Coclico (Adrian « Petit »)
Compositeur et théoricien flamand (Flandres 1499 ou 1500 – Copenhague v. 1563).
On suppose que le surnom de « Petit » lui était donné en raison de sa taille. En 1545, il fut inscrit à l'université de Wittenberg (Prusse). Puis il se rendit à Francfort-sur-Oder, et, en 1547, à Stettin. Membre de la chapelle du duc Albert de Prusse (1547-1550), il s'installa, à la fin de 1550, à Nuremberg, où il publia un livre de motets, Musica reservata, consolationes piae ex psalmis Davidicis (1552), et un traité théorique Compendium musices, dans lequel il transmet les règles du contrepoint de Josquin Des Prés, dont il prétendait être l'élève, l'appelant « le prince des musiciens ». En 1555, il fut à Wismar, au service du duc de Mecklembourg.
Puis, en 1556, il entra comme chanteur à la chapelle du roi Christian III de Danemark pour laquelle il composa des motets. Adrian Coclico, l'un des derniers illustrateurs de la grande tradition polyphonique franco-flamande, s'est appliqué à établir une correspondance étroite entre le verbe et la musique.
Cocteau (Jean)
Poète français (Maisons-Laffitte 1889 – Milly-la-Forêt 1963).
Son nom est lié à celui d'Erik Satie et au groupe des Six. Dans le Coq et l'Arlequin (1918), il a fait le procès de l'impressionnisme musical, prônant le retour à la simplicité, glorifiant l'esthétique du cirque et du music-hall exaltant aussi bien la concision et la netteté du langage de Satie que le tumulte organisé du Sacre du printemps de Stravinski. Dans Carte blanche (1920), il a rendu compte, à sa manière, brillante et cursive, des activités des musiciens du groupe des Six, lesquels (Louis Durey excepté) collaborèrent à la mise en musique de son texte, les Mariés de la tour Eiffel (1921). Pour Erik Satie, Jean Cocteau a écrit l'argument du ballet Parade (1917) et un livret d'opéra-comique, Paul et Virginie, qui, du côté du musicien, demeura à l'état de projet. Pour Darius Milhaud, il a écrit les arguments du Bœuf sur le toit (1920) et du Train bleu (1924), et le livret du Pauvre Matelot (1926). Francis Poulenc a mis en musique la Voix humaine (1958) et la Dame de Monte-Carlo (1961). Arthur Honegger, qui en avait d'abord écrit la musique de scène (1922), a composé en 1927 sur l'Antigone de Cocteau son meilleur ouvrage lyrique. Pour Georges Auric, Jean Cocteau a écrit l'argument du ballet Phèdre (1950). Il lui a demandé la musique de ses films les plus importants : le Sang d'un poète (1930), l'Éternel Retour (1943), la Belle et la Bête (1945), l'Aigle à deux têtes (1947), les Parents terribles (1948), Orphée (1949). Avant tout soucieux du spectacle, Cocteau a suivi avec passion l'évolution du ballet, collaborant avec Serge de Diaghilev (Parade, le Train bleu), avec Serge Lifar (Phèdre), avec Roland Petit (le Jeune Homme et la Mort). Il ne s'est pas contenté de fournir aux musiciens des livrets d'opéras et des arguments de ballets. Il a mis lui-même en scène les Mariés de la tour Eiffel, le Pauvre Matelot, Antigone, Œdipus rex, la Voix humaine. Il a tenu le rôle du récitant dans l'Histoire du soldat de Stravinski. En 1962, il a dessiné des décors pour Pelléas et Mélisande. Inspirateur ou animateur, meneur de jeu ou metteur en scène, du début à la fin de sa carrière, le poète n'a cessé de collaborer avec les musiciens. Son nom est autant inscrit dans l'histoire de la musique et de la danse que dans celle de la littérature.
Principaux écrits sur la musique : le Coq et l'Arlequin (1918) ; Carte blanche (1920) ; Fragments d'une conférence sur Satie (Revue musicale, mars 1924).
Livrets : Paul et Virginie (livret d'opéra-comique, en collaboration avec R. Radiguet, 1920) ; les Mariés de la tour Eiffel (spectacle, musique de G. Auric, A. Honegger, D. Milhaud, F. Poulenc, G. Tailleferre, 1921) ; le Pauvre Matelot (complainte en 3 actes, musique de D. Milhaud, 1926) ; Œdipus rex (opéra-oratorio, musique de I. Stravinski, 1927) ; Cantate (musique de I. Markevitch, 1930) ; Patmos (musique de Y. Claoué, 1962).
Arguments de ballet : le Dieu bleu (en collaboration avec F. de Madrazo, musique de R. Hahn, 1912) ; Parade (musique de E. Satie, 1917) ; le Bœuf sur le toit (pantomime, musique de D. Milhaud, 1920) ; le Train bleu (opérette dansée, musique de D. Milhaud, 1924) ; le Jeune Homme et la Mort (mimodrame, musique de J.-S. Bach, 1946) ; Phèdre (musique de G. Auric, 1950), la Dame à la Licorne (musique de J. Chailley, 1953) ; le Poète et sa Muse (mimodrame, musique de G. C. Menotti, 1959).
coda
Mot italien, désignant d'une manière générale dans une œuvre musicale, et surtout instrumentale, tout développement de caractère libre prolongeant l'une des parties constitutives du plan sans en faire réellement partie.
La coda terminale étant la plus fréquente par exemple à la fin de la réexposition de la forme sonate , et amenant souvent la conclusion, on a tendance à limiter le sens du mot coda à celui d'une terminaison. Mais dans les œuvres à plan classique et à caractère évocateur, la coda prend volontiers la forme d'un intermède descriptif (chants d'oiseaux dans la Symphonie pastorale de Beethoven).
Coelho (Ruy)
Compositeur, chef d'orchestre et critique musical portugais (Alcacer do Sal 1891 – Lisbonne 1986).
Il fit ses études au conservatoire de Lisbonne avec Rey Colaço (piano), Costa Ferreira et Tomas Borba (composition), puis alla se perfectionner à Berlin sous la direction de Humperdinck. De retour à Lisbonne, il se consacra entièrement à la composition. Dans ses œuvres, il a cherché à concilier l'influence postromantique occidentale qu'il a subie avec la mise en valeur du folklore national de son pays. Il est l'auteur de nombreux opéras, qui font de lui l'un des créateurs du répertoire dramatique portugais : Crisfal, Belkiss (primé en 1924 à un concours international à Madrid), Ines de Castro, Soror Mariana. Il a écrit également des symphonies, dont les 5 Sinfonias camoneanas, des poèmes symphoniques (Peninsulares, Alcacer, Promenades d'été au Portugal), de la musique de chambre et de piano, et des mélodies portugaises. Il a été critique musical dans O Século, Diário de Notícias et Diário de Manhã, et s'est produit comme chef d'orchestre, essentiellement dans ses propres œuvres.