recto tono (lat. ; « sur un ton droit, uni »)
Expression désignant un chant modulé sur une seule note sans aucune inflexion mélodique, telle qu'on l'emploie notamment pour la partie de la psalmodie placée sur la corde de récitation.
récurrence
La récurrence (on dit aussi : la forme rétrograde, ou la rétrogradation) d'un thème, d'une ligne mélodique ou d'une « série » (dans la musique sérielle), est sa forme inversée dans le sens du temps, c'est-à-dire lue de la dernière note à la première. Ce procédé qui consiste à faire réapparaître un thème par sa récurrence, se rencontre presque uniquement dans les musiques écrites savantes (où les notes sont visualisées comme une structure spatiale autant que temporelle, ce qui suggère des procédés d'inversion en miroir, de symétrie, qu'on rencontre plus souvent dans les arts plastiques).
En particulier, on la trouve dans la forme ancienne du canon à l'écrevisse pratiqué par les contrapuntistes (« Krebskanon », en allemand), où une voix se superpose à sa récurrence ; et dans la musique sérielle, où la récurrence est une des quatres formes de base que peut prendre la série (forme originale ; récurrence ; renversement des intervalles, qui montent au lieu de descendre et inversement tout en gardant les mêmes valeurs ; et enfin renversement de la récurrence).
Cette quatrième forme, qui consiste à combiner deux inversions (l'une dans le sens du temps, horizontal, l'autre dans le sens vertical de l'espace des hauteurs), comme si on utilisait deux fois un miroir, se trouvait aussi dans la musique contrapuntique ancienne, avec les canons à l'écrevisse au miroir (« Spiegelkrebskanon »). Dans la symphonie no 47 de Haydn (1772), la seconde moitié du menuet est la récurrence de la première, et il en va de même dans son trio.
Reda (Siegfried)
Compositeur et organiste allemand (Bochum 1916 – Mülheim 1968).
Élève de Ernst Peping et de Hugo Distler, il enseigna à Essen et à Mülheim, et contribua grandement à l'évolution de la musique d'église protestante après la Seconde Guerre mondiale. Il a écrit de nombreuses œuvres pour orgue et des œuvres chorales dont la principale est un Requiem (1963).
Redel (Kurt)
Chef d'orchestre, flûtiste et musicologue allemand (Breslau 1918).
Il étudia la flûte, le violon, l'histoire de la musique, la composition et la direction d'orchestre au conservatoire de Breslau, débuta comme chef et comme soliste en 1938 et, la même année, fut nommé professeur au Mozarteum de Salzbourg. En 1952, il fonda l'orchestre Pro Arte de Munich.
Chef d'orchestre avant tout, mais aussi éminent flûtiste, il a récemment enregistré plusieurs concertos inédits, pour flûte, de Frédéric II, roi de Prusse. Fondateur et directeur du festival de Pâques de Lourdes, consacré à la musique sacrée, il a reconstitué et enregistré la Passion selon saint Marc de Telemann.
Redlich (Hans Ferdinand)
Musicologue anglais d'origine autrichienne (Vienne 1903 – Manchester 1968).
Tout en suivant une formation universitaire à Vienne, puis à Munich, il étudia la musique en privé avec Paul Weingarten (piano) et Hugo Kauder (théorie) à Vienne, puis Carl Orff (composition) à Munich. Après avoir occupé des postes de chef d'orchestre à Berlin (1924-25) puis à Mayence (1925-1929), il poursuivit ses études à Francfort (1929-1931) et obtint son doctorat de philosophie en 1931 avec une thèse sur les madrigaux de Monteverdi (Das Problem des Stilwandels in Monteverdis Madrigalwerk). En 1939, il émigra en Angleterre, dont il devint citoyen en 1947. De 1941 à 1955, il fut chargé de cours à la Worker's Educational Association et aux universités de Cambridge et de Birmingham. Il enseigna l'histoire de la musique à l'université d'Édimbourg à partir de 1955, puis fut nommé professeur de musique à l'université de Manchester en 1962.
Il a joué un rôle important comme musicologue et comme éditeur, centrant surtout son activité autour de Monteverdi (La Favola d'Orfeo, 1936 ; Vespro della Beata Vergine, 1949 et 1958 ; L'Incoronazione di Poppea, 1958 ; messes, 1952 et 1962, et madrigaux, 1954), Haendel (12 concerti grossi op. 6, Water Music et Fireworks Music, 1962) et Mozart (L'Oca del Cairo, 1940, ainsi que de nombreuses œuvres instrumentales). Il a également édité un recueil de musique sacrée, Meister des Orgelbarock (1931), et beaucoup écrit sur Monteverdi (Claudio Monteverdi : Leben und Werk, 1949) et sur la musique viennoise (Gustav Mahler : eine Erkenntnis, 1919 ; Bruckner and Mahler, 1955 ; Alban Berg, 1957).
Redolfi (Michel)
Compositeur français (Marseille, 1951).
Il est un des membres fondateurs du Groupe de musique expérimentale de Marseille, auquel il apporte son expérience très poussée de la technique de synthèse informatique des sons, acquise en grande partie lors des séjours aux États-Unis (où il réside une partie de son temps), ainsi que son dynamisme innovateur : on lui doit la conception d'un système de diffusion par « homo-parleur », ainsi que des expériences de musiques « sous l'eau » (projet WET). Sa musique est marquée par un sens cosmique de l'énergie naturelle, notamment marine, qui donne beaucoup de puissance à des œuvres comme Instant blanc, pour flûte et bande magnétique (1973), Pacific Tubular Waves (1979), Immersion pour bande magnétique (1980). Succédant à Jean-Étienne Marie, il a pris en 1986 la direction du festival MANCA de Nice.
redoublement
Se dit habituellement (et par impropriété de terme) lorsque la note supérieure d'un intervalle se trouve répétée à une octave plus élevée. Ainsi, le redoublement de la quinte devient une douzième. Se dit aussi beaucoup plus rarement (mais plus justement) lorsqu'un intervalle est doublé. Dans ce dernier cas, le redoublement de la quinte est deux quintes, soit une neuvième.
réduction
1. Opération consistant, soit par écrit, soit à vue, à ramener une partition d'orchestre aux dimensions d'une partition de piano ou d'un instrument analogue, pour en permettre soit l'exécution par un seul instrumentiste, soit une lecture plus aisée, tout en renonçant à signaler les détails de l'instrumentation.
2. Réduction d'orchestre : partition écrite en fonction de l'opération précédente.
3. Réduction de valeurs : opération consistant, sans modifier l'exécution, à remplacer dans l'écriture une mesure donnée par une autre ayant une moindre unité de mesure ; par exemple, un C barré (deux blanches) par 2/4 (deux noires).