parmi les recueils romantiques pour piano, celui des 14 Valses op. 18, op. 34 et op. 64 de Chopin, auxquelles il faut ajouter quelques numéros posthumes, est le plus populaire : beaucoup des pièces qui le composent adoptent le style « tourbillonnant » de rigueur, tandis que d'autres (Valse en « la » mineur, op. 34 no 2) sont plus mélancoliques et rêveuses.

   Dans la musique occidentale, la valse est une des rares danses à avoir fait se rejoindre musique savante et sensibilité populaire : les grandes valses de Johann Strauss fils sont appréciées de tous, ce qui est moins le cas de ses polkas et quadrilles, plus confinés dans leur fonction de divertissement. On trouve donc des valses absolument partout : dans les bals populaires ou de la haute société, mais aussi dans des œuvres symphoniques (Berlioz, Mahler), dans des ballets (Tchaïkovski, Messager, Delibes, etc.), mais encore dans des opéras (Faust, de Gounod ; les Maîtres chanteurs de Nuremberg, de Wagner ; le Chevalier à la rose, de Richard Strauss ; Wozzeck, d'Alban Berg, etc.) et même dans des œuvres savantes et atonales (Schönberg). En effet, la valse présente cette particularité d'être une danse susceptible de s'adapter à une écriture complexe et baroque, tout en conservant son caractère dansant fondamental : on rencontre ainsi des valses extrêmement sophistiquées, chromatiques (Méphisto-Valse, de Liszt), et même électroacoustiques (Valse molle, d'Alain Savouret ; valse de la Symphonie pour un homme seul, de Pierre Schaeffer et Pierre Henry), en passant par les valses raffinées d'un Ravel (Valses nobles et sentimentales, pour piano, et la Valse, poème symphonique cherchant à exprimer la quintessence de cette danse viennoise). À côté de la forme rapide et distinguée, on trouve aussi la valse lente, ou valse anglaise, et la forme populaire de la valse musette.

Van Asperen (Bob)

Claveciniste néerlandais (Amsterdam 1947).

Il est l'élève de Gustav Leonhardt au Conservatoire d'Amsterdam et obtient en 1971 son diplôme de soliste. Il se produit ensuite avec la Petite Bande, le Quadro Hotteterre, ainsi qu'avec le flûtiste Frans Brüggen. Parallèlement à ses activités européennes, de nombreux engagements le mènent en U.R.S.S., aux États-Unis, en Australie, et divers grands prix récompensent ses enregistrements. À partir de 1981, il dirige comme « maestro al cembalo » l'orchestre de chambre Melante 81, qu'il a fondé et qui joue sur instruments anciens. De 1973 à 1988, il enseigne le clavecin au Conservatoire royal de La Haye.

Van Baaren (Kees)

Compositeur néerlandais (Enschede 1906 – Oegstgeest 1970).

Il étudia avec Pijper au conservatoire de La Haye, puis à l'Académie de musique de Berlin, où il rencontra Berg et Schönberg. Intéressé, dès ses débuts, par la technique sérielle, il réalisa avec son Septuor (1952) la première grande œuvre néerlandaise conçue dans cette discipline. Directeur du conservatoire de La Haye à partir de 1957, il eut sur ses élèves, parmi lesquels « les Cinq », groupe formé de Louis Andriessen, Misha Mengelberg, Reinbert de Leeuw, Peter Schat et Jan Van Vlijmen, la plus heureuse influence, et ses œuvres servirent fréquemment d'exemples, malgré la lenteur de leur élaboration, car chacune d'elles atteste un approfondissement de l'organisation sérielle.

Œuvres

Musique pour orchestre. Sinfonia, Variations, Concerto pour piano.

   Musique de chambre. 2 quatuors, Quintette à vent, Septuor.

   Musique vocale. The Hollow Men (cantate d'après T. S. Eliot).

Van Beinum (Eduard)

Chef d'orchestre néerlandais (Haarlem 1901 – Amsterdam 1959).

Élève de Sem Dresden au conservatoire d'Amsterdam, il fit ses débuts à Haarlem, puis devint associé de Wilhelm Mengelberg au Concertgebouw d'Amsterdam (1938), avant de lui succéder à la tête de cet orchestre de 1945 à sa mort. Sa carrière internationale le conduisit alors à effectuer de fréquentes tournées en Europe et en Amérique. En 1956, il fut nommé chef de l'Orchestre de Los Angeles, mais renonça à ce poste et revint en Europe.

   Avec une technique claire et analytique, Eduard Van Beinum a souvent défendu les grandes œuvres contemporaines. Il fut aussi un très grand interprète de Bruckner.

Van Campenhout (François)

Compositeur belge (Bruxelles 1779 – id. 1848).

Il commença sa carrière comme violoniste au théâtre de la Monnaie, puis comme chanteur. Il étudia ensuite à Amsterdam et pratiqua le chant jusqu'en 1827, date à laquelle il se fixa à Bruxelles pour se consacrer à la composition. On lui doit 17 opéras (dont Gratius, le Passe-Partout, l'Heureux Mensonge), des ballets (Diane et Endymion), 3 messes, 6 divertissements, 1 Sinfonia, 9 cantates avec orchestre, un TeDeum, etc. Il est également l'auteur de la Brabançonne (1830).

Van Cliburn (Harvey)

Pianiste américain (Schreveport, Louisiane, 1934).

Il joue pour la première fois en public à l'âge de quatre ans, et, à douze ans, il remporte un concours de piano qui lui permet de se produire en compagnie de l'Orchestre symphonique de Houston. En 1948, il joue pour la première fois à Carnegie Hall et remporte le concours de la Juilliard School en 1953. Prix Leventritt en 1954, il se produit la même année sous la direction de Mitropoulos. 1er Prix du Concours Tchaïkovski de Moscou en 1957, il est porté aux nues. Fondateur du concours qui porte son nom, il interrompt sa carrière en 1978, après de nombreux concerts et enregistrements.