Dictionnaire de la Musique 2005Éd. 2005
C

Cahen (Robert)

Compositeur français (Valence 1945).

Il est membre du Groupe de recherches musicales de Paris de 1971 à 1973, puis chargé de recherche en « vidéoacoustique » à l'Institut national de l'audiovisuel. Ses musiques électroacoustiques (Craie, 1971 ; Masques 2, 1973 ; la Nef des fous, 1975 ; Masques 3, 1978, pour piano et bande) comme ses courts-métrages, dont il réalise fréquemment la bande sonore, manifestent un don mélodique incontestable et un univers personnel et sensible de poète.

Cahier (Mme Charles)

Contralto américaine (Nashville, Tennessee, 1870 – Manhattan Beach, Californie, 1951).

Un certain mystère entoure sa biographie, au point que les archives du Metropolitan contiennent des lettres de sa petite-fille demandant des renseignements sur sa carrière ! Née Sarah-Jane Layton Walker, elle débute sous le pseudonyme de Morris Black, puis est engagée par Mahler à l'Opéra de Vienne. Elle chante de 1907 à 1911 notamment le rôle-titre de Sansom et Dalila de Saint-Saens. En 1911, elle participe à la création posthume du Chant de la terre sous la direction de Bruno Walter. Mariée en 1905 à un aristocrate suédois, elle quitte Vienne en 1912 et devient professeur à New York. Parmi ses élèves figurent Marian Anderson et Lauritz Melchior. En 1930, elle enregistre, avec l'orchestre du Staatsoper de Berlin dirigé par Selmar Meyrowitz, deux lieder de Mahler, prestation considérée comme un témoignage d'une éventuelle tradition vocale mahlerienne.

Cahusac (Louisde)

Librettiste, dramaturge et théoricien de la danse français (Montauban v. 1706 – Paris 1759).

Il est surtout connu aujourd'hui pour avoir été le collaborateur le plus fidèle de Rameau, écrivant notamment le livret de la tragédie lyrique Zoroastre (1749), ainsi que ceux des opéras-ballets (les Fêtes de Polymnie), des pastorales héroïques (Zaïs, Naïs) et probablement de la tragédie lyrique les Boréades (1764), non représentée. Il a écrit un important traité intitulé la Danse ancienne et moderne (1754), où il tente de réhabiliter la pantomime dans le ballet académique et où il étudie sérieusement la danse antique, en particulier celle des Romains.

Caillard (Philippe)

Chef de chœur français (Paris 1924).

Après avoir été instructeur national du mouvement « À cœur joie », il a fondé un ensemble vocal portant son nom, spécialisé tout d'abord dans l'interprétation des œuvres de la Renaissance, mais dont le répertoire s'est étendu peu à peu. Il a transcrit et édité de la musique vocale ancienne.

Caillat (Stéphane)

Chef de chœur français (Lyon 1928).

Il a fait ses études musicales à Lyon et à Paris (harmonie, contrepoint, orgue, direction d'orchestre), puis fondé et animé la chorale, l'ensemble vocal et le quatuor vocal qui portent son nom. Il dirige également l'ensemble Per cantar e sonar, créé en 1977 et spécialisé dans l'interprétation de la musique de la Renaissance. Son répertoire, très varié, comprend également des œuvres contemporaines. Il a harmonisé des chants populaires et composé des œuvres pour chœur : Illuminations (1973), Cantique (1974), Qui ? Quoi ? Comment ? (1975), Ma vie avec la vague (1980). Il a été de 1979 à 1993 directeur artistique du Festival d'art sacré de la Ville de Paris.

caisse claire

Instrument à percussion de la famille des membranophones.

Son aspect extérieur est à peu près celui du tambour, en plus plat, et sa peau inférieure, dite « peau de timbre », est doublée par une nappe transversale de 12 à 24 ressorts métalliques qu'un dispositif déclencheur amène facultativement à son contact. Ces ressorts entrent en vibration quand les baguettes (ou les balais) attaquent la peau supérieure, dite « peau de frappe », et renforcent le caractère sec, percutant, de la sonorité de l'instrument.

caisse de résonance

Corps des instruments à cordes, dont la cavité sert à amplifier la vibration de ces dernières.

