Gassmann (Florian)
Compositeur autrichien (Brüx, Bohême, 1729 – Vienne 1774).
Désirant devenir musicien contre la volonté de son père, il se rendit en Italie, où il étudia peut-être avec le Padre Martini et donna ses premiers opéras, Merope (Venise, 1757) et Issipile (Venise, 1758). Arrivé à Vienne en 1763, il y succéda à Gluck comme compositeur de ballets de la cour. Lors d'un nouveau voyage en Italie, il rencontra à Venise en 1766 le jeune Salieri, dont il fit son élève et qu'il amena à Vienne. En 1771, il fonda la Tonkünstler-Sozietät, première institution de concerts publics à Vienne, et l'inaugura en mars de l'année suivante avec son oratorio La Betulia liberata. En 1772 également, il succéda à Georg Reutter le Jeune au poste de maître de chapelle impérial. De ses opéras, il faut citer surtout, dans le genre bouffe, L'Amore artigiano (1767) et La Contessina (1770). En 1770, lors d'un troisième séjour en Italie, il présenta à Rome Ezio. On lui doit également des œuvres religieuses, dont plusieurs messes et un requiem, de remarquables symphonies, et de la musique de chambre (quatuors à cordes). Un catalogue thématique de ses œuvres instrumentales a été dressé en 1976 par George R. Hill. Ses deux filles Maria Anna (1771-1858) et Thérèse (1774-1837) furent des chanteuses de talent.
Gastoldi (Giovanni Giacomo)
Compositeur italien (Caravaggio v. 1555 – ? 1622).
D'abord probablement l'élève de Jachet de Wert, il est ordonné prêtre et entre au service des Gonzague à Mantoue où il est nommé maître de chapelle à Santa Barbara. C'est à la cour de cette famille illustre qu'il rencontre Pallavicino, A. Striggio et Monteverdi. Ensuite, on le trouve à Milan en 1609, maître de chapelle à la cathédrale.Compositeur de musique instrumentale (Il Primo Libro della musica a 2 voci, 1598), de madrigaux (quatre livres de Madrigali a 5 voci chez Gardano à Venise, 1588-1602) et de nombreuses œuvres de musique religieuse (messes, magnificat, motets, psaumes et vêpres), dans lesquelles il montre toute sa science du contrepoint, Gastoldi doit sa célébrité à un recueil de Balletti a cinque voci (1591), qui a connu non moins de trente rééditions dont une à Paris. En dehors de leur popularité, les Balletti « per cantare, sonare et ballare » (écrits pour les spectacles de danse à la cour de Mantoue), avec leur vitalité rythmique, leurs fa-la-la caractéristiques, forme strophique et écriture surtout verticale, ont influencé, certes, Monteverdi (Scherzi musicali), mais également Th. Morley en Angleterre (Ballets a 5, 1595). Interprétées instrumentalement ou vocalement, ces œuvres ont atteint pleinement leur objectif premier : O compagni, allegrezza, allegrezza (Introduttione a i Balletti).
Gastoué (Amédée)
Musicologue français (Paris 1873 – Clamart 1943).
Il étudie le piano avec Deslandres, l'orgue avec Guilmant, l'harmonie avec Lavignac et la composition avec Magnard. Durant toute sa vie, il cumule les fonctions d'enseignant, de chercheur et de compositeur. Collaborateur de la Schola cantorum dès sa fondation, il y enseigne la musicologie de 1900 à 1903, puis le chant grégorien à la mort de Vincent d'Indy. Il est également professeur au petit collège Stanislas dès 1906 et donne aussi par la suite des cours à l'Institut catholique et à l'École des hautes études. En relation, dès sa jeunesse, avec les pères des abbayes de Solesmes et de Saint-Wandrille, il se bat pour le renouveau du chant grégorien (Cours théorique et pratique de chant grégorien, 1904 ; Traité d'harmonisation du chant grégorien sur un plan nouveau, 1910 ; l'Art grégorien, 1911). Mais ses connaissances s'étendent à toute la musique sacrée en général. Il est considéré comme l'un des plus grands spécialistes de musique byzantine et participe à toutes les conférences sur ce sujet. Il collabore à l'édition du Graduel Vatican (1908) et écrit une Histoire du chant liturgique à Paris (1904) et l'Église et la musique (1936). Grâce à sa publication de Pièces de polyphonie religieuse du IXe au XVe siècle et des Primitifs de la musique française, il sort de l'oubli les conduits des XIIe et XIIIe siècles, G. de Machaut et sa messe. Il a, en outre, participé au dépouillement des fonds musicaux de la Bibliothèque nationale et des bibliothèques du Conservatoire, de l'Opéra et de l'Arsenal. Ses travaux de chercheur l'amènent à prendre une part plus ou moins importante à la rédaction de nombreuses revues (Musica sacra, Rassegna gregoriana).
Il est également l'un des fondateurs de la Société française de musicologie, qu'il préside de 1934 à 1936. Quant à ses compositions, elles comprennent essentiellement de la musique sacrée (messes, motets, oratorios).
Gatti (Theobaldo di)
Compositeur français, d'origine italienne (Florence v. 1650 – Paris 1727).
Virtuose de la viole de gambe et de la basse de violon, il se rendit à Paris vers 1675 et se fit engager dans l'orchestre de l'Académie royale de musique. Admirateur de Lully, il demeura au sein de l'orchestre de l'Opéra et à Paris le reste de sa vie. Il fut l'auteur d'Airs italiens publiés chez Ballard (1696) et de deux opéras : une pastorale, Coronis (1691), et une tragédie lyrique fort bien reçue, Scylla, publiée chez Foucault en 1701. Avec Paolo Lorenzani, Theobaldo di Gatti fut l'un des seuls musiciens « italiens » actifs à la cour de Louis XIV sous la domination de Lully.
Gaubert (Philippe)
Flûtiste, compositeur et chef d'orchestre français (Cahors 1879 – Paris 1941).
Élève de Taffanel au Conservatoire de Paris, il obtint le premier prix de flûte à l'âge de quinze ans. Il travailla la composition avec Fauré et fut second grand prix de Rome en 1905. Depuis 1904, il secondait André Messager au pupitre de la Société des concerts du Conservatoire où il était également flûte solo. Il devait devenir un flûtiste virtuose sans égal et un chef d'une grande autorité et d'une grande sensibilité, tant au concert qu'au théâtre. En 1908, il fut nommé professeur de flûte au Conservatoire, et, en 1919, professeur de composition. La même année, il devenait chef permanent de la Société des concerts du Conservatoire, tandis que Jacques Rouché lui confiait la direction musicale de l'Opéra. Il assura de nombreuses créations parisiennes, notamment le Chevalier à la rose, Turandot, Elektra. Comme compositeur, il a laissé de nombreuses pièces, sonates et transcriptions pour flûte, un concerto pour violon, de la musique symphonique (Symphonie en « fa », 1936) et des ballets (Philotis, 1914 ; Alexandre le Grand, 1937 ; le Chevalier et la Damoiselle, 1941), dont les deux derniers sur des livrets de Serge Lifar.