Dictionnaire de la Musique 2005Éd. 2005
V

verset

Dérivation du latin versiculus, diminutif de versus.

1. Dans les chants liturgiques dialogués entre soliste et chœur, le verset, indiqué par un V barré, désigne les parties chantées par un soliste et s'oppose au répons, indiqué par un R barré, qui désigne les réponses du chœur. La dénomination a survécu à la disparition de l'usage du soliste, de sorte que les versets de nombreuses pièces liturgiques sont aujourd'hui chantés soit par un petit chœur, soit même par le chœur entier, tandis que le mot répons a fini par désigner de manière privilégiée un genre de pièce particulier qui en a pris le nom.

2. Dans les psaumes et formes apparentées, nom donné aux divisions du texte qui en constituent la structure propre. Le nombre des versets d'un psaume est variable, et chacun d'eux est divisé en deux par une pause médiane, indiquée par une étoile dans les livres de chœur. La longueur de chaque partie ne doit pas excéder la longueur de souffle d'une émission continue, sinon elle est à son tour subdivisée par une flexe ou inflexion de semi-repos ; les flexes ne se trouvent en principe que dans la première partie du verset et sont indiquées dans les livres par une petite croix.

3. Dans la littérature d'orgue, court morceau destiné à remplacer un verset chanté lorsqu'il y a alternance entre le chœur et l'orgue dans le chant liturgique.

4. Dans le choral protestant et les chants apparentés, nom donné parfois à la strophe.

versus

Mot latin qui signifie « vers », et dont le singulier et le pluriel ont la même forme, ce qui rend parfois difficile d'en connaître le nombre.

Le sens primitif du mot était « sillon », par allusion à la disposition graphique qui l'oppose à prorsus (prorsa oratio, d'où « prose », qui poursuit sans retour en arrière).

   Le nom de versus, au singulier attesté, a été donné du IXe au XIIe siècle à un répertoire de pièces chantées latines en vers, le plus souvent religieuses et strophiques, syllabiques ou faiblement mélismatiques, cultivé surtout autour des grandes abbayes, et spécialement autour de Saint-Martial de Limoges, en dehors de l'usage liturgique. On en retrouve le nom dans les chansons des premiers trouveurs, qui s'appelaient elles aussi un « vers » au singulier, et on a conjecturé avec vraisemblance la filiation des deux répertoires.

   On a également nommé versus, sans pouvoir préciser le singulier ou le pluriel, diverses compositions liturgiques en vers placées en addition à l'office (trope de complément). Ce sont surtout des pièces de caractère processionnel, acclamatoire ou litanique.

Veyron-Lacroix (Robert)

Claveciniste français (Paris 1922 – id. 1991).

Élève, au Conservatoire de Paris, de Samuel Rousseau et de Yves Nat, il remporte les premiers prix de piano, de clavecin et de théorie. Depuis le début de sa carrière, en 1949, son nom est lié aux répertoires baroque et contemporain qu'il interprète avec un sens raffiné du rythme et de la couleur, notamment en compagnie du flûtiste Jean-Pierre Rampal. Il enseigna à la Schola cantorum de Paris et à l'Académie internationale d'été de Nice avant d'être nommé en 1967 professeur au Conservatoire de Paris.

Viadana (Lodovico Grossi, dit)

Compositeur et pédagogue italien (Viadana v. 1560 – Gualtieri o Po 1627).

Maître de chapelle à la cathédrale de Mantoue avant 1590, il se fit moine franciscain en 1596. Maître de chapelle à la cathédrale de Fano (1612), il fut l'un des premiers à doter d'une partie obligée de continuo un recueil de concerti vocaux sacrés (1602). Parmi ses autres recueils de musique vocale sacrée, on peut citer la Missa dominicalis pour voix soliste et continuo (1607), premier exemple connu de monodie liturgique, et les ambitieux Salmi a 4 cori (1612). En 1615, il se fixa à Piacenza, d'où il se retira au monastère franciscain de Gualtieri.

Viardot (Pauline)

Mezzo-soprano française, d'origine espagnole (Paris 1821 – id. 1910).

Elle était la fille de Manuel García et la sœur cadette de Maria Malibran. Elle étudia le chant avec son père et le piano avec Liszt, et fit ses débuts à Bruxelles en 1837 dans Otello de Rossini, puis à Londres. Engagée au Théâtre-Italien de Paris en 1839, elle devait épouser, deux ans plus tard, son directeur Louis Viardot. Meyerbeer écrivit pour elle le rôle de Fides dans le Prophète. Sa voix de mezzo était à la fois très puissante et très agile, plus dramatique que véritablement belle. La grande étendue de son registre lui permit d'aborder certains rôles de soprano, comme Valentine des Huguenots et même Norma.

   Ce fut une artiste considérable qui marquait de son empreinte tous les ouvrages qu'elle abordait. Berlioz l'admirait beaucoup et réalisa pour elle sa version de l'Orphée de Gluck (1859). En 1861, elle aborda Alceste. Elle parut en scène pour la dernière fois en 1863, mais participa encore en 1874 à une représentation privée du second acte de Samson et Dalila que Saint-Saëns lui avait dédié. Elle fut la maîtresse de Tourgueniev, l'amie intime de Schumann, composait elle-même de la musique, écrivait des poèmes et peignait.

vibraphone

Instrument à percussion de la famille des claviers, dont il est le représentant le plus moderne et le plus sophistiqué.

Sa construction rappelle celle du xylophone, mais, outre les lames métalliques du glockenspiel et les tubes résonateurs du marimba, il possède un système de palettes mobiles qu'un moteur électrique fait tourner à vitesse variable, d'où un vibrato plus ou moins serré. La résonance, très longue, peut être contrôlée au moyen d'une pédale. Les sons produits (sur 3 octaves qui correspondent à peu près à la tessiture du violon), doux et fluides, ont un caractère presque immatériel.

vibrato

D'une façon générale, le vibrato consiste à imprimer au son, dans un but expressif, une légère ondulation plus ou moins serrée de part et d'autre de la hauteur prescrite. Pour les chanteurs, c'est un trémolo atténué, d'une exécution d'autant plus délicate que, trop lâche ou trop appuyé, il risque de dégénérer en chevrotement. Pour les instruments à vent, le vibrato peut être obtenu soit au niveau du souffle, soit par l'action du doigt sur un trou (« bois »), soit par un léger va-et-vient de la coulisse dans le cas du trombone. Mais ce sont surtout les instruments à cordes, et tout particulièrement à archet, qui utilisent le vibrato, d'autant plus qu'il a pour effet d'amplifier le son. On y parvient par un tremblement du doigt posé sur la corde ou un ample mouvement de toute la main.