La caisse est voûtée, étant formée d'un fond galbé, d'une table percée de deux ouïes ou d'une rosace, et parfois d'éclisses. Dans certains instruments, notamment orientaux, c'est la table qui est galbée et le fond plat.

Caix d'Hervelois (Louisde)

Violiste et compositeur français (Amiens v. 1680 – Paris 1760).

Il fut l'élève du grand virtuose de la viole Marin Marais et du mystérieux Monsieur de Sainte-Colombe. Sa réputation fut grande de son vivant. Il publia six livres de Pièces de viole pour une ou deux violes et basse continue (Paris, 1719-1751), trois recueils de Pièces pour la flûte traversière et basse continue (Paris, 1726, 1731, 1736) et un livre de Pièces pour pardessus de viole (1751). Si plusieurs de ses œuvres ont souvent figuré dans le répertoire traditionnel des violoncellistes, elles conviennent mieux à l'instrument pour lequel elles furent conçues et dont la technique est bien différente.

cake-walk

Danse issue du folklore noir américain, au rythme très syncopé.

Elle tient son nom d'une ancienne coutume du sud des États-Unis, qui consistait à récompenser d'un gâteau (cake) l'esclave qui avait le plus brillamment dansé. Ayant traversé l'Atlantique aux alentours de 1900, le cake-walk a été utilisé au music-hall et dans l'opérette, et a inspiré à Claude Debussy une pièce de son Children's Corner pour piano, Golliwogg's cake-walk.

calando (ital. ; « baisser »)

Terme exprimant une notion de diminution de sonorité en même temps qu'un ralentissement du mouvement.

calata

Danse italienne des XVe et XVIe siècles, de mouvement rapide.

D'origine populaire, elle s'apparente à la basse danse, et est mise à l'honneur par les musiciens de cour. On peut trouver des exemples de la calata dans une publication de O. Petrucci, Intavolatura di lauto, livre IV (Venise, 1508).

Caldara (Antonio)

Compositeur italien (Venise 1670 – id. 1736).

Élève de Legrenzi, il fut violoncelliste et chantre à Saint-Marc de Venise, maître de chapelle du duc de Mantoue (1700-1707), compositeur attaché au théâtre San Giovanni Crisostomo à Venise (1707-1709), maître de chapelle du prince Ruspoli à Rome (1709-1716). Ayant, durant l'été 1708, collaboré à Barcelone aux fêtes des noces du prétendant (contre Philippe V) au trône d'Espagne, il fut appelé plus tard à Vienne par ce souverain, devenu empereur sous le nom de Charles VI. Nommé en 1716 vice-maître de chapelle impérial sous l'autorité de Johann Joseph Fux, il demeura à Vienne jusqu'à sa mort.

   Sa production fut immense : quelque 87 ouvrages lyriques (dont Don Quichotte, 1727 ; Mithridate, 1728 ; La Clemenza di Tito, 1734, sur le livret de Métastase qui fut aussi utilisé par Mozart), plus de 30 oratorios et 30 messes, des motets et pièces sacrées diverses, une centaine de cantates profanes, des sonates, sonates en trio, quatuors, un septuor, des pièces pour clavecin. Son œuvre, qui fut connue de Haydn, de Mozart et des compositeurs de l'école de Mannheim, est à la croisée des chemins entre le baroque et le préclassicisme. Son art, fondé sur un don mélodique exceptionnel et une grande science du contrepoint, se réfère au style instrumental de Corelli, au style polychoral des Gabrieli, à l'opéra vénitien, mais fait place aux prouesses vocales de l'école napolitaine, et offre des lignes flexibles, un lyrisme enveloppant, une intériorisation des sentiments, qui viennent d'Europe centrale plus que d'Italie, et annoncent davantage l'apogée du XVIII siècle qu'ils ne rappellent celle du XVIIe